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La finalité en biologie ?

Publié le 18/03/2004

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Paré ou Descartes, mais toutes les explications positives devront trouver place dans un ensemble dominé par une entité comme le principe vital. On utilise pour convaincre le savant un raisonnement passablement spécieux, qui d'ailleurs se trouve souvent repris par la suite. En vain la science progresse et démonte des mécanismes compliqués de la nature. Ces mécanismes compliqués, si l'homme peut les connaître, il ne peut certes pas les créer de toutes pièces. Pour critiquer la science et la renvoyer à la finalité, on reproche en somme à l'homme de ne pas être Dieu, c'est-à-dire de ne pouvoir reconstruire ce que déjà il parvient à connaître.Le vitalisme a été sévèrement critiqué par Claude Bernard qui y voit la négation même de l'esprit scientifique. Pour lui la science ne doit point se proposer de rechercher les « causes en soi ». Le but de la médecine par exemple c'est, dit-il, dans le ce Préambule » de « l'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale » de « conserver la santé et de guérir les maladies ». Mais cette position est celle d'un savant et pendant tout le XIXe siècle et même jusqu'à nos jours les positions agnostiques et en particulier le vitalisme tendent de se réintroduire dans les sciences les plus positives. Un exemple intéressant est fourni par le philosophe E.

Dans le vivant, la vie semble être à elle-même sa propre finalité : c'est ce que Kant nomme la « finalité interne «. Le vivant veut persévérer dans l'existence, et c'est pourquoi il n'est pas indifférent à son milieu, mais fuit le nocif et recherche le favorable. La vie veut vivre : tout dans l'être vivant semble tendre vers cette fin. Devant l'harmonie des différentes parties d'un organisme, il est alors tentant de justifier l'existence des organes par la nécessité des fonctions à remplir, et non l'inverse, en faisant comme si l'idée du tout à produire guidait effectivement la production des parties. Cela présuppose que l'effet ou la fin sont premiers, ce qui est scientifiquement inadmissible : la biologie va opposer à notre compréhension naturelle du vivant par les fins une explication mécaniste.

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« * * *Cependant le progrès de la science, et en particulier de la biologie n'autorise point ces conclusions qui sont pour lemoins prématurées.Toutes les conditions pour créer une certaine confusion se trouvent réunies en biologie.

L'objet de cette science estle plus complexe de tous, c'est la matière vivante où rien ne semble exister séparément, où tout influe sur tout.Ainsi comme Bergson l'a montré dans une brillante analyse, l'étude de l'oeil dégage une série d'éléments qu'il seraitinopportun de considérer séparément, car ils ne peuvent s'expliquer que par une idée d'ensemble qui est la fonctionde l'oeil, la vue.Mais le mot finalité, en biologie, a-t-il le même sens qu'en métaphysique ? Le logicien Goblot a fait remarquer qu'ilvaudrait mieux employer l'expression de « convenance complexe ».

En effet, il y a entre les éléments qui composentla matière vivante des milliards de combinaisons possibles.

Celle qui permet aux éléments constitutifs de l'oeil de voirn'est qu'une de ces combinaisons, mais c'est la bonne et elle a des chances de durer parce que l'animal qui endispose, grâce précisément à la vue, peut se nourrir, se défendre et durer.

Ainsi selon la vigoureuse expression deDiderot dans la « lettre sur les aveugles », tout se passe comme si dans la nature les dés pouvaient être a pipés ».Il y a encore finalité puisqu'il y a accord complexe des éléments en vue d'un but.

Mais c'es|; une finalité qui n'estplus a priori, comme dans la pensée métaphysique, mais a posteriori : en effet, dans le cycle de l'évolution, l'animalqui ne dispose pas d'organes lui permettant de survivre est rapidement éliminé. Il ne s'agit pas là d'un retour à une position matérialiste naïve expliquant les phénomènes vivants par des loisphysiques et chimiques simples ; bien au contraire, cette attitude philosophique s'efforce de cerner la réalité vivantedans son évolution, dans son histoire.

Sur la question de l'évolution, elle étudie les espèces disparues non seulementà partir des ossements qu'on peut découvrir mais aussi de la possibilité pour l'homme dans certaines conditions decréer des espèces nouvelles.

Ce qu'il y a de plus important, c'est d'éliminer tous les souvenirs du vitalisme et lesentités métaphysiques dont ils embarrassent la recherche scientifique.Ainsi se trouve éliminé l'argument qui déclare notre science impuissante.

D'abord il faut répondre que l'homme peutdéjà pratiquer la synthèse de substances organiques complexes.

La première de toutes, celles de l'urée a pu êtreréussie dès 1828.Mais enfin et surtout il faut bien poser que le monde est complexe et que le voir dans sa complexité n'est pas unsigne de faiblesse, mais au contraire de force.La science de l'homme ne se propose point de recommencer le monde, ce qui de toutes façons serait une lourdetâche et qui pour le moment ne servirait à rien.

Le but de la science reste de se rendre comme maître et possesseurde la nature.

Or ce but, personne ne saurait le nier, est atteint de plus en plus. * ** Il faut en prendre son parti.

La finalité métaphysique se trouve peu à peu exclue des explications scientifiques.Toutefois le monde se découvrant de plus en plus complexe devant l'investigation de l'homme, celui-ci a été amenéà préciser le concept mécanique de la causalité.

La matière vivante ne connaît pas le même type de causalité que lamatière inanimée.

Le fait vivant garde son caractère d'organisation, de cohérence et de réaction adaptée.

Dans lamesure où ses traits distinctifs peuvent être résumés par le mot finalité, la causalité peut et doit comprendre aussila finalité.Mais dans ces conditions, la finalité doit perdre ce halo de mystère que la pensée métaphysique lui avait conférée.Elle doit avoir un usage positif, un usage scientifique.. »

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