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Géorgie

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Géorgie, en géorgien Sak´art´velo, pays de l’ouest de l’Asie, situé dans la partie occidentale de la Transcaucasie. Sa capitale est Tbilissi.

La Géorgie est bordée à l’ouest par la mer Noire, au nord par la Russie, au sud-est par l’Azerbaïdjan et par l’Arménie, et au sud par la Turquie. Elle comprend sur son territoire deux républiques autonomes, l’Abkhazie (8 600 km²) et l’Adjarie (3 400 km2), et une région autonome, l’Ossétie-du-Sud (3 900 km2). Ancienne république socialiste soviétique de Géorgie de l’URSS, la Géorgie est indépendante depuis 1991.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

La superficie totale de la Géorgie est de 69 700 km². Le pays possède un relief très varié. Le paysage est dominé par des chaînes de montagnes aux cimes découpées et dont plus du tiers est couvert de forêts. La chaîne principale, le Grand Caucase, forme l’essentiel de la frontière nord et compte les plus hauts sommets du pays. Le mont Kazbek, le plus élevé, culmine à 5 037 m. Il est entouré de nombreux autres sommets d’altitude moyenne de 4 500 m. Les montagnes du Petit Caucase, situées au sud de la Géorgie, dépassent rarement 3 000 m. La région qui s’étend entre ces deux chaînes de montagnes est généralement beaucoup moins élevée, en particulier dans les vallées et sur la côte de la mer Noire, où l’altitude ne dépasse pratiquement pas 100 m. L’Adjarie, ouverte sur la mer Noire, se trouve au sud-ouest du pays, à la frontière turque ; l’Abkhazie, également bordée par la mer Noire, est située au nord-ouest, à la frontière russe. L’Ossétie-du-Sud, au centre-nord de la Géorgie, est enclavée dans le Grand Caucase, à la frontière russe (républiques autonomes de Kabardino-Balkharie et d’Ossétie-du-Nord).

Les deux plus grands fleuves du pays, la Koura et le Rioni, coulent dans des directions opposées. La Koura, qui prend sa source en Turquie, coule d’ouest en est, traversant la Géorgie et l’Azerbaïdjan pour se jeter dans la mer Caspienne, alors que le Rioni se jette dans la mer Noire, à l’ouest. De nombreuses autres rivières arrosent la plaine fertile de Colchide, qui occupe la majeure partie de la région côtière, sur les rives géorgiennes de la mer Noire.

2.2 Climat

Le climat est marqué par des variations régionales considérables, allant d’un climat humide, subtropical dans les plaines de Colchide, jusqu’à un climat plus sec et continental dans les hautes terres de l’Est.

2.3 Ressources naturelles

Les bois et forêts occupent près de 40 % de la superficie totale. La Géorgie possède d’importantes ressources hydroélectriques, ainsi que des gisements de cuivre et de manganèse. Des réserves de charbon existent également, quoi que très faibles.

2.4 Végétation et faune

La faune et la flore de Géorgie sont également variées, mais les terres de faible altitude, auxquelles l’homme a fait subir de grandes transformations, n’abritent que très peu d’animaux. Les zones de montagne sont peuplées par la marmotte grise, le bouquetin et le chamois, et les forêts par les loups, les renards, les chevreuils et les blaireaux.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Caractéristiques démographiques

La population de Géorgie, forte de 4,6 millions d'habitants en 2008, est constituée d’une centaine de groupes ethniques. Les Géorgiens constituent le groupe le plus important, représentant 83,8 % de la population, suivis des Azéris (6,5 %), des Arméniens (5,7 %) et des Russes (1,5 %). Des groupes d’Ossètes, de Grecs et d’Abkhazes résident également dans le pays (recensement de 2002).

3.2 Divisions administratives et villes principales

La Géorgie est divisée en neuf régions – Guria, Iméréthie, Kakhétie, Kvemo Kartli, Mtskheta-Mtianeti, Racha-Lochkhumi-Kvemo Svaneti, Samegrelo-Zemo Svaneti, Samtskhe-Javakheti, Shida Kartli –, une ville capitale et deux républiques autonomes, l’Abkhazie et l’Adjarie. 51,5 % (2005) des habitants vivent dans les villes. Tbilissi, la capitale, est le plus grand centre urbain avec 1,1 millions d'habitants en 2003. La deuxième ville du pays, Koutaïssi, située sur le cours supérieur du Rioni, compte 215 700 habitants (2002). Les autres centres urbains de plus de 100 000 habitants sont Batoumi et Soukhoumi, capitales respectives de l’Adjarie et de l’Abkhazie, et Roustavi, située en aval de Tbilissi, qui abrite des aciéries géantes.

