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Garde t-on son identité ?

Publié le 21/01/2005

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Il faut se garder de faire des glissements hasardeux, par exemple il y a un fichage génétique de certains criminels, ce qui ne doit pas nous conduire à assimiler ces empreintes Adn à des gènes du mal ou du crime. Le crime ou l'identité, bref ce qui se construit n'est pas inscrit dans nos gènes.             L'expression de « code génétique » nous conduit d'autant plus à refuser d'y réduire notre identité, nous ne pouvons raisonnablement penser notre identité comme étant un code (« code barre »), comme l'ont montré Deleuze, Jonas ou Ruyer il y a quelque chose de désespéré dans cette tentative de réduire l'homme à un « contenu d'information », nous ne sommes pas des programmes cybernétiques. L'identité biologique nous la gardons tout au long de notre vie mais elle n'est pas nôtre au sens où elle n'est pas nous.             L'identité c'est ce par quoi je me définis, non pas une structure Adn ni même un état civil mais les lignes fortes de mon histoire personnelles qui ont fait de moi ce que je suis maintenant. Mon identité n'est pas un CV mais la pointe d'une ligne temporelle, mon identité évolue donc avec moi. Mais ne peut-on pas parfois changer au point de ne pas se reconnaître soi-même, certaines circonstances ne nous donnent-elles pas le sentiment de perdre notre identité ?   II- Qu'est-ce que changer ?               Hormis dans des cas pathologiques graves comme pour des formes de schizophrénie ou d'amnésie il ne semble pas que l'individu puisse radicalement perdre son identité. Il ne peut y avoir perte d'identité que si la mémoire et donc l'histoire de l'individu pour lui-même est engagée dans un processus de dégradation.

    Si nous nous définissons par notre identité, doit-on dire qu’elle nous appartient ? Ce qu’on est nous appartient-il ? N’est-ce pas confondre l’être et l’avoir que de demander si l’on garde son identité ? En fait la question semble inviter à un examen précis : malgré les changements de ma personnalité, de mon aspect physique, suis-je toujours le même, suis-je à travers le temps mon propre gardien ? Comment à la fois changer et ne pas être autre ? Il nous faudra demander par quels critères nous pouvons définir une identité pour ensuite pouvoir continuer d’enquêter. Nous serons conduit, par delà la logique de structures disjonctives simples (être/avoir, changer/garder), à nous interroger sur la notion d’identité en psychologie.

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