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Flaubert

Publié le 08/04/2013

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En 1836, Flaubert passe ses vacances à Trouville : il y fait la rencontre d'Elsa Schlesinger, dont il tombe éperdument amoureux. Il ne cessera dès lors d'idolâtrer cette femme mariée, bien plus âgée que lui et inaccessible. Il se souvint de cette rencontre lorsqu'il écrivit la scène inoubliable de L' Éducation sentimentale où Frédéric Moreau aperçoit Mme Arnoux pour la première fois : « Ce fut comme une apparition. « Flaubert écrivit un Dictionnaire des idées reçues pour fustiger la bêtise de toutes les classes sociales dont il reprend les poncifs. En voici quelques définitions : « Littérature : occupation des oisifs. Livre: quel qu'il soit, toujours trop long.«

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« Du réalisme au fantastique P our composer ses romans, Flaubert réunissait avec minutie documents, gravures et chronologies, qu'il classait dans de volumineux dossiers.

Son souci majeur était en effet de donner une vision réaliste de son époque, c'est-à-dire d'en mon­ trer la variété, !'insignifiance et la médiocrité dans L' Éducation senti­ mentale, ou l'ennui désespérant, l'érotisme insatisfait, la lente désillu­ sion .

romantique dans Madame Bovary.

Le réalisme de Flaubert se traduit bien souvent par une accu­ mulation de détails, un fatras d' ob­ jets qui hachent la vision du monde - comme le feront les peintres im­ Caricature de Flaubert disséquant Mme Bovary, par A.

Remot (1869) pressionnistes dès 1874 - et décomposent celui­ ci par une ponctuation surabondante.

La prose de Salammbô tend, par exemple, à rendre le monde absurde, incon­ sistant et incompréhen­ sible.

En vain les héros de Bouvard et Pécuchet et de La Tentation de saint Antoine essaie­ ront-ils d'en retrouver le sens dans une « orgie » d'érudition ou de sen­ sations monstrueuses : seuls l'ennui, le vide de l'existence survivent.

Sur ce point, l' œuvre de Flaubert rejoint celle de Baudelaire, à qui il écri­ vait : « Ah ! vous corn- prenez l'embêtement de l'existence, volis !.

..

» Pessimiste à l'extrême, Flaubert ajoutait : « Je suis ~ystique au fond et je ne crois à rien.

» NOTES DE L'ÉDITEUR «Il a changé le roman en une œuvre d'art harmonique, vivant de sa beauté propre ainsi qu'un beau marbre.( ...

) Il a rappelé les écrivains au purisme de la forme, au livre unique.

» Émile Zola.

«Tant que l'art trouvera sa force à haïr la facilité, à dépasser sa nature par la grâce et sa matière par le style, l'image honorée de Flaubert restera debout.

» Albert Thibaudet, Gustave Flaubert, Gallimard, 1935.

Fragment du manuscrit de L'Éducation sentimentale Lettre autographe de Flaubert «C'était un géant qui abattait une forêt pour faire une boîte.

» Alexandre Dumas.

« Un homme étonnant, moitié prêtre, moitié anar, incontestable souverain de son siècle.» Jean-Paul Sartre, L' Idiot de la famille, Gallimard, 1971.

«On reconnaît le maître, l'homme qui sait composer, harmoniser tous ses effets, et ne lâche pas un trait, pas un mot qui ne concoure à l'impression finale.

De plus, votre calme, votre perpétuelle absence est Le premier romancier moderne S i Flaubert ne croyait pas en sa génération, en son siècle, il éprouvait en revanche une fureur mystique pour la beauté artistique, qu'il considérait comme un absolu : seule l 'œuvre d'art lui semblait sus­ ceptible de donner un sens à la vie.

« Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, sans attache extérieure, qui se soutiendrait de lui-même par la force interne de son style » : la prose de Flaubert part du réel, le vide de son sens, le déconstruit et devient fi­ nalement elle-même 'le véritable sujet du roman.

Aussi l'ermite de Croisset peut-il écrire:« J'exècre ce qu'on est convenu d'appeler le réa­ lisme » ; ses œuvres célèbrent plus leur propre style que les existences médiocres d'Emma Bovary ou de Frédéric Moreau.

C'est à ce titre que Flaubert est considéré comme le premier romancier fran­ çais de la modernité.

Proust lui rendit hom­ mage et s'en inspira ; Jean-Paul Sartre lui con­ sacra un ouvrage de deux mille pages intitulé L' Idiot de la famille.

De même, le groupe du Nou­ veau Roman - et notam­ ment Nathalie Sarraute - se réclama-t-il de lui dès l'après-guerre.

La cri­ tique universitaire s'est en outre beaucoup intéres­ sée à l 'œuvre de Flaubert comme le montrent les ar­ ticles de Georges Poulet, Jean-Pierre Richard ou Roland Barthes.

toute-puissance.

» Hippolyte Taine, Lettre à Gustave Flaubert.

«Une des gloires de Flaubert sera d'avoir senti si vivement que la grande force de création vient de l'imagination obscure des peuples et que les chefs-d 'œuvre naissent de la collaboration d'un génie avec une descendance d'anonymes.» Marcel Schwob.

1 archives Larousse-Giraudon 2 Canella, Beaux-Arts Rouen/ Lauros-Giraudon 3 Grégoire et Deneux, B.N.

/ Harlingue-Viollet 4, 6 coll.

Viollet 5 A.

Remot (1821-1880), B.N.

/ Giraudon FLAUBERTOI. »

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