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Finlande

Publié le 11/04/2013

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finlande
1 PRÉSENTATION

Finlande, en finnois Suomi et en suédois Finland, pays du nord de l’Europe, dont près du tiers du territoire est situé au nord du cercle polaire arctique. Sa capitale est Helsinki. La Finlande appartient à l’Union européenne.

La Finlande est bordée au nord par la Norvège, à l’est par la Russie, au sud et au sud-ouest par la mer Baltique (golfe de Finlande au sud, golfe de Botnie au sud-ouest), et à l’ouest par la Suède. Au sud-ouest du pays, dans la mer Baltique, l’archipel d’Ahvenanmaa (îles d’Åland) comprend 6 500 îles.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

La superficie totale de la Finlande est de 338 145 km². Constituée par les roches cristallines et métamorphiques du Bouclier scandinave, la Finlande est un pays de plateaux, dont les altitudes moyennes varient entre 120 et 180 m au-dessus du niveau de la mer. Le relief, généralement tabulaire, devient plus vallonné dans le nord du pays, à proximité de la chaîne des Scandes. Celle-ci occupe l’extrémité nord-ouest de la Finlande. Elle est dominée, à proximité de la frontière norvégienne, par l’Haltiatunturi (1 328 m), point culminant du pays. La partie la plus septentrionale de la Finlande, située au-delà du cercle polaire arctique, est appelée la Laponie.

L’ensemble du pays a été recouvert, lors des glaciations quaternaires, par un vaste inlandsis dont l’épaisseur maximale (autour de 3 500 m) se situait au nord du golfe de Botnie (voir glacier ; période glaciaire). L’empreinte glaciaire est aujourd’hui partout présente (dépôts morainiques, roches moutonnées, cuvettes lacustres). Les plateaux, rabotés par les glaciers et parsemés de lacs, sont surmontés d’accumulations de débris fluvio-morainiques. Constituées par des chenaux sous-glaciaires, celles-ci forment, après la fusion de l’inlandsis, des buttes hautes de plusieurs dizaines de mètres, alignées sur plusieurs centaines de kilomètres.

Pays au sol mal drainé, la Finlande possède un réseau hydrographique essentiellement composé de lacs et de marécages. On y dénombre quelque 188 000 lacs et étangs d’une superficie supérieure à 500 m2, les plus importants étant le Saimaa (1 300 km²), l’Inari (1 000 km2) et le Païjänne. Les eaux intérieures couvrent une superficie totale de 30 000 km2, soit près de 10 p. 100 de la superficie du pays. Les principaux fleuves sont le Tornio, le Muonio, le Kemi et l’Oulu, mais seul ce dernier peut être emprunté par les navires de grand tonnage. Lacs et rivières sont gelés pendant l’hiver. La majorité des eaux s’écoule vers le golfe de Finlande, en raison du phénomène de relèvement isostatique (de 0,3 à 1 m par siècle) que connaît le pays depuis la déglaciation. La Finlande voit ainsi sa superficie augmenter de 1 000 km2 par siècle.

2.2 Climat

La Finlande connaît, en raison de sa latitude élevée, un climat rigoureux, de type subarctique, avec des hivers longs et froids et des étés courts et relativement frais. La température moyenne du mois de juillet est de 16 °C. Celle du mois de février est de - 9 °C. Le pays présente toutefois, en raison de son extension latitudinale, des nuances climatiques. Le climat de la Finlande méridionale, nettement moins rigoureux du fait de l’influence modératrice des mers environnantes, est de type tempéré froid. Le nombre de jours ayant une température égale ou supérieure à 5 °C y est en moyenne de 180, contre seulement 110 en Laponie. Les précipitations annuelles s’élèvent en moyenne à 350 mm dans le nord et à 700 mm dans le sud. Elles connaissent un régime essentiellement estival. Le manteau neigeux est continu durant quatre ou cinq mois de l’année dans le sud et près de sept mois dans le nord.

2.3 Végétation et faune

Les forêts recouvrent 66,5 p. 100 du territoire finlandais, ce qui fait de la Finlande l’une des plus importantes réserves forestières d’Europe. À l’exception de l’extrême sud où l’on rencontre des feuillus (trembles, aulnes, érables, ormes), les forêts sont à 90 p. 100 peuplées de conifères, dont une majorité de sapins et de pins. La Finlande recèle près de 1 200 espèces de plantes et de fougères et quelque 1 000 variétés de mousses. Le nord de la Laponie est le domaine de la toundra, couverture végétale basse, clairsemée et rabougrie, composée de lichens, de mousses, de fougères et d’arbres nains (saule arctique, genévrier). La saison végétative est courte, en raison de la brièveté de l’été.

La faune est composée d’ours, de loups, de lynx, de renards arctiques, d’oies sauvages, de cygnes, de lagopèdes, de bruants des neiges ou encore de pluviers dorés. La plupart de ces espèces se rencontrent dans les contrées sauvages du nord de la Finlande. Les rennes sauvages, domestiqués par les Lapons, sont en voie de disparition. Les poissons d’eau douce sont la perche, le saumon, la truite et le brochet. On trouve également des phoques le long des côtes.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population finlandaise était estimée à 5,24 millions d'habitants. La densité de peuplement (17 habitants au km²) est l’une des plus faibles d’Europe. Le taux de croissance annuel de la population s’élève à 0,11 p. 100 (2008), l’indice de fécondité est de 1,73 enfant par femme. En 2008, le taux de natalité était estimé à 10,40 p. 1 000 et le taux de mortalité à 10 p. 1 000. Le vieillissement de la population s’accentue. Les moins de 15 ans représentent 16,6 p. 100 de la population et les personnes âgées de 60 ans et plus, 23,5 p. 100. L’espérance de vie est élevée. En 2008, elle était de 78,8 années (75,3 années pour les hommes, 82,5 années pour les femmes).

