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La foi doit-elle primer la raison ?

Publié le 03/03/2004

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Mais d'un autre côté, quand la religion ne se joint pas à la conscience morale, elle est aussi sans effet. Comme on l'a déjà dit, la religion, sans la conscience morale, est un culte superstitieux. On pense servir Dieu en le louant, par exemple, en célébrant sa puissance, sa sagesse, sans songer à remplir les lois divines, sans même connaître cette sagesse et cette puissance et sans les étudier. On cherche dans ces louanges comme un narcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequel on espère reposer tranquillement. » Religion & Raison chez Kant.   ¨       La loi morale est la condition de possibilité du « vrai culte », d'une religion authentique. Dans le « faux culte », c'est la théologie (interprétation des écrits bibliques) qui est le fondement, la condition de possibilité de la morale. L'homme perd son autonomie rationnelle et devient le jouet des exégèses théologiques, des prêtres devenus « fonctionnaires » (hétéronomie de la volonté). On voit ici le danger que la religion ne sécrète son poison mortel : le fanatisme et l'impossibilité d'une amélioration de l'homme, assujettis au rang d'éternel « mineur ». ¨       Les sentiments de « crainte » (« Respecte la loi divine, si tu ne veux pas être damné ») , d'« espoir » (« Respecte la loi morale, .

La foi échappe à toute raison. Le croyant doit s'abandonner totalement aux dogmes de sa religion. C'est le fameux "Credo quia absurdum", "Je le crois parce que c'est absurde". Mais, la foi est incapable de démontrer quoique ce soit. La véritable connaissance est rationnelle.

« Toutefois, précise Anselme, cet argument ne vise pas à convaincre démonstrativement celui qui ne croit pas : « Cen'est pas pour croire que je cherche à comprendre ; c'est pour comprendre ( ut intelligam ) que je crois.

» C'est que, pour lui, la fonction de la raison n'est pas de produire à elle seule la certitude de l'existence de Dieu, mais seulementd'éclairer la foi.

Le but d'Anselme est de rejoindre ce que la croyance pose déjà comme certain. Fides quaeres intellectum : la foi cherche l'intelligence Néanmoins, la foi doit clarifier ses objets de croyance.

Chercher des arguments pour éclairer la foi est dès lors undevoir pour l'être doué d'intelligence.

La foi véritable cherche ( quaeres ) l'intelligence.

Elle pousse à une compréhension plus intelligente d'elle-même. Débat et enjeu Foi subjective et savoir objectif Kant situe la foi à égale distance de l'opinion et du savoir.

L' opinion est une idée infondée, tant d'un point de vue objectif que subjectif.

Le savoir est une idée fondée, objectivement et subjectivement.

Quant à la foi, c'est une idée subjectivement suffisamment fondée, mais ayant conscience de ne pas l'être d'un point de vue objectif.

Mais lafoi n'est pas pour autant une étape à mi-chemin entre l'opinion et le savoir.

Entre elle et l'opinion, ainsi qu'entre elleet le savoir, il existe une différence radicale : elle ne cherche pas à poser une thèse comme vraie ; subjectivementsuffisante, elle n'a pas besoin de se rapporter à l'objectivité pour se déclarer valide.

Dès lors, la religion n'exigeaucun savoir quant à l'existence objective de ce dont elle parle, — même s'il s'agit de l'existence objective de Dieu. [La foi doit primer sur la raison.] Dans une perspective fidéiste , au contraire, on ne peut accéder à une vérité religieuse que par la seule foi sans aucun recours à la raison : celle-ci éloigne de Dieu . Aussi , le croyant doit totalement s'abandonner aux seules principes de la Révélation [1]. « La foi est différente de la preuve : l'un est humaine, l'autre est un don de Dieu » (Pascal ). Je crois parceque c'estabsurde.Saint Augustin Cette phrase définit la foi.

Nousn'avons nulle preuve del'existence de Dieu.

Croire enDieu (ou n'y pas croire) relèved'un choix d'existence mais quireste infondable en raison. « C'est donc sur la foi objective qu'on spécule.

Qu'est-ce que cela veutdire la foi objective ? Cela veut dire une somme de propositions [...] Lafoi objective, c'est comme si le christianisme était annoncé comme unpetit système, pas si bon naturellement que celui de Hegel, c'est commesi le Christ [...] avait été professeur et que les Apôtres aient constitué une petite société savante.

» C'est sur le terrain de la raison que la raison a raison et, s'il n'y a rien en dehors d'elle, elle est réponse à tout(« Tout le réel est rationnel et tout le rationnel est réel »).

A tel point qu'elle ne pourrait tenter de se nierqu'en s'affirmant.

Mais peut-elle rendre raison d'elle-même ? Le croire serait s'engager dans un processus derégression à l'infini, dont on ne peut sortir que par un saut hors de la raison...

un acte de foi dans la raison...tout à fait irrationnel.

Il n'y a pas de raison de la raison.

Et si la raison trouve sa limite dans une réflexion surson fondement, elle en rencontre une autre en se heurtant à l'existence.

Kant avait bien montré quel'existence, absolue position d'une chose, échappe à toute démonstration, mais il persistait à alignerl'existence du sujet éthique sous l'universalité de la raison pratique (le devoir).

Le sujet, de Descartes à Hegel,n'est qu'une abstraction qui ôte à l'existence son existence : tel est le point de départ de la révolte deKierkegaard contre le rationalisme.

La conversion à l'existence est l'acte par lequel le peseur subjectif se. »

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