Où finit la nature ? Où commence la culture ?
Publié le 25/01/2004
Extrait du document
Que constatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance
de l'individu et de l'espèce sont transmises héréditairement. Les instincts,
l'équipement anatomique sont tout. Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler « le
modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et
système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses).
Tournons-nous alors vers les mammifères
supérieurs. Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, des outils,
des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.
Même les grands singes, dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet
égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sons
du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé
davantage par sa totale incapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le
caractères de signes . » Les recherches poursuivies ces dernières décennies
montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut
utiliser des outils élémentaires et éventuellement en improviser », que « des
relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaître et se
défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire à
reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes
désintéressées d'activité ou de contemplation ». Mais, ajoute
Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils
sont plus éloquents encore -et dans un tout autre sens, par leur pauvreté ».
De plus, et c'est là sans doute la caractéristique la plus importante, « la
vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ».
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