La population de la Finlande est d’origine scandinavo-baltique, avec 93 p. 100 de Finlandais (Finnois) et 6 p. 100 de Suédois, localisés principalement dans les îles d’Åland (voir Ahvenanmaa) et sur le littoral sud-occidental. L’extrême nord du pays est habité par environ 2 500 Lapons. La population étrangère est en augmentation : au nombre de 113 852 en 2005, les étrangers constituent 2,17 p. 100 de la population (contre 0,53 p. 100 en 1990). Bien que la communauté suédoise diminue en nombre, elle demeure très organisée et possède son propre parti politique et ses écoles. Les Russes sont au milieu des années 2000 les étrangers les plus nombreux.

3.2 Découpage administratif et villes principales

La Finlande est divisée en 6 provinces (lääni, en finnois, län, en suédois) et 20 régions. L’archipel d’Ahvenanmaa jouit d’une grande autonomie grâce à son Parlement indépendant.

Le taux d’urbanisation (61 p. 100 en 2005) est relativement faible par rapport aux autres pays nordiques (80 p. 100 en Norvège ; 83 p. 100 en Suède). Plus des deux tiers des Finlandais, ainsi que la majorité des activités économiques, se concentrent dans le sud du pays, à proximité du littoral et plus particulièrement dans le triangle Helsinki-Tampere-Turku. Helsinki (564 521 habitants en 2006) est la capitale politique, économique et culturelle du pays, ainsi que le premier port finlandais. Les deux autres grands centres urbains, situés dans le sud-ouest, sont Tampere (202 932 habitants), important centre industriel, et Turku (174 824 habitants), port maritime sur la mer Baltique et capitale du pays jusqu’en 1812.

3.3 Institutions et vie politique
3.3.1 Organisation des pouvoirs

La Finlande est une république dotée d’un régime parlementaire, qui repose sur une Constitution adoptée le 17 juillet 1919.

Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République, élu pour six ans au suffrage universel direct. Si le candidat à l’élection n’obtient pas la majorité absolue, le choix est alors effectué par un collège de 301 membres, élus au suffrage universel proportionnel. Le président nomme le Conseil d’État, soumis à l’approbation du Parlement et dirigé par le Premier ministre, également nommé par le président. Le droit de vote est acquis à partir de dix-huit ans. Le Parlement finlandais, l’Eduskunta / Riksdag (nom finnois et nom suédois), possède une seule chambre, composée de 200 membres élus pour un mandat de quatre ans au suffrage universel, à la proportionnelle.

Le pouvoir exécutif est exercé, dans chacun des douze comtés, par un préfet (ou un gouverneur) nommé par le président. L’archipel d’Ahvenanmaa est doté d’un statut particulier lui garantissant une plus grande autonomie : un Parlement de 30 membres, élus par les insulaires, nomme un conseil exécutif qui partage le pouvoir avec le gouverneur.

3.3.2 Pouvoir judiciaire

Dans les régions rurales, le pouvoir judiciaire est détenu par un tribunal local au sein de cours municipales et de cours territoriales. Les cours d’appel siègent dans les villes de Turku, Vaasa, Kuopio, Kuovola, Rovaniemi et Helsinki. La Cour suprême siège à Helsinki et traite les affaires criminelles et civiles en dernier ressort.

3.3.3 Partis politiques

La représentation proportionnelle suscite la formation de coalitions. Elles sont généralement dominées par le Parti social-démocrate (SPD), parti modéré de centre gauche, formé en 1899, ou par le Parti du centre (KESK), parti de centre droit, successeur du Parti agrarien créé en 1906, qui puisait son soutien dans les zones rurales conservatrices. Les autres grands partis sont le Rassemblement conservateur (KOK), l’Alliance des gauches (VAS), successeur du Parti communiste, les Verts (VIHR) et le Parti du peuple suédois (SFP), qui représente la minorité de langue suédoise.

3.3.4 Défense nationale

Le service militaire, d’une durée maximale de onze mois, est obligatoire pour tous les hommes de dix-sept ans ou plus. Pays neutre, dotée d’une armée de 28 300 hommes, la Finlande ne consacre qu’un budget réduit à sa défense nationale (1,4 p. 100 du produit intérieur brut en 2003). La défense finlandaise est constituée d’une armée de terre (20 500 hommes en 2004), d’une marine (5 000 hommes) et d’une aviation (2 800 hommes).

3.4 Langues et religions

Les langues officielles sont le finnois — langue finno-ougrienne — et le suédois. Celui-ci est parlé essentiellement dans les îles d’Åland et dans le sud-ouest du pays. Les Lapons parlent le lapon (ou sami), un dialecte finnois.

Près de 85 p. 100 de la population appartient à l’Église luthérienne évangélique de Finlande. La liberté de culte reste entière. L’Église orthodoxe (1 p. 100) a considérablement perdu de son audience depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

3.5 Éducation

En Finlande, l’enseignement est obligatoire et gratuit pour les enfants de 7 à 16 ans ; il est organisé en six années d’école primaire et trois années d’école secondaire. En 1995, le taux d’alphabétisation était de 100 p. 100. La Finlande dispose aussi d’un système de formation professionnelle secondaire avec des écoles de commerce, d’artisanat, d’arts ménagers, d’agriculture et de technologie.

