Georges Moustaki: LE FACTEUR

Georges Moustaki: LE FACTEUR Le jeune facteur est mort Il n'avait que dix-sept ans L'amour ne peut voyager Il a perdu son messager C'est lui qui venait chaque jour Les bras chargés de tous mes mots d'amour C'est lui qui portait dans ses mains La fleur d'amour cueillie dans ton jardin Il est parti dans le ciel bleu Comme un oiseau enfin libre et heureux Et quand son âme l'a quitté Un rossignol quelque part a chanté Je t'aime autant que je t'aimais Mais je ne peux le dire désormais Il a emporté avec lui Les derniers mots que je t'avais écrits Il n'ira plus sur les chemins Fleuris de roses et de jasmins Qui mènent jusqu'à ta maison L'amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager Et mon coeur est comme en prison... Il est parti l'adolescent Qui t'apportait mes joies et mes tourments L'hiver a tué le printemps Tout est fini pour nous deux maintenant

Un commentaire composé s'élabore grâce à des lectures successives. Une méthode consiste à partir d'une impression, d'une sensibilité et de la justifier par des références au texte ; une autre s'appuie sur le relevé de données objectives pour aboutir, ensuite, à une signification. C'est la seconde façon de faire que nous reproduisons ici.    première lecture active    Après avoir pris connaissance du texte, il convient de relever, au brouillon, les champs lexicaux.  Nous commençons par le pathétique puisque le libellé dirige le lecteur en ce sens. Nous mettons entre parenthèses les mots qui ont un rapport moins direct avec la notion envisagée.  Le pathétique : « mort, a perdu, ne peut plus, il est parti, a emporté/les derniers mots, son âme l'a quitté, tué. «  La jeunesse : « jeune, dix-sept ans, adolescent, printemps. «  Les sentiments : « amour, aime, aimais, coeur, joie, tourment, heureux, (je/tu). «  La nature : « fleur, jasmin, rose, ciel bleu, oiseau, rossignol, hiver, printemps, jardin, chemin. «  Le voyage : « parti, oiseau, voyager, (chemin), (facteur). « Non-mouvement « maison, prison. «  Ecriture : « facteur, messager, mots, je t'avais écrit. «