Devoir de Philosophie

La foi religieuse au Moyen Age : entre gestes et pratiques

Publié le 20/03/2012

Extrait du document

Correction du devoir maison de la 2ème session.

 

Accroche

Définir le mot religion : fait social, communauté qui rassemble, c’est l’église (l’ecclésia). Rassemble dogmes qui ne sont pas discutables et reposent sur l’amour et la charité entre les hommes.

 

Quelles étaient les représentations mentales de l’Eglise ?

 

Expressions artistiques mais aussi de la vie quotidienne, rituels mis en place pour exorciser peurs et salut, hommes du Moyen Age avaient une croyance : il y a une survie après la mort. Il y avait une peur bleue de l’enfer, d’où les pratiques mises en place pour préparer son accession au Paradis.

On peut distinguer par rapport à la croyance et à l’attitude trois périodes : le haut moyen âge (conquête du christianisme sur les autres religions) : le Dieu des chrétiens permet de faire gagner de grandes victoires.

Période du 10e- 11e-12e siècle : religion plus humanisée, figure du Christ est beaucoup plus proche des êtres humains ; on le représente sur un portail comme le Christ miséricordieux.

La 3ème période qui va du 13è au 15è siècle : religion n’est plus seulement fait des saints, commencement de la traduction des textes sacrés. Dévotion au Corps du Christ.

 

Mettre en relation pratiques religieuses et représentations mentales. Société binaire (clercs et aristocrates). Rôle de la religion comme ciment social, comment elle fait négocier un contrat de solidarité pour faire naître une paix sociale.

 

I] Etre chrétien, c’est appartenir à une communauté

 

Le christianisme n’est pas seulement une question de dogmes ou des croyances : principaux thèmes permettant de donner une cohésion

 

1)      Religion du salut

Préparation du Jugement Dernier : entrée dans la communauté des chrétiens nécessite le baptême. Société chrétienne est divisée en deux : les clercs et les laïcs. Il y a donc la foi des clercs, de ceux qui savent, il y a la foi pratiquée implicite, qui croit en ce qu’on leur dit de croire. Le bon chrétien obéit donc à l’Eglise.

Le clergé est un médiateur pour avoir accès à Dieu mais les dogmes ne se discutent pas. L’Eglise propose l’obéissance et la charité.

 

L’homme est jugé par Dieu selon ses actes. Ceux qui ont des fautes à expier sont envoyés au purgatoire, 3ème lieu « d’attente «.

 

2)      La Trinité : le Père, le Fils, le Saint-Esprit.

Débat entre les ariens, les nestoriens en plus des catholiques : guerres de religion. On voit apparaître ce problème. Dieu le père vieux, tel un pape ; le Christ plus jeune, souvent crucifié et un rayon ou une colombe entre les deux représente le s-e

 

Place de la Vierge très importance qui s’accroit. Spiritualité mariale se développe. Considérée comme le meilleur intercesseur du fait de son rôle de mère. Son couronnement est souvent représenté. Le culte marial reçoit un franc succès auprès des fidèles et beaucoup de miracles sont attribués à la vierge. Des ex-voto.

 

Les saints sont des personnages voués d’intercession. Qualité : piété et vertus, prédicateurs utilisent par exemple la Légende Dorée, des récits moraux pour montrer l’exemple. Ils deviennent des êtres de chair et on se réfère à eux en cas de malheur. La peur de revenir à un culte paganiste

 

 

3) Peur du diable

 

Prend une importance de plus en plus croissante au 12e et 13e siècle : c’est lui qui détruit, est la cause de tous les malheurs. Il est tout de même soumis à Dieu qui le laisse agir afin de punir Dieu. Il y a 2 espaces hiérarchisés, ceux des anges et celui de satan avec sa cour de démons. Croyance dualiste éloigne suprématie divine. Enfer et Paradis, deux univers antagonistes mais comparables.

 

Au-delà est fondamentale pour les chrétiens : il faut réussir sa vie sur Terre afin de pouvoir passer au ciel.