Outre les écoles primaires et secondaires classiques, le pays offre un système étendu de formation pour adultes, qui comprend des établissements d’enseignement supérieur, des académies et des instituts professionnels. Ce type de formation, géré soit de manière privée, soit par des municipalités ou des provinces, est subventionné par l’État.

Les établissements finlandais d’enseignement supérieur comptent treize universités, des instituts d’enseignement supérieur et des écoles de formation des maîtres. La plus importante des universités est celle d’Helsinki ; initialement installée à Turku en 1640, elle a été transférée à Helsinki en 1828. Parmi les autres grands établissements d’enseignement supérieur, on peut citer l’École d’administration des affaires et d’économie d’Helsinki (1911), l’université de Turku (1919), l’université de Tampere (1966) et l’université d’Oulu (1958). Sur la période 2002–2003, les dépenses publiques consacrées à l’éducation représentaient 6,4 p. 100 du PNB.

3.6 Arts et vie culturelle

Après la conquête des tribus finnoises par la Suède, la culture indigène se mêle aux influences suédoises, qui persistent encore de nos jours. Dans les campagnes, les poèmes épiques traditionnels sont chantés et accompagnés par une kantele, sorte de cithare. Les sculptures de bois et les tapis sont décorés de motifs géométriques simples. La culture suédoise reste prédominante dans les classes cultivées, où le suédois demeure la langue écrite et parlée. En art et en architecture, de nouvelles influences, italienne, flamande, allemande, etc., se manifestent également.

C’est au xixe siècle que les Finlandais entreprennent de revivifier leurs traditions locales. Une littérature de langue finnoise émerge au même moment et des styles traditionnels propres à la Finlande font leur apparition dans les divers domaines de l’art (voir littérature finlandaise).

La Finlande offre, à travers tout le pays, plus de 1 500 bibliothèques. La bibliothèque de la ville d’Helsinki (1860) possède près de 2,1 millions d’ouvrages. La Bibliothèque nationale est celle de l’université d’Helsinki, qui possède 2,6 millions de livres. La Finlande compte également près de 300 musées. Le Musée national de Finlande (1893) à Helsinki, conserve des collections ethnographiques finnoises et finno-ougriennes, et comprend également un département archéologique. Parmi les autres musées, citons le Mannerheim, le Municipal et l’Athénée à Helsinki, ainsi que le musée d’Art de Turku.

La Finlande possède un patrimoine de musique folklorique très riche et de multiples œuvres de musique sacrée, liées à l’adoption du christianisme au xiie siècle. Au cours de la Réforme, les chants grégoriens en latin sont adaptés à la langue finnoise. Quant à la musique laïque, elle fait son apparition au xviie siècle. Dès 1640, la musique est enseignée à l’université de la capitale, Turku.

Le développement de la musique classique finnoise s’amplifie au milieu du xixe siècle, mais elle reste fortement imprégnée d’influence germaniste. Martin Wegelius est un des artisans de ce mouvement artistique, en particulier comme directeur du conservatoire d’Helsinki. Le compositeur Robert Kajanus, à la tête de l’orchestre municipal d’Helsinki, diffuse la musique finnoise auprès du public européen à la fin du xixe et au début du xxe siècle. Mais c’est avec Jean Sibelius, élève de Kajanus, qu’est créé un authentique style musical national et que l’école finlandaise est reconnue. En décembre 1993, le nouvel Opéra national, qui est également le centre du Ballet national finnois, a été inauguré à Helsinki. Voir aussi musique traditionnelle.

Développé à partir des années 1920 par les cinéastes-producteurs Teuvo Puro et Erkki Karu, le cinéma finlandais des débuts est marqué par les traditions rurales et par les événements militaires, comme en témoignent les œuvres d’Erik Blomberg, Matti Kassila et Edvin Laine. La « nouvelle vague « finlandaise, dominée par Risto Jarva, traite de sujets radicaux. La génération la plus récente, moins respectueuse des références traditionnelles et des codes cinématographiques, est très connue à l’étranger grâce aux films des frères Mika et surtout Aki Kaurismäki. Leur reconnaissance a entraîné dans leur sillage l’éclosion de nombreux réalisateurs tels que Olli Saarela, Matti Ijäs, déjà très connu en Finlande, Aku Louhimies ou encore Aleksi Mäkelä (voir cinéma scandinave).

Dans le domaine des traditions populaires, le sauna, bain de vapeur sèche produite par de l’eau versée sur des pierres chauffées, est une invention finlandaise. Il occupe une place très importante dans les échanges sociaux.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

En 2006, le produit intérieur brut (PIB) de la Finlande atteignait 211 milliards de dollars. Le PIB par habitant est très élevé (41 360 dollars par habitant en 2006), mais reste inférieur à celui des autres pays d’Europe du Nord (Danemark, Suède, Norvège), en raison d’un développement économique plus tardif. L’industrie et le commerce sont gérés par des capitaux privés ; cependant, l’État exerce un contrôle très strict sur l’économie, au moyen de nombreux règlements. Les actifs sont représentés par des syndicats, regroupés au sein d’une fédération, l’Organisation centrale des syndicats finlandais.