3.3 Langues et religions

Le géorgien, qui fait partie du groupe des langues caucasiennes, est la langue officielle du pays, mais elle n’est pas parlée par de nombreuses minorités ethniques, telles que les Ossètes.

Plus de 80 % des Géorgiens appartiennent à l’Église orthodoxe géorgienne, tandis que l’islam concerne près de 10 % de la population, notamment les Azéris, les Kurdes et les Adjars, des Géorgiens qui furent convertis à l’islam pendant la domination turque. La population comprend également des fidèles de l’Église apostolique arménienne, du catholicisme et du judaïsme (recensement de 2002).

4 INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE
4.1 Organisation des pouvoirs

La Géorgie est une république présidentielle fondée sur la Constitution adoptée en 1995. Le président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il est à la fois le chef de l’État et le chef du conseil militaire, responsable des questions de sécurité et de défense. Il nomme le Premier ministre qui forme le gouvernement. Le Parlement unicaméral est composé de 235 députés élus au suffrage universel pour cinq ans.

4.2 Partis politiques

Les principaux partis politiques géorgiens sont le Mouvement national (MN), parti du président Mikhaïl Saakachvili, le Parti travailliste, l’Opposition de droite et Renaissance, parti adjar.

5 ÉCONOMIE
5.1 Généralités

Située entre la Russie et la Turquie, la Géorgie occupe une place géostratégique de premier plan sur les voies du gaz et du pétrole. Son développement se fonde traditionnellement sur l’agriculture. Il comprend également l’industrie, les services et la construction (oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum et ligne ferroviaire entre l’Azerbaïdjan et la Turquie vie la Géorgie). République la plus prospère du temps de l’URSS (en 1991, le produit intérieur brut de la Géorgie était de 9,8 milliards de dollars, soit un revenu annuel moyen de 1 810 dollars par habitant), la Géorgie a connu une période très difficile à la suite de son accession à l’indépendance. Son économie s’est effondrée (- 17,5 p. 100 sur la période 1989-1996), et a pâtit en outre des dépenses occasionnées par l’engagement militaire de la Géorgie dans les régions autonomes. La Géorgie a renoué en 1997 avec une croissance positive (11 %) et elle a connu un véritable essor réformateur à partir de la Révolution des roses en 2003 qui a amené une nouvelle génération politique au pouvoir – la Banque mondiale a qualifié en 2006 la Géorgie de « meilleur réformateur du monde «. Malgré les tensions économiques qui dominent ses relations avec la Russie, la Géorgie a réussi à faire reculer la corruption, à augmenter ses exportations et à attirer les investissements étrangers, sur fond de forte croissance. En 2006, son PIB s’élevait à 7,7 milliards de dollars.

5.2 Agriculture

L’agriculture, secteur important de l’économie géorgienne, en association avec l’industrie forestière, occupait 54,3 % de la population active et représentait 13 % du PIB en 2006. L’assèchement des plaines côtières marécageuses de l’embouchure du Rioni a accru le volume des terres fertiles dans ce pays, qui bénéficie de conditions naturelles favorables dans toute sa partie occidentale. En effet, cette région est soumise à un climat de type subtropical qui permet la culture des agrumes : la Géorgie fournissait à elle seule la quasi-totalité des agrumes de l’URSS. Le thé est une autre spécialité agricole géorgienne, tout comme le raisin qui permet une production viticole très renommée. Malgré ce potentiel et en raison de la faiblesse de l’élevage, le pays reste contraint d’importer des produits laitiers et de la viande.

5.3 Mines et industrie

Le secteur secondaire occupait 9,3 % de la population active et représentait 24,9 % du PIB en 2006. L’industrie s’est développée en Géorgie grâce au potentiel hydroélectrique du pays, qui fournit plus de 80 % de l’électricité nationale. Le secteur industriel exploite notamment les gisements importants de cuivre et manganèse ainsi que le bois. Il produit également des métaux, des machines et des produits chimiques ainsi que des boissons (eau minérale et vin). La Géorgie est pauvre en ressources énergétiques, hormis de très faibles réserves de charbon, si bien qu’elle est obligée d’importer presque la totalité de ses besoins en gaz et pétrole.

