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Gaston Bachelard: Obstacle épistémologique

Publié le 29/03/2005

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C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Gaston Bachelard
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« calculer les variations réciproques de l'espace et du temps et d'établir que la distance parcourue par le mobile estproportionnelle au carré du temps de la chute.Enfin, Galilée a su négliger ce qui devait l'être.

ainsi, il n'a pas tenu compte des forces de frottement de la boule surle plan ou de la résistance de l'air, qui, ralentissent la chute.Kant a su montrer en quoi l'expérimentation rompait avec l'observation : en quoi ici la théorie prenait le pas sur lasimple réception de l'expérience première, et en quoi l'effort scientifique visait à poser une question précise à lanature, en inventant les moyens de la contraindre à nous répondre.« Lorsque Galilée fit rouler ses boules sur un plan incliné avec un degré d'inclination qu'il avait lui-même choisi […]une lumière se leva pour tous les physiciens.

Ils comprirent que la raison ne perçoit que ce qu'elle produit elle-mêmed'après ses propres plans, qu'elle doit prendre les devants […] et forcer la nature à répondre à ses questions […]car sinon les observations, faites au hasard, sans plan tracé d'avance, ne se rattacheraient pas à une loinécessaire, ce que la raison pourtant recherche et exige.

»Reste à montrer grâce à un exemple pourquoi Bachelard déclare que l'esprit scientifique « juge son passé en lecondamnant ».

Bachelard affirme : « Il n'y a pas de transition entre le système de Newton et le système d'Einstein.On ne va du premier au second en amassant des connaissances […] Il faut au contraire un effort de nouveautétotale.

»Pour Bachelard en effet, les idées et connaissances héritées finissent par former une sorte « d'inconscient »scientifique, qui produit l'impression que tel ou tel axiome, tel ou tel concept sont évidents et vont de soi.Or, « Toute vérité nouvelle naît malgré l'évidence, toute expérience nouvelle malgré l'évidence immédiate.

»Bachelard se sert de l'exemple de l'idée de simultanéité pour le montrer.

L'idée de simultanéité est une idée simple,évidente, immédiate.

Autrement dit une question que l'on n'éprouve pas le besoin de se poser.

Dans la physique deNewton, si l'on doit, pour étudier le même mouvement dans deux repères différents, changer les coordonnéesspatiales, il va de soi que la coordonnée temporelle reste identique.

Le même phénomène est pensé commesimultanéité dans les deux repères différents.

Or, c'est un fait que la mécanique d'Einstein a su montrer que cetteidée prétendument simple de simultanéité était en réalité complexe, et que le temps s'écoulait différemment pourdeux observateurs animés de vitesses différentes.

On connaît le paradoxe des jumeaux de Langevin.

Si l'on envoiel'un des deux jumeaux dans l'espace à une vitesse proche de celle de la lumière, il ne vieillira pas au même rythmeque le jumeau resté sur la terre.Cela signifie que l'on passe d'une théorie à l'autre par une redéfinition des concepts initiaux, des notionsfondamentales de la physique (ici le temps, mais la physique ondulatoire a amené à une redéfinition de la notion decause).

Il ne s'agit donc pas d'une transition d'un système à un autre, mais d'une révolution, et d'une mutation dansles méthodes et les concepts.

De ce que Bachelard nomme une déformation.

La notion de temps voit son sensradicalement renouvelé du système de Newton à celui d'Einstein.Le mérite de Bachelard est de montrer que l'esprit a toujours l'âge de ses préjugés.

Si l'obstacle premier, inhérent àl'acte même de connaître est la connaissance commune, l'opinion, reste que « l'esprit scientifique estessentiellement une rectification du savoir, un élargissement des cadres de la connaissance.

Il juge son passéhistorique en le condamnant » A une époque qui sombre volontiers dans l'apologie naïve de la science, il n'est pasinutile de rappeler que celle-ci se nourrit de révolutions, de ruptures, s'élabore contre les pensées et les théoriesantérieures.

L'audace scientifique n'a rien à voir avec l'image de calme accumulation de connaissance que le grandpublic s'en fait.. »

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