La richesse actuelle du pays et son économie fortement industrialisée contrastent singulièrement avec la situation économique en 1945. En effet, la Seconde Guerre mondiale avait laissé la Finlande en proie à des difficultés considérables : chômage, inflation et balance commerciale gravement déficitaire. Le secteur industriel redémarra, notamment pour répondre aux besoins de l’URSS, qui était, jusqu’à la fin des années 1980, le principal partenaire économique de la Finlande. À la fin des années 1960, il y avait plus de travailleurs dans le secteur secondaire que dans l’agriculture et la pêche réunies, bien que, aujourd’hui encore, l’industrie de la forêt et du bois demeure le pivot de l’économie finlandaise (elle représente 40 p. 100 des exportations).

La Finlande a connu une très forte croissance économique entre 1970 et 1980, avec un taux de croissance annuel de l’ordre de 3 p. 100 par an, tandis que la balance commerciale se rétablissait avantageusement. Entre 1985 et 1994, le PIB a connu une croissance annuelle relativement faible, de l’ordre de 1 p. 100. Au début des années 1990, l’économie finlandaise a été frappée par la récession ; le chômage est ainsi devenu, en quelques années, un problème très grave, mais il a toutefois diminué depuis 1996 — 16 p. 100 en 1996, 10,5 p. 100 en 1998 et 8,9 p. 100 en 2004. Le redressement économique amorcé en 1994, appuyé notamment sur la recherche et développement et misant sur les nouvelles technologies (avec Nokia, leader mondial de la fabrication des téléphones portables) s’est amplifié jusqu’en 2000, année où le taux de croissance a atteint 5,7 p. 100, avant de chuter en 2001 à moins de 1 p. 100. Pour la période 2006, il s’élève à 5,50 p. 100. En 2006, la Finlande affiche une croissance de 6 p. 100 et une santé économique florissante, qui la placent dorénavant à la deuxième place en Europe pour la productivité derrière l’Irlande.

4.2 Agriculture, forêts, pêche

En 2006, le secteur primaire employait 4,8 p. 100 de la population active et contribuait à hauteur de 2,6 p. 100 au PIB. En Finlande, l’agriculture se limite, en raison des contraintes climatiques, aux régions fertiles côtières : seuls 7,4 p. 100 de la superficie du pays sont mis en culture. Le pays est toutefois autosuffisant pour de nombreux produits agricoles. Les principales cultures sont l’orge (1 972 100 t en 2006), la betterave à sucre (952 000 t), l’avoine, la pomme de terre (575 700 t) et le blé (684 100 t). Le cheptel est essentiellement constitué de bovins (949 291 têtes en 2006) et de porcins (1 436 470 têtes). L’élevage de rennes est pratiqué dans le Nord par les Lapons. Celui du renard et du vison, destiné au commerce des peaux, connaît en revanche un certain déclin.

Les forêts constituent les plus importantes ressources naturelles de la Finlande. Sapin, pin et bouleau sont les principales espèces exploitées. Le bois (y compris le charbon de bois) et la tourbe sont utilisés comme combustibles naturels. Près de 60 p. 100 de la forêt finlandaise est propriété privée. L’État finlandais en gère un quart, les municipalités gèrent le reste. En 2006, le pays a produit 50,8 millions de m³ de coupes de bois. L’augmentation de l’abattage du bois et la pollution des eaux côtières de la Baltique suscitent de vives inquiétudes écologiques.

En 2005, la pêche a fourni 146 096 tonnes de poissons, dont un cinquième provient des eaux intérieures. La morue, le hareng et l’églefin sont pêchés en mer Baltique.

4.3 Mines et industries

En 2006, le secteur secondaire employait 25,6 p. 100 de la population active. Il fournissait, 32,4 p. 100 du PIB.

La Finlande recèle des gisements de cuivre, de zinc, d’argent, de chrome, de plomb, de nickel, d’or ou encore de cobalt. Le pays exporte du plomb, du vanadium, de l’argent et de l’or. La production d’électricité s’est élevée, en 2003, à 79,6 milliards de kilowattheures. En 2003, 11,73 p. 100 de la production annuelle d’électricité étaient assurés par des centrales hydroélectriques et 27,13 p. 100 par des centrales nucléaires. Pour faire face à une demande énergétique croissante, le Parlement vote la construction d’un nouveau réacteur nucléaire en 2002.

Les industries dérivées du bois et la production de pâte à papier dominent le secteur industriel du pays. Elles ont joué un rôle capital dans l’industrialisation de la Finlande au cours du xxe siècle. Les autres grands secteurs de l’industrie sont la métallurgie, la mécanique lourde (plates-formes pour la prospection pétrolière, machines-outils pour l’industrie du bois, matériel de transport), la construction navale (spécialisation dans les brise-glaces et les ferry-boats), l’agroalimentaire, le textile et la confection, la chimie, la verrerie, la céramique, l’imprimerie et l’édition. La construction navale et les industries du textile et de l’habillement sont actuellement en crise.

Les industries de haute technologie (matériel électrique et électronique), avec notamment le groupe finlandais Nokia, sont aujourd’hui en plein développement. Les principaux centres industriels sont Helsinki, Tampere et Turku.

4.4 Secteur tertiaire et commerce extérieur

En 2006, les services employaient 69,4 p. 100 de la population active et contribuaient à hauteur de 64,9 p. 100 au PIB. Les Finlandais occupent en moyenne cinq emplois au cours de leur vie, à l’instar en Europe des Espagnols et des Britanniques.

