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La fin de la vie humaine est-elle le bonheur ?

Publié le 22/02/2004

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Aristote, La Politique :  "Tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur, c'est là une chose manifeste."  Il reste cependant à s'interroger sur la nature du bonheur, est-il collectif ou est-il individuel ? Car on est confronté à deux différentes perceptions de la vie en société : une perception antique qui considère l'homme dans un ensemble et une conception contemporaine qui considère l'homme comme individu. Ainsi qu'elle serait la place du bonheur dans ces deux formes de vies bien distinctes ?

  • I) Le bonheur est la finalité de la vie humaine.

a) Tous les hommes aspirent au bonheur. b) Le bonheur est la fin de la vie. c) Bonheur et plaisir (Epicure).

  • II) Le bonheur n'est pas la fin de la vie hulaine.

a) Le bonheur est affaire de chance. b) La fin de la vie, c'est la morale et la vertu. c) Il faut se rendre digne du bonheur.

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« [La finalité de la vie humaine est le bonheur.

Toutes les pensées et les actions des hommes tendent vers ce but.] Tous les hommes aspirent au bonheur"Tous les hommes recherchent d'être heureux, c'est le motif de toutesles actions de tous les hommes, jusqu'à ceux qui vont se pendre" affirmePascal dans ses "Pensées".

En effet, tout homme cherche le bonheur.

Ilest ce que chacun désire suprêmement.

Et pour reprendre l'analysearistotélicienne dans l' "Éthique à Nicomaque", le bonheur n'est désiréque pour lui-même.

Et à la question "pourquoi être heureux ?", il n'estpas de réponse sinon une réponse aussi absurde que la question elle-même: "pour être heureux".

Le bonheur est le souverain bien, ledésirable absolu: tout être tend vers son bien; le bonheur étant le bienultime de l'homme; il est donc la fin de toutes nos actions, de tous noschoix singuliers.

Ainsi, tous les désirs particuliers qui agitent notreexistence ne sont que dans l'espoir de l'obtention du bonheur: "Tout ceque nous choisissons est choisi en vue d'une autre chose, à l'exceptiondu bonheur qui est fin en soi." (idem). Le bonheur-plaisir est la fin de la vieUne des constances de la philosophie d'Epicure est de vanter le plaisir.On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dansla « Lettre à Ménécée ».

Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'imagepopulaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».

Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».

C'està une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d'Epicurenous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d'Alexandre leGrand.La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous leshommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où estla cible, incapables de la définir et de l'atteindre.Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne sesoucient pas des hommes, et que la mort n'est rien pour nous.

Débarrassés du souci du jugement divin et dela survie de l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.

Bien vivre notre existence veutdire parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possible que par un bon usage des plaisirs et des désirs.L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux oumisérable.Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.

C'est pourquoi Epicure déclare: « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité del'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.

Car tous nos actes visent à écarter lasouffrance et la peur.

»Eprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.

Ensoi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais.Ainsi Epicure nous incite à classer nos désirs, et à adopter face à eux une stratégie telle que nous seronsfacilement comblés et rarement insatisfaits.Il y a d'abord les désirs naturels (dont certains sont naturels et nécessaires et d'autres seulement naturels) ;et ensuite les désirs vains.

Les désirs naturels et nécessaires comprennent tous les désirs tels que, s'ils nesont pas satisfaits, nous mourons (boire, manger, dormir).

Les désirs seulement naturels peuvent être le désirde manger tel ou tel plat, ou encore le désir sexuel, etc.Mais il importe de comprendre qu'il y a des désirs vains ; désir de richesse, de gloire, d'immortalité, etc.

Cesdésirs ont une particularité importante ; ils sont insatiables, illimités, ils n'ont jamais de fin.Quand je connais un désir naturel, il cesse d'être dès qu'il est satisfait.

Une fois que j'ai mangé, je n'ai plusfaim.

Ces plaisirs sont naturels parce qu'ils sont bornés : ils ont une limite naturelle.

A l'inverse, les désirs nonnaturels peuvent être dits vains parce qu'ils ne seront jamais comblés ; ils résident dans le principe du «toujours plus », l'illimité.

L'homme qui veut être riche, admiré, aimé, n'en a jamais fini de son désir.Il est facile de comprendre que si je veux parvenir au bonheur, à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme,je dois éliminer les désirs vains.

Le plaisir naît de ce qu'un désir est comblé.

Mais les désirs vains sont pardéfinition illimités.

Le plaisir que leur satisfaction procure est illusoire et ne sert qu'à les relancer.

A peinecomblé, je veux autre chose, je veux plus ; je ne cesse de désirer, donc de manquer, donc de souffrir.L'homme des désirs vains, du « toujours plus », Platon le comparait déjà à un panier percé ; se condamner àne jamais être comblé.La première et principale leçon d'Epicure est donc celle-ci : ne pas céder aux désirs vains ; se contenter desdésirs naturels.

Vivre en accord avec la nature consiste d'abord à ne pas céder au vertiges des désirs. »

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