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La flèche du temps

Publié le 11/04/2012

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Le thème est le temps, mais le sujet est singularisé par la flèche –autrement dit c’est sur cette flèche du temps et non sur le temps lui-même que portera notre analyse. En effet, le sujet présuppose que le temps a une flèche. Mais qu’est-ce qu’une flèche ? Il s’agit d’un symbole, et ici c’est du temps dont elle est le symbole. Un symbole sert à signifier, à expliciter une chose qui ne serait pas claire en elle-même. Il y a donc quelqu’un pour créer ou concevoir le symbole, le symbole lui-même (ici la flèche) et ce à quoi il est associé (ici le temps). Le temps est lui-même un concept, car on parle du temps et non d’un temps. Il est l’union de trois temps (passé, présent ou « temps en train de passer «, futur), donc il est multiple. Or une flèche est une continuité, cela pose un premier problème. Associer au temps une flèche apparait donc comme une manière de se le représenter malgré le fait qu’il soit difficile à concevoir. Mais pourquoi associer au temps une flèche plutôt qu’un autre symbole ? Cela nous amène à notre problématique principale : comment est la flèche du temps ? Qu’elle vision du temps nous communique-t-elle ? 

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« Le temps est un concept qui nous parait figé, lui associer le symbole de la flèche permet de l’éclairer et de nous faire saisir le mouvement, l’écoulement du temps.

La perception linéaire du temps que nous allons étudier, est la plus courante dans notre société occidentale actuelle.

C’est Eddington qui attribue le premier une flèche au temps, en 1929.

Mais une flèche linéaire est-elle la plus adaptée au temps ? Nous voyons la flèche du temps (dans notre société occidentale actuelle) comme allant du passé –dont l’on se souvient-, vers l’avenir –que l’on n’a pas encore vécu.

Entre ces deux temps, nous nous situons dans ce que l’on pourrait appeler le temps en train de passer, mais que nous avons tendance à appeler « présent » de manière abusive : dire d’une journée qu’elle se situe dans le présent est un jugement erroné, car une journée est un ensemble de moments passés, en train de passer et à venir.

Prenons un exemple : La Terre tourne sans cesse, elle est en perpétuel mouvement, et pourtant, nous avons une illusion sensible de stabilité.

De même, en regardant les étoiles nous avons l’illusion qu’elles sont plus ou moins fixes, mais il suffit d’essayer de les photographier pour s’apercevoir de leur mouvement.

Associer un concept au mouvement et ne pas être capable de se détacher de sa perception sensible pour le saisir dans ce qu’il est, c’est parfois le nier, le cloisonner dans une certaine staticité.

Il en va de même pour le temps.

Il faut être prudent avec l’emploi du mot « présent ». Ce qui caractérise le temps est le passage, il ne reste donc pas un point fixe.

En percevant le temps comme linéaire, on le spatialise en situant des instants, des évènements, par rapport à d’autres (divisibles).

Les philosophes des Lumières, se détachant de conception judéo-chrétienne du temps, ont cherché à en redéfinir la flèche : son impulsion, son but et ses différentes étapes, mais ils ne divergeaient pas d’une conception linéaire.

Or une flèche linéaire ne peut être à l’arrêt qu’à son point de départ et son point d’arrivée.

Le temps tout comme la flèche est caractérisé par la variation, le changement.

Sans ce mouvement, le temps n’est plus.

Mais le temps n’est pas pour autant soumis à la variation : il est éternel, il est le changement mais ne change pas lui-même.

Cela signifie qu’il n’a jamais été engendré, créé, et qu’il ne finira jamais.

Donc, qu’il n’a pas de point de départ et de point d’arrivée comme pourrait l’avoir la flèche. Mais il garde cependant des points communs avec elle (sans quoi personne n’aurait jamais eu idée de l’associer à une flèche) : tout comme elle, il est caractérisé par la variation, le changement. S’il y a flèche, il y a écoulement régulier, c’est-à-dire que comme le temps a une seule flèche (implicite dans le sujet), il est régulier et va toujours dans le même sens.

Dire que le temps est une flèche linéaire, c’est affirmer qu’il va toujours dans la même direction.

Mais laquelle ? Tout d’abord, dire que le temps va toujours dans la même direction, c’est le spatialiser.

Il faut donc être prudent, et ne pas limiter la chose elle-même (le temps) à la perception et à la conception (spatiale) que l’on en a.

Percevoir le temps de manière linéaire, c’est risquer de le diviser en une suite d’instants, or ce serait nier son mouvement : la flèche tout comme le temps n’est pas une succession de point indivisibles qui échappent au mouvement.

Les seuls points d’arrêts indivisibles de la flèche pourraient être son point de départ et son point d’arrivée.

C’est ainsi que Bergson contre l’argument de la flèche employé par Zénon.

Tant qu’elle ne s’arrête pas, il n’y a d’indivisible que son point de départ. On se sert généralement d’une flèche pour placer différents évènement ou différentes ères. Les plus anciens se placent vers le début de la flèche, pour aller petit à petit aux plus récents, vers la pointe de la flèche : le présent (qui comme nous l’avons dit est un concept assez vague qui ne désigne non pas le temps en train de passer, mais un « laps » de temps, tel qu’une journée, qu’une heure…) est un point fixe sur la flèche, il succède au passé, dont nous avons un souvenir et précède le temps à venir.

C’est donc bien comme cela que l’on conçoit la flèche du temps dans notre culture occidentale actuelle.

Le passé témoigne de ce qui est vécu, de ce qui est irrémédiable, et le futur se. »

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