Jusqu’à l’entrée en vigueur de la monnaie unique européenne, l’unité monétaire de la Finlande était le mark finlandais (markka), se subdivisant en 100 penniä, et émis par la Banque de Finlande, fondée en 1811. Le 1er janvier 2002, l’euro est devenu la monnaie officielle de la Finlande, selon le taux de conversion suivant : 1 euro = 5,94573 marks finlandais. Les faces nationales des pièces en euros émises en Finlande représentent le lion, symbole de l’État finlandais, le Joutsen (cygne), oiseau national finlandais, et la lakka, baie qui pousse dans le nord de la Finlande.

Les transports finlandais reposent sur un système de canaux reliant les lacs entre eux et avec le golfe de Finlande. Ce système de navigation fluviale fournit un moyen de transport bon marché et très utile à l’industrie du bois (transport par flottage). Près de 6 600 km de canaux intérieurs sont ainsi navigables. Les services aériens et ferroviaires nationaux sont également bien développés. Helsinki est ainsi desservie par un aéroport international (Helsinki-Vantaa). La compagnie nationale Finnair assure les vols intérieurs et internationaux ; Karair et Finnaviation desservent également un grand nombre de villes finlandaises. Le commerce maritime est actif, même en hiver, grâce aux brise-glaces. Les principaux ports sont Helsinki, Turku, Kotka et Pori.

La balance commerciale de la Finlande est excédentaire. En 2004, le montant des importations s’élevait à 50,7 milliards de dollars et celui des exportations à 60,9 milliards de dollars. Le bois et ses produits dérivés (papier, pâte à papier), les constructions mécaniques et électriques ainsi que la métallurgie constituent la majorité des exportations. La Finlande importe du pétrole, des produits chimiques, des équipements de transport et de machinerie, des produits ferreux et de l’acier, des produits alimentaires et des textiles.

Les principaux partenaires commerciaux de la Finlande sont aujourd’hui les pays de l’Union européenne (UE), notamment la Suède, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, ainsi que le Japon et la Russie. La Finlande est devenue partenaire de l’Association européenne de libre-échange (AELE) en 1961, puis membre à part entière en 1986. À la suite de l’effondrement de l’URSS, la Finlande a été contrainte de développer ses échanges économiques avec l’Europe occidentale. En mai 1994, le Parlement européen a soutenu la candidature de la Finlande à l’entrée dans l’Union européenne. Les Finlandais ont voté en faveur de cette adhésion lors du référendum du 16 octobre 1994 et la Finlande a adhéré officiellement à l’UE en janvier 1995.

5 HISTOIRE
5.1 De la préhistoire à la conquête des Vikings

Les traces d’habitation humaine les plus anciennes retrouvées en Finlande remontent à près de 7 000 ans av. J.-C., vers la fin de la dernière période glaciaire. Des peuples (sans doute des Lapons) pratiquant la chasse, la cueillette et la poterie, venus probablement de l’Est, se sont installés dans la région. Puis, au cours du IIe millénaire avant notre ère, et de nouveau à partir du ier siècle apr. J.-C., les Finnois, parlant une des langues finno-ougriennes, arrivent d’Europe centrale, de Scandinavie et de Russie et s’établissent en Finlande.

À partir du xie siècle, les Finnois tirent profit de leurs contacts avec les Vikings et de l’installation, sur le sol finlandais, de plusieurs comptoirs fondés par des marchands venus de Suède et de Gotland. Commence alors une ère de prospérité économique. À la fin du xie siècle, plusieurs peuplades finnoises s’aventurent dans l’extrême nord du pays. Certaines s’installent dans le sud-ouest, d’autres, les Tavastiens, s’établissent dans la région des lacs intérieurs, et les Caréliens dans l’est. Les Samis vivent dans le Nord sauvage.

5.2 La conquête et la domination suédoises

À partir du xiie siècle, la Finlande devient un sujet de rivalité, tant religieuse qu’économique, entre la Suède et la Russie. En 1155, le roi de Suède Éric IX Jedvarsson (dit Éric le Saint), encouragé selon la tradition par Nicholas Breakspear, un cardinal anglais devenu le pape Adrien IV, pénètre en Finlande avec une importante armée et y introduit progressivement le christianisme. Les Suédois assujettissent alors les Finnois et les Tavastiens, établissent leur contrôle sur les échanges commerciaux du pays et imposent la religion catholique romaine. Turku devient le siège de l’épiscopat en 1209 (un monastère dominicain y est bâti en 1249). Le roi de Suède, Birger Jarl, renforce cette domination en menant une croisade, en 1249, et en construisant une forteresse dans la ville d’Hämeenlinna, au centre de la Finlande, afin de se protéger des incursions russes. En 1293, cependant, le gouverneur russe de Novgorod envahit la cité, et les Suédois envoient un contingent pour conquérir la Carélie jusqu’à la Neva. Les combats se poursuivent jusqu’en 1323, date à laquelle le traité de Pähkinäsaari trace la frontière entre les zones d’influence suédoise et russe, partageant la Carélie entre la Suède et Novgorod, et attribuant la Finlande, sous forme de duché, au royaume suédois (1353).

Lorsque la reine Marguerite Ire Valdemarsdotter établit l’Union de Kalmar en 1397 (la réunion de la Finlande, du Danemark, de la Suède et de la Norvège), la Finlande est soumise aux politiques dynastiques des pays scandinaves. Au cours des xve et xvie siècles, la plus grande partie du territoire est administrée comme un ensemble de fiefs aux mains de nobles suédois qui lèvent de lourds impôts. De nombreux Suédois — paysans, pêcheurs et marchands — se fixent dans la région à cette époque.

