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GENÈVE (accords de)

Publié le 22/02/2012

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Le jour de la chute du camp retranché de Dien Bien Phu au Vietnam, le 7 mai 1954, la conférence de Genève sur la guerre d'Indochine aborde, en présence de toutes les parties intéressées, Chinois et Vietnamiens inclus, la question indochinoise. Toutes les délégations, sauf celles des États-Unis et de l'État du Vietnam (Bao Dai, Ngo Dinh Diem), sont d'ores et déjà acquises à l'idée d'une partition du Vietnam au 16e, 17e ou 18e parallèle, ce que les représentants de la RDV (République démocratique du Vietnam) admettent, en fait, secrètement dès les 10 et 11 juin. Après plus d'un mois de négociations et la menace du président du Conseil français, Pierre Mendès France, d'envoyer le contingent en Indochine - ce qui signifierait l'entrée des États-Unis dans la guerre -, les pressions de la Chine populaire (rencontre secrète entre le Chinois Zhou Enlai et le Vietnamien Ho Chi Minh du 3 au 5 juillet), qui cherche précisément à tout prix à écarter les États-Unis de la péninsule, et de l'URSS sur la RDV vont obtenir son acceptation résignée. Les accords, signés le 21 juillet à Genève, prévoient un armistice en Indochine, le regroupement des forces du Pathet Lao (proche du Vietminh) dans deux provinces du Laos septentrional, ainsi que le regroupement respectif des forces et des partisans du Vietminh, et des forces et des partisans du CEFEO (Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient) et de l'État du Vietnam de part et d'autre de la ligne provisoire du 17e parallèle. Les accords prévoient aussi des élections générales démocratiques au Cambodge et au Laos en 1955, la réunification du Vietnam au moyen d'élections générales libres prévues pour juillet 1956, la neutralisation de l'Indochine et la création d'une Commission internationale de contrôle. Ils comportent aussi une déclaration finale. Le gouvernement de Saigon (Ngo Dinh Diem) récuse officiellement les accords. Les États-Unis ne les signent pas, ils « prennent note » des textes et de la déclaration finale, tout en s'engageant à ne pas chercher à les modifier par la force. Le compromis de Genève devait rapidement échouer en raison de l'opposition du Sud-Vietnam et des États-Unis à la réunification et de l'installation au Nord-Vietnam d'un régime stalinien classique. Dès 1955-1956, au Sud, la répression anticommuniste et la résistance armée des partisans de la RDV amorcent la reprise de la guerre. Bientôt commencera effectivement la seconde guerre d'Indochine, communément appelée « guerre du Vietnam ». Daniel HÉMERY

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