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FORMATION DE L'HABITUDE

Publié le 22/02/2012

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La théorie mécaniste et associationniste s'est longtemps imposée par sa simplicité et son apparence de clarté. Elle se proposait d'expliquer tout fait psychique complexe par une addition, par une association d'éléments séparés. Par exemple, expliquer telle habitude concrète, c'est l'analyser, c'est tenter de découvrir en elle les mouvements simples dont elle serait la somme. Acquérir une habitude, c'est, à force de répétitions, parvenir à enchaîner les uns aux autres des mouvements simples. Ainsi le professeur de danse décompose un «pas» en mouvements élémentaires que l'élève doit exécuter dans l'ordre, autant de fois qu'il est nécessaire pour les lier entre eux automatiquement.

« moins fatigants pour le résultat le plus efficace : un enfant qui apprend à écrire nous semble à la torture.

Sonpoignet, son avant-bras sont crispés, l'épaule même est contractée, douloureuse, et tout cet effort aboutit àquelques lettres dessinées avec lenteur et maladresse.

Plus tard — quand il aura réellement acquis l'habitude — ilécrira bien plus vite et bien plus aisément en ne mettant en jeu que quelques muscles des doigts. L'habitude apparaît donc comme l'acquisition assez mystérieuse d'une structure d'ensemble d'où chaque mouvementtire son sens.

La « forme » est, comme on a dit très justement, une véritable « mélodie cinétique », un ensemble «économique » et harmonieux de mouvements.

Elle n'est pas une «somme de réflexes ».

Ce sont au contraire lesdivers mouvements de détail qui tirent leur sens de l'ensemble, comme la note de musique tire son sens de la phrasemusicale et la phrase elle-même de la mélodie. Cette conception gestaltiste paraît bien rendre compte, par ailleurs, de quelques particularités de l'apprentissage : a) La loi de l'espacement optimum des exercices En laissant entre chaque exercice un certain intervalle de temps, on peut réduire le nombre d'exercices nécessairesà l'acquisition d'une habitude.

Pour apprendre par cœur une liste de syllabes, il faudra soixante répétitions parexemple en une heure, mais seulement trente si l'apprentissage est étalé sur quarante-huit heures.

Cette loi del'espace optimum entre les exercices est connue sous le nom de loi de Jost. Si la théorie mécaniste était vraie, les répétitions sans intervalles de temps seraient les plus efficaces.

La nécessitéd'un intervalle entre les exercices est au contraire favorable à la constitution d'une «mélodie cinétique».

Comme ledit Guillaume, «un certain recul dans l'espace fait ressortir les grandes lignes d'un ensemble; il en est peut-être demême d'un recul dans le temps» parce que ce recul est favorable à la formation d'une «représentation schématique». b) Méthode active et méthode passive d'apprentissage S'il suffisait pour acquérir une habitude de juxtaposer des mouvements les uns aux autres, comme le pensaient lespartisans de la théorie associationniste et mécaniste, une méthode passive d'apprentissage serait plus efficace : unrat tenu en laisse et constamment guidé apprendrait plus vite à sortir d'un labyrinthe.

Un enfant qui calquerait desmodèles d'écriture en pointillé en les repassant à traits pleins serait plus rapidement initié à l'écriture.

Or c'est toutle contraire qui arrive.

Le rat qui doit « apprendre » sans guide la structure d'un labyrinthe, réussit plus rapidementque le rat guidé.

Car il procède par essais et erreurs, cherche, dit Guillaume, «la forme générale de l'itinéraire».

Demême l'enfant qui calque une lettre ne voit pas la forme globale de la lettre, s'attache à une « correspondancelocale, ponctuelle du modèle et du tracé », tandis que l'enfant qui dessine la lettre librement considère la forme )d'ensemble.

Si le dessin non guidé assure un apprentissage plus rapide, c'est précisément parce qu'il «exigel'appréhension préalable de la structure ».. »

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