Au xvie siècle, le roi Gustave Ier Vasa tente d’instituer des réformes économiques et administratives en Finlande. À la diète de Västerås, en 1527, la Suède se détache de Rome — en confisquant les biens ecclésiastiques — et cette époque marque le début de l’introduction de la Réforme. Durant vingt-cinq ans, entre 1570 et 1595, la Finlande est constamment engagée dans des conflits opposant la Suède et la Russie. Elle devient cependant un grand-duché suédois et est donnée en fief au futur Jean III Vasa.

Sous le règne de Charles IX (1604-1611), l’administration de la Finlande est centralisée à Stockholm. Gustave II Adolphe (1611-1632) organise la centralisation des pouvoirs ; ce système se développe, et la Finlande devient partie intégrante du royaume suédois. En politique extérieure, son règne est marqué par des guerres menées contre le Danemark, la Pologne, puis la Russie. Cette dernière s’achève avec la paix de Stolbova (1617), qui accroît le territoire de la Finlande de la province de Käkisalmi.

Lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648), un grand nombre de soldats finlandais combattent aux côtés de la Suède. De 1694 à 1697, sous le règne de Charles XI, de mauvaises récoltes provoquent une famine et causent la disparition d’un quart de la population. Viennent ensuite des années tragiques, de 1700 à 1721, marquées par la Grande Rage (1710-1721) et par l’occupation de la Finlande par l’armée de Pierre Ier le Grand (voir guerres du Nord). La paix de Nystad (1721) met fin à la guerre et la Suède abandonne la Carélie aux Russes. Lors d’une nouvelle guerre avec les Russes (1741-1743), la Suède perd encore une partie de son territoire, conquis par l’impératrice russe Élisabeth Petrovna, ce qui affaiblit la monarchie suédoise.

5.3 La domination russe

Conformément au traité de Tilsit (1807) conclu avec Napoléon Ier, le tsar Alexandre Ier Pavlovitch attaque et occupe la Finlande. En mars 1809, il en fait un grand-duché de l’Empire russe. Avec le traité de paix de Hamina (en suédois Fredrikshamn), signé en septembre, la Suède cède officiellement toute la Finlande et les îles d’Åland à la Russie. Au même moment, les terres caréliennes, octroyées à la Russie avant 1809, sont restituées à la Finlande.

De 1809 à 1863, la Finlande est alors dirigée par un gouverneur général russe et administrée par un sénat, siégeant à Helsinki, la nouvelle capitale depuis 1812. Pour le pays, ces années correspondent à une période d’essor économique. La langue finnoise réussit à acquérir le même statut que la langue suédoise et le Parlement se réunit de manière régulière. Une monnaie est créée et une armée nationale instituée.

Vers la fin du siècle, la politique russe évolue sous la menace des nationalismes à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. En 1894, dans une tentative de russification de la Finlande, l’usage de la langue russe est imposé dans certains secteurs de l’administration. Au cours des années suivantes, la population perd une grande partie de ses droits constitutionnels. La guerre russo-japonaise de 1904-1905 ralentit un peu le processus de russification. Un Parlement monocaméral, l’Eduskunta, est créé, et le droit de vote octroyé aux hommes et aux femmes de plus de 25 ans, ce qui confère à la Finlande le système parlementaire le plus moderne d’Europe. Cependant, une nouvelle vague de russification envahit la Finlande en 1908, culminant avec la loi de l’égalité des droits de 1912, qui octroie aux Russes de Finlande les mêmes droits que ceux de la population locale.

La Finlande n’est pas directement engagée dans la Première Guerre mondiale, bien que des troupes russes soient positionnées en Finlande. En pleine révolution russe, en 1917, le Parlement finnois déclare assumer tous les pouvoirs, détenus jusque-là par le tsar : le 6 décembre 1917, il proclame l’indépendance de la Finlande.

5.4 De l’indépendance à 1945

La période de l’entre-deux-guerres se caractérise par une profonde instabilité. Dès janvier 1918, une guerre oppose les gardes rouges, soutenus par les bolcheviks, et les gardes blancs, aidés par l’Allemagne et menés par le général Carl Gustaf Emil Mannerheim. Celui-ci prend Helsinki et, en mai, la révolution est étouffée. Il s’ensuit une vague de procès et d’exécutions, faisant jusqu’à 20 000 victimes parmi les révolutionnaires. Le conflit coûte au pays plus de 30 000 vies. En juillet 1919, le Parlement adopte une nouvelle Constitution républicaine et, en 1920, l’indépendance de la Finlande est reconnue par les Soviétiques.

Les années 1920 et 1930 sont caractérisées par une succession de gouvernements de coalition constitués par les partis de droite et le Mouvement agrarien de Lapua, qui représente les intérêts des petits propriétaires indépendants. Pendant l’entre-deux-guerres, la Finlande demeure un pays plus agraire que ses voisins nordiques et devient un des premiers exportateurs de produits forestiers. En politique extérieure, la Finlande apparaît comme un enjeu majeur entre l’Allemagne et l’URSS. En 1932, elle choisit l’alliance avec l’Union soviétique et conclut avec elle un pacte de non-agression.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, la Finlande déclare sa neutralité. L’URSS, soucieuse de protéger Leningrad, exige la restitution de certains territoires stratégiques. Devant le refus des Finlandais, les armées russes envahissent le pays, le 30 novembre 1939, et le contraignent à signer la paix en mars 1940. Voir guerre Russo-finnoise.

