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La formule "je ne crois que ce que je vois" est-elle justifiable ?

Publié le 25/02/2004

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Ce sont là les deux sources d'où découlent toutes les idées que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement. Et premièrement nos Sens étant frappés par certains objets extérieurs, font entrer dans notre âme plusieurs perceptions distinctes des choses, selon les diverses manières dont ces objets agissent sur nos Sens. C'est ainsi que nous acquérons les idées que nous avons du blanc, du jaune, du chaud, du froid, du dur, du mou, du doux, de l'amer, et de tout ce que nous appelons qualités sensibles. Nos Sens, dis-je, font entrer toutes ces idées dans notre âme, par où j'entends qu'ils font passer des objets extérieurs dans l'âme, ce qui y produit ces sortes de perceptions. Et comme cette grande source de la plupart des idées que nous avons, dépend entièrement de nos Sens, et se communique par leur moyen à l'Entendement, je l'appelle SENSATION. » Pour croire au sens d'attribuer une valeur de vérité, il apparaît nécessaire de se fier à ses sens et donc à l'un d'entre eux qui est celui de la vision : on ne peut et donc on ne doit pas faire l'économie de la vision au risque de croire en des chimères.   Transition : Cependant si pour croire il faut impérativement voir à la première personne, cela implique-t-il que l'on ne peut pas se fier au témoignage d'autrui, aux croyances d'autrui ? Cela ne serait-il pas une limite à la connaissance ?   « Il ne faut croire que ce que l'on voit » - impératif qui néanmoins limiterait la connaissance   1. Ne croire que ce que l'on voit nous contraint à être prisonnier de notre champ de vision, nécessairement limité C'est ainsi que les prisonniers de la caverne de Platon sont prisonniers de ce qu'ils voient - leur connaissance est donc limitée             PLATON, République, livre VII, mythe de la caverne             « Figure-toi donc des hommes comme dans une habitation souterraine ressemblant à une          caverne, ayant l'entrée ouverte à la lumière sur toute la longueur de la caverne, dans laquelle      ils sont depuis l'enfance, les jambes et le cou dans des chaînes pour qu'ils restent en place et    voient seulement devant eux, incapables donc de tourner la tête du fait des chaînes ; et           encore la lumière sur eux, venant d'en haut et de loin, d'un feu brûlant derrière eux ; et          encore, entre le feu et les enchaînés, une route vers le haut, le long de laquelle figure-toi             qu'est construit un mur, semblable aux palissades placées devant les hommes par les faiseurs    de prodiges, par dessus lesquels ils font voir leurs prodiges.

« 2. LOCKE, Essai sur l'entendement humain Supposons donc qu'au commencement l'âme est ce qu'on appelle une table rase, vide de tous caractères,sans aucune idée, quelle qu'elle soit.

Comment vient-elle à recevoir des idées ? [...1 D'où puise-t-elle tousces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? À cela jeréponds en un mot, de l'Expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de làqu'elles tiennent leur première origine.

Les observations que nous faisons sur les objets extérieurs etsensibles, ou sur les opérations intérieures de notre âme, que nous apercevons et sur lesquelles nousréfléchissons nous-mêmes, fournissent à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées.

Ce sont là lesdeux sources d'où découlent toutes les idées que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement.

Etpremièrement nos Sens étant frappés par certains objets extérieurs, font entrer dans notre âme plusieursperceptions distinctes des choses, selon les diverses manières dont ces objets agissent sur nos Sens.

C'estainsi que nous acquérons les idées que nous avons du blanc, du jaune, du chaud, du froid, du dur, du mou,du doux, de l'amer, et de tout ce que nous appelons qualités sensibles.

Nos Sens, dis-je, font entrer toutesces idées dans notre âme, par où j'entends qu'ils font passer des objets extérieurs dans l'âme, ce qui yproduit ces sortes de perceptions.

Et comme cette grande source de la plupart des idées que nous avons,dépend entièrement de nos Sens, et se communique par leur moyen à l'Entendement, je l'appelleSENSATION.

» Pour croire au sens d'attribuer une valeur de vérité, il apparaît nécessaire de se fier à ses sens et donc à l'und'entre eux qui est celui de la vision : on ne peut et donc on ne doit pas faire l'économie de la vision aurisque de croire en des chimères. Transition : Cependant si pour croire il faut impérativement voir à la première personne, cela implique-t-il que l'on ne peut pas se fier au témoignage d'autrui, aux croyances d'autrui ? Cela ne serait-il pas une limite àla connaissance ? « Il ne faut croire que ce que l'on voit » - impératif qui néanmoins limiterait la connaissance II. 1.

Ne croire que ce que l'on voit nous contraint à être prisonnier de notre champ de vision, nécessairementlimité C'est ainsi que les prisonniers de la caverne de Platon sont prisonniers de ce qu'ils voient – leur connaissanceest donc limitée PLATON, République, livre VII, mythe de la caverne « Figure-toi donc des hommes comme dans une habitation souterraine ressemblant à une caverne, ayant l'entrée ouverte à la lumière sur toute la longueur de la caverne, dans laquelle ils sont depuis l'enfance,les jambes et le cou dans des chaînes pour qu'ils restent en place et voient seulement devant eux, incapablesdonc de tourner la tête du fait des chaînes ; et encore la lumière sur eux, venant d'en haut et de loin, d'unfeu brûlant derrière eux ; et encore, entre le feu et les enchaînés, une route vers le haut, le long de laquelle figure-toi qu'est construit un mur, semblable aux palissades placées devant les hommes par les faiseurs de prodiges, par dessus lesquels ils font voir leurs prodiges.

» Ayant nécessairement un champ d'observation limité, il est impossible de se limiter à notre vision au risque delimiter au maximum notre connaissance. 2.

Ne croire que ce que l'on voit impliquerait de ne pas croire dans les acquis des générations précédentes etdonc la nécessité de toujours repartir à zéro Ne croire que ce que l'on voit implique de ne pas croire dans le témoignage des générations précédentes –croyance qui est pourtant constitutive du progrès propre au genre humain. KANT, Histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, proposition II « La raison, dans une créature, est une faculté d'étendre les règles et les intentions de l'usage de toutes ses forces bien au-delà de l'instinct naturel et elle ne connaît aucune limite à ses projets.

Mais elle n'oeuvre paselle-même de façon instinctive.

Au contraire, elle a besoin de tentatives, de pratique, elle a besoin de tirerdes leçons, pour progresser petit à petit d'un degré de discernement à l'autre.

C'est pour cette raison qu'ilfaudrait à chaque homme une vie démesurément longue pour apprendre comment il doit faire un usage entierde toutes ses dispositions naturelles; ou, si la nature n'a fixé à sa vie qu'une courte durée (ce qui s'esteffectivement produit), elle a alors besoin d'une succession indéfinie de générations, dont chacune lègue auxautres ses lumières, pour que ses germes atteignent dans notre espèce un niveau de développement qui soitpleinement conforme à son intention.

Et ce terme doit être, au moins dans l'idée que l'homme en a, le but deses efforts, car, sinon, les dispositions naturelles, pour leur plus grande part, devraient être considéréescomme vaines et sans finalité; ce qui supprimerait tous les principes pratiques, et rendrait de cette façon lanature, dont normalement la sagesse doit servir de principe dans le jugement de ses créations, suspecte de. »

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