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Francs

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Francs, peuples germaniques qui s’installent, après les Grandes Invasions, dans les provinces du nord-ouest de l’Empire romain. C’est de ces peuples que sont issus les Mérovingiens et les Carolingiens. Au xie siècle, le royaume des Francs constitué par ces deux dynasties prend l’appellation de royaume de France.

L’histoire des Francs reste obscure jusqu’à leur apparition, vers le milieu du IIIe siècle, sur les rives du Rhin moyen et inférieur. Ce peuple, dont l’épopée est fondatrice de l’histoire de France — au moins dans une tradition historiographique nationaliste —, a laissé peu de traces archéologiques. Les seuls véritables témoignages sur l’installation des Francs restent les chroniques latines évoquant les invasions barbares, comme les Lettres de Sidoine Apollinaire au ve siècle. À partir du règne de Clovis, premier roi des Francs, les témoignages se multiplient : Grégoire de Tours compose à la fin du VIe siècle son Histoire des Francs ; Frédégaire passe pour être l’auteur d’une chronique des Mérovingiens, rédigée au siècle suivant.

2   FORMATION DU ROYAUME DES FRANCS

Les Francs, composés de diverses peuples, dont les deux principaux restent les Saliens et les Ripuaires, cherchent à pénétrer dans l’Empire romain dès le milieu du iiie siècle. Certains mettent leurs talents guerriers au service de l’armée romaine dont ils finissent par diriger des unités. Alors que les Ripuaires se sédentarisent sur le cours moyen du Rhin, les Saliens avancent dans l’Empire et occupent bientôt le territoire le long des basses terres rhénanes. Arrêtés par l’armée romaine dans leur nouvelle avancée (358), les Saliens obtiennent de l’empereur Julien le statut de fédérés et s’allient alors à l’Empire. Au cours du Ve siècle, lorsque la puissance romaine décline, les Saliens, menés successivement par Clodion, Mérovée et Childéric, père de Clovis, s’établissent dans les territoires situés au nord de la Loire. Moins dangereux aux yeux des Romains que les autres peuples barbares qui menacent l’Empire par des raids successifs, les Francs se voient confier des postes de commandement des armées de défense : le chef Childéric dirige la contre-attaque contre les Wisigoths d’Aquitaine.

Devenus familiers des Romains, les Francs étendent leur territoire sans coup d’éclat. La conquête de Clovis, premier souverain de la dynastie mérovingienne, revêt plus l’aspect d’un coup d’État de l’intérieur que d’une invasion barbare. En 486, Clovis renverse Syagrius, le dernier gouverneur de la Gaule, puis soumet successivement les Alamans (bataille de Tolbiac en 496), les Wisigoths d’Aquitaine (bataille de Vouillé en 507) et les Francs Ripuaires. Les frontières de son royaume s’étendent alors des Pyrénées à la Frise et de l’océan Atlantique au Main. En se convertissant au christianisme de rite catholique (en 496 selon la chronologie traditionnelle héritée de Grégoire de Tours, en fait à la Noël de l’an 498), Clovis s’offre la reconnaissance de la majorité de ses nouveaux sujets. De surcroît, son baptême est à l’origine d’une étroite collaboration entre le royaume franc et la papauté : celle-ci en effet trouve là un appui inespéré dans une Europe où l’hérésie arienne a conquis la plupart des rois barbares.

3   PARTAGES DU TERRITOIRE

À la mort de Clovis, en 511, le royaume est divisé, selon la tradition coutumière des Francs, entre ses quatre fils, qui adjoignent aux terres déjà morcelées le royaume burgonde et la Provence. Les Partitions et les réunifications se succèdent jusqu’à Clotaire II, qui refait temporairement l’unité en 613. Après sa mort, en 629, Dagobert est le dernier des Mérovingiens qui réussit encore à imposer son autorité sur tout le royaume. Les « rois fainéants « cessent ensuite d’exercer une réelle influence, l’autorité passant de plus en plus systématiquement aux mains des grands fonctionnaires, en particulier du maire du palais (major domus), charge qui existe dans tous les royaumes francs. Dans la partie orientale, l’Austrasie, émerge une famille puissante, les Pippinides (voir Carolingiens), qui accapare la charge de maire du palais durant plus d’un siècle, gouvernant comme des souverains de fait à défaut de régner en nom. En 687, Pépin le Jeune (ou de Herstal), maire du palais d’Austrasie, défait les forces de Neustrie (la partie occidentale) et de Bourgogne, se proclamant major domus d’un royaume franc unifié. Son fils, Charles Martel, étend les frontières du royaume vers l’est et arrête la progression des Maures au cours de la bataille de Poitiers en 732.

La puissance franque atteint son apogée sous le petit-fils de Charles Martel, Charlemagne, le plus puissant souverain d’Europe. Le 25 décembre 800, Charlemagne est couronné empereur à Rome par le pape Léon III. À sa mort, le royaume est une nouvelle fois divisé. Le vaste empire franc est finalement partagé entre les royaumes des Francs occidentaux (et préfigure la France), des Francs orientaux (la future Allemagne), de Bourgogne et d’Italie, lors du partage de Verdun (843). Charles le Gros fait une ultime tentative de réunification entre 884 et 887, mais celle-ci reste vaine. Déjà, les serments de Strasbourg de 842, rédigés en langue romane et en haut allemand, attestent du déclin de l’unité culturelle franque.

L’héritage des Francs est considérable : outre l’extension géographique de la Francie occidentale, le lien entre la monarchie franque et le catholicisme n’a jamais été dénoncé et a puissamment contribué à l’unification de la nation, devenant au cours du Moyen Âge un argument essentiel pour la propagande royale.

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