Lorsque l’Allemagne attaque la Russie, en juin 1941, la Finlande est de nouveau engagée dans le conflit mondial. À son tour, elle déclare la guerre à l’URSS, tandis que la Grande-Bretagne et les États-Unis s’opposent à elle. L’armistice est signé le 19 septembre 1944. Le traité de paix de Paris, en 1947, entraîne la perte de la zone de Petsamo et la cession du port de Porkkala, ainsi que l’obligation de verser de lourdes réparations. Un pacte d’amitié et de coopération entre la Finlande et l’URSS est signé en 1948.

5.5 De l’après-guerre à l’effondrement de l’URSS

La clef de voûte de la politique étrangère finlandaise est le maintien d’une stricte neutralité et de bonnes relations avec l’URSS, sans que l’indépendance de la Finlande ne puisse être remise en cause. C’est la politique conduite par les dirigeants de l’après-guerre : Juho Kusti Paasikivi, qui la met en œuvre, et son successeur, Urho Kaleva Kekkonen, qui l’élargit.

5.5.1 La présidence de Urho Kaleva Kekkonen (1956-1981)

Sans doute plus que quiconque, Urho Kaleva Kekkonen impose sa marque à la politique finlandaise de l’après-guerre. Premier ministre de 1950 à 1953 et président de la République de 1956 à 1981, il incarne cette volonté d’entente avec les pays voisins, symbolisée par l’admission du pays à l’ONU en 1955, et par la signature de la convention d’Helsinki (accord de coopération avec les pays nordiques) en 1962. À partir de l’effondrement de l’URSS, la Finlande commence à restructurer son économie et à développer ses relations avec les anciennes républiques soviétiques et, surtout, avec l’Europe occidentale.

5.5.2 La présidence de Mauno Koivisto (1982-1994)

En politique intérieure, la plupart des gouvernements finlandais de l’après-guerre ont été dominés par des coalitions dirigées par les sociaux-démocrates ou les centristes. En janvier 1982, Mauno Koivisto, un social-démocrate, est élu pour succéder à Kekkonen à la présidence de la République. Les élections de mars 1987 voient le succès d’une coalition des conservateurs et des sociaux-démocrates. C’est la première fois, en plus de vingt ans, que les conservateurs entrent au gouvernement. Harry Holkeri devient Premier ministre. Koivisto est réélu en 1988 pour un second mandat de six ans.

Jusqu’au milieu des années 1980, la Finlande parvient à une amélioration d’environ 3 p. 100 par an de son produit intérieur brut. Cependant, au début des années 1990, en raison de l’effondrement de l’URSS, l’un de ses principaux partenaires commerciaux, la croissance économique se heurte aux problèmes aigus du chômage et du déficit des finances publiques.

5.6 L’adhésion à l’Union européenne
5.6.1 La présidence de Martti Ahtisaari (1994-2000)

En février 1994, Martti Ahtisaari succède à Mauno Koivisto et nomme, en mai 1995, le social-démocrate Paavo Lipponen à la tête du gouvernement. Il favorise la coopération avec les autres pays d’Europe du Nord. En mars 1992, la Finlande présente sa candidature officielle à l’entrée dans l’Union européenne (UE). Cette candidature est approuvée par référendum, avec 57 p. 100 de suffrages favorables, en octobre 1994. La Finlande adhère officiellement à l’Union européenne en janvier 1995.

Se remettant lentement de la récession des années 1990 à 1993, la Finlande connaît, en 1997 et en 1998, un excédent record de sa balance commerciale, tandis que le chômage poursuit sa décrue. Grâce à ses bons résultats (son déficit public ne dépasse pas alors 1,3 p. 100 du PIB), elle fait partie des onze pays européens sélectionnés en mai 1998 pour intégrer l’Union économique et monétaire (UEM), le 1er janvier 1999. En 1998, la Finlande ratifie le traité d’Amsterdam et assure la présidence tournante de l’Union européenne de juillet à décembre 1999. Malgré la politique d’austérité imposée par le gouvernement, les sociaux-démocrates remportent les élections du 21 mars 1999. Paavo Lipponen, reconduit dans ses fonctions, forme un gouvernement de coalition droite-gauche, allant des communistes aux conservateurs. Lors des élections européennes du 13 juin 1999, les conservateurs obtiennent 25,3 p. 100 des suffrages, soit 4 députés au Parlement européen, tandis que les centristes obtiennent 21,3 p. 100 des voix (4 députés également), les sociaux-démocrates 17,8 p. 100 et les Verts 13,4 p. 100. Par ailleurs, le président Martti Ahtisaari, est désigné comme représentant de l’Union européenne dans le conflit du Kosovo.

5.6.2 Les présidences de Tarja Halonen (2000- )

Le 6 février 2000, Tarja Halonen, ministre des Affaires étrangères depuis 1995 et candidate des sociaux-démocrates, remporte l’élection présidentielle avec 51,6 p. 100 des suffrages, face à Esko Aho, le candidat du Parti du Centre qui en recueille 48,4 p. 100. Le taux de participation très élevé atteint 80,2 p. 100. Âgée de cinquante-six ans, Tarja Halonen, qui entre en fonction le 1er mars 2000, est la première femme à accéder à la présidence de la République en Finlande. Elle succède à Martti Ahtisaari, qui ne s’est pas représenté. Lors des élections législatives au mois d’octobre suivant, la coalition gouvernementale groupant sociaux-démocrates (23 p. 100 des suffrages), conservateurs (20,8 p. 100) et Verts s’impose face au Centre qui recueille 23,8 p. 100 des suffrages. Les Verts obtiennent 23,5 p. 100 des voix à Helsinki, un score inédit dans la capitale. Alors que le taux de croissance connaît une forte embellie en 2000 (5,7 p. 100), la Finlande est le seul des trois pays nordiques de l’Union européenne à passer à l’euro le 1er janvier 2002. Après le vote par le Parlement de la construction d’un nouveau réacteur nucléaire, les Verts se retirent du gouvernement au mois de mai 2002.

Les élections législatives de mars 2003 voient le Parti du centre remporter une courte victoire avec 24,7 p. 100 des suffrages (55 sièges), devant les sociaux-démocrates qui obtiennent 24,5 p. 100 des suffrages (53 sièges). Le gouvernement de Paavo Lipponen est sanctionné pour ne pas avoir réussi à faire baisser le chômage. Toutefois, la responsable du Parti du centre, Anneli Jaeaetteenmaeki, forme au mois d’avril une vaste coalition qui rassemble les centristes, les sociaux-démocrates et le parti représentant la minorité suédoise. Elle est la première femme à devenir Premier ministre en Finlande, mais elle démissionne dès le mois de juin à la suite de ce que la presse qualifie d’Irakgate. Au cours de la campagne électorale, elle avait en effet affirmé être en possession de documents confidentiels attestant que Paavo Lipponen entendait faire participer la Finlande à une opération militaire en Irak, en dépit de la neutralité du pays et sans un vote préalable du Parlement. Elle est remplacée par le vice-président du Parti du centre, qui a été brièvement ministre de la Défense, Matti Vanhanen. Il devient président du Parti du centre au mois d’octobre suivant.

Les élections européennes de juin 2004 se traduisent par une courte victoire du Rassemblement conservateur (KOK) avec 23,70 p. 100 des suffrages (4 sièges sur 14), devant le Parti du centre (23,30 p. 100 des suffrages, 4 sièges) et le Parti social-démocrate (21,10 p. 100, 3 sièges), tandis que les écologistes (VIHR), les ex-communistes (VAS) et le parti de la minorité suédoise (SFP) obtiennent chacun 1 siège. En janvier 2006, Tarja Halonen est réélue à la présidence de la République avec 51,8 p. 100 des suffrages. Au mois de juillet 2006, la Finlande prend la présidence de l’Union européenne pour six mois et, au mois de décembre suivant, le Parlement finlandais ratifie le projet de traité constitutionnel européen par 125 voix contre 39. À l’approche du scrutin législatif de mars 2007, 80 p. 100 des électeurs jugent positive l’action du gouvernement de Matti Vanhanen, sous le mandat duquel la croissance a augmenté (6 p. 100 en 2006), de même que le pouvoir d’achat, tandis que le chômage a reculé (10,1 p. 100 en 2006) ainsi que la fiscalité. Pourtant si le parti du Premier ministre arrive en tête de justesse, il est en léger recul (23,10 p. 100 des suffrages et 51 sièges), devant le Rassemblement conservateur qui est pour sa part en progression (22,30 p. 100 des suffrages et 50 députés). L’autre partenaire de la coalition sortante, le Parti social-démocrate, est le grand perdant du scrutin, puisqu’il est relégué à la troisième place, pour la deuxième fois de son histoire seulement (21,40 p. 100 des suffrages et 45 sièges) et semble faire les frais des sacrifices qui ont été nécessaires à la sortie de la crise économique des années 1990. Matti Vanhanen, reconduit dans ses fonctions de Premier ministre, s’allie cette fois avec le Rassemblement conservateur, coalition qui comprend également les Verts et le Parti du peuple suédois. Baisse des impôts et créations d’emploi sont les priorités du nouveau gouvernement, qui comprend douze ministres femmes pour huit hommes.

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« spirituelles aux âmes qu'il dirigeait, des Lettres familières à ses amis, son beau Traité de l'existence de Dieu, et sa fameuse Lettre sur les occupations de l'Académie française. Il mourut le 7 janvier 1715. II.

— FÉSEMW PHILOSOPHE Les ouvrages philosophiques de Fénelon sont, outre le Traité de l'existence de Dieu, que nous analysons plus loin, la Réfutation du système de la nature etde la grâce du P. Malebranche etles Lettres sur lamétaphysique et la religion. Génie d'une grande souplesse, âme ardente, passionnée pour le vrai, écrivain lucide et d'une rare élégance dans les matières philosophiques, Fénelon est avant tout un métaphysicien en philosophie. 11lient a la fois de Platon, de saint Augustin, de Descaries et de Malebranche.On peut dire aussi qu'il fut élève de Bossuet; longtemps il eut entre les mains le manuscrit duTraité de la connaissance de Dieu et de soi-même, et il s'en servit pour l'éducationdu duc de Bourgogne. C'est àl'instigation de Bossuet qu'il - composa sa Réfutationdu système de la nature et de la grâce du P. Malebranche. Cependant Fénelon est plus cartésien que Bossuet.

Il accepte de Descartes le doute méthodique et le critériumdel'évidence, sans lui donner toutefoislavéracité divine pour fondement; il se méprend comme lui sur la personnalité humaine et sur l'union de l'âme et du corps : Le moi, c'est l'âme.

« Ce que j'appelle moiou mon esprit.

» Il ne voit qu'une union acciden telle entre l'âme et le corps : « La cessation d'une union siaccidentelle àces deux natures1. » Il incline visiblement àl'occasionalisme de Malebranche : « L'union de l'âme et du corps ne consiste que dans un concert ou rapport, naturel entre lespensées del'une et les mouvements de 1. Deuxième lettre sur lareligion, ch. M.. »

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