5.4 Services

Le secteur des services est le secteur économique dominant. Il employait 36,2 % de la population active et représentait 62,1 % du PIB en 2006. La monnaie géorgienne, créée en 1993, est le lari (divisible en 100 tetri). Les principaux partenaires commerciaux de la Géorgie sont la Russie, la Turquie et l’Azerbaïdjan.

La côte géorgienne de la mer Noire, avec les célèbres stations balnéaires de Soukhoumi, de Gagra ou de Novy Aphon, attire des touristes de toutes les régions de l’ex-URSS, voire de l’étranger.

6 HISTOIRE
6.1 Des origines à la domination russe

Peuplée dès l’époque paléolithique, la région de la Géorgie était, entre les vie et ive siècles av. J.-C., divisée en deux régions : à l’ouest, la Colchide, terre mythique de la légende de la Toison d’or, colonisée par les Grecs de Milet, puis par Mithridate VI Eupator, roi du Pont ; à l’est, l’Ibérie. La zone est conquise par Pompée en 65 av. J.-C. La Colchide tombe alors sous la suzeraineté de Rome, tandis que l’Ibérie est dominée par la Perse. Le christianisme est introduit au ive siècle, permettant, à travers les nombreuses écoles et monastères, un essor et une diffusion de la culture géorgienne. Jusqu’au viie siècle, les Byzantins et les Perses se disputent la domination de la Géorgie, qui est conquise par les Arabes au viie siècle, puis par les Turcs Seldjoukides au xie siècle.

La renaissance nationale commence au ixe siècle avec la dynastie des Bagratides, qui reconquiert progressivement des territoires sur les occupants arabes. Au début du xiie siècle, David III chasse les Turcs et restaure le royaume de Géorgie, qui atteint son apogée sous le règne de la reine Thamar (1184-1213). Cette dernière, qui pousse ses armées jusqu’à Trébizonde, étendant son royaume de la mer Noire à la mer Caspienne et du Caucase à l’Azerbaïdjan, est à l’origine d’une véritable renaissance culturelle.

Mais à la fin du xive siècle, ravagé par les invasions mongoles de Tamerlan, le pays se retrouve isolé du monde chrétien après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Dès lors, la Géorgie connaît une période de déclin, et passe sous le contrôle de la Perse et de l’Empire ottoman jusqu’au xviiie siècle. En 1783, la Russie prend le contrôle des affaires étrangères du royaume géorgien, grâce à un accord de protectorat, et, en 1801, le dernier roi géorgien abdique. La Géorgie intègre alors l’Empire russe d’Alexandre Ier, et les nombreux soulèvements qui éclatent localement n’empêchent pas la Russie d’étendre son influence sur toute la région.

6.2 De l’orbite soviétique à l’indépendance retrouvée

En 1918, au lendemain de la Révolution russe, la Géorgie proclame son indépendance et se range sous la protection de l’Allemagne. En 1921, les troupes soviétiques envahissent le pays, qui est incorporé à l’URSS pour former, avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la République socialiste fédérative soviétique (RSFS) de Transcaucasie. Après la dissolution de la RSFS de Transcaucasie en 1936, dans le cadre de la réorganisation administrative de l’Asie centrale, la Géorgie devient une république de l’Union soviétique.

La Géorgie souffre d’importants conflits internes liés au déclin de l’URSS. Avec la glasnost, introduite par l’ancien numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev, les Abkhazes et les Ossètes commencent, à la fin des années 1980, à réclamer leur autonomie. Les tensions entre le gouvernement géorgien et les enclaves ethniques augmentent en 1989, lorsque le Soviet suprême soviétique vote une loi donnant à la langue géorgienne un statut supérieur aux autres. Après que l’Ossétie-du-Sud s’est déclarée république souveraine en 1990, le Soviet suprême géorgien supprime le statut administratif de la région. Des combats entre les Géorgiens et les Ossètes s’ensuivent et ne se calment que lorsqu’une force de maintien de la paix composée de quatre parties (russe, géorgienne, ossète du Sud et ossète du Nord) est déployée.

En octobre 1990, les premières élections libres voient la victoire du Parti nationaliste de Zviad Gamsakhourdia sur le Parti communiste géorgien. Sous son impulsion, le Soviet géorgien vote, le 9 avril 1991, le rétablissement de l’indépendance et, la semaine suivante, élit à main levée Zviad Gamsakhourdia, écrivain dissident, président de la République. Accusé de corruption, de violation des droits de l’homme et d’abus de pouvoir, il est chassé du pouvoir en janvier 