 

 

II] Des rituels et pratiques qui ont donné un sens à la foi

 

Le recueil de miracles, la géographie, le pénitentiel et l’art sont des témoins des croyances chrétiennes médiévales. Les écrits de laïcs apparaissent au 13 ème siècle. Ecrits de moniales, de femmes qui donnent une idée des croyances populaires

 

1        ) Les croyances populaires : révèlent les non dits de la société. Issues des croyances familiales. On ne sait pas comment se transmettent croyances mais on sait qu’ils bénéficiaient d’une imprégnation religieuse à travers la liturgie. La messe était très importante, voire obligatoire. Il y a aussi les contacts avec les pèlerins et les moines, les mouvements hérétiques étant en opposition avec les églises orthodoxes. Eglise réagit en formant mieux es prêtres pour mieux faire passer les messages chrétiens et pour contrecarrer les messages concurrents. Il y a aussi les pastorales, les nouveaux ordres (dominicains et franciscains). Concile du Latran IV (1215) impose de se confesser et de se communier une fois l’an. La pratique de la confession va obliger de mieux connaître les sacrements, les péchés.... il faut aussi savoir se remettre en cause. Tout cela donne lieu à une meilleure implication des chrétiens dans une vie religieuse et morale : baptême et communion sont deux moments importants pour tout croyant.

 

2) Acculturation à travers des pratiques et des gestes. Le signe de la croix permet d’écarter du démon. Beaucoup d’importance aux rituels, actes et paroles. Il faut que le  curé connaisse des prières de base (Notre Père, Ave Maria, formule du baptême...) Beaucoup de chrétiens croient en l’efficacité de la prière. Mesure des hosties permet de recenser le nombre de chrétiens. La religion est vécue par délégation : il y a des moines prieurs. Fonder des monastères est considéré comme un acte de dévotion. A partir du 13è siècle, les prières commencent à être récitées par les fidèles. Les livres de prières comportent des traductions qui s’avèrent être utiles.

 

3)      Les grands rituels : les processions, prières collectives récitées en marchant. On récitait des prières pour que la récolte soit bonne, pour demander la pluie ou organisées par les autorités en cas de peste ou de guerre. Pâques, Pentecôte, Noel, Ascension sont les grandes fêtes d’obligation. Les saints innocents sont la fête des enfants, dérivées de la fête de l’enfant Jésus. La crèche a aussi une forte symbolique. Les fêtes religieuses étaient chômées mais vers le 14èè siècle, un jour sur trois étaient fériés, ce qui posait problème : on dissocie donc les jours de fêtes et les jours chômés. Le pèlerinage, fondamental au Moyen Age avec destinations : Jérusalem, Rome ou St Jacques de Compostelle. Des pèlerinages à moyenne distance (Vézelay) existaient également. On se rend dans des sanctuaires pour ranimer un enfant mort-né....

Pèlerinage christianise les populations. Dévotion envers les saints accroit culte des reliques, donc pèlerinages. Avec une promesse d’indulgence (pardon d’une partie de leurs péchés). A partir de 1300, le pape Boniface VIII institue le jubilé, avec ceux qui étaient pardonnés « à long terme «. Mais tout cela a constitué des abus.

 

 

III] Une reprise en main par l’Eglise

 

            A partir du 15ème siècle, pratiques corrompues, indulgences sont achetées.

 

1)      Les limites du culte des reliques et des saints

L’eucharistie prend corps sur l’autel par le corps et le sang du Christ. Le merveilleux eucharistique se développe. Les hosties saignent : les juifs étaient accusés de profaner les hosties en y plantant un couteau.

 

Certains fidèles voient un pouvoir magique. Il faut donc qu’Eglise réagisse

 

2)      La réaction de l’Eglise

 

  Les relevailles : quand une femme venait d’accoucher, elle est exclue de la vie religieuse (ne pouvait plus aller à la messe pendant 40 jours). N’a aucune racine évangélique dans le nouveau testament. La Vierge elle-même s’était soumise en relevailles. L’Eglise christianise donc le rituel en le mettant en rapport avec la fête de la Purification de la Vierge, couplée avec la représentation de Jésus au Temple (2 février). Un compromis entre les croyances ainsi qu’une christianisation parfois superficielle a été faite. Beaucoup de petits sanctuaires étaient l’objet de culte : recours à des pratiques chrétiennes par habitude ou par tradition (24 juin, feux de la St Jean qui étaient à l’origine feux de Diane). Eglise christianise les pratiques au lieu de les condamner ouvertement.

 

3)      Le problème de l’incroyance

 

  Est-ce qu’on pouvait ne pas être croyant ? Difficile, car le consensus social était fondé sur la religion. Mais il y a quelques traces de comportements antagonistes vis-à-vis de l’Eglise. Penseurs cherchent à expliquer rationnellement ce qui était considéré comme étant divin. Mais l’athéisme laissait peu de traces.

 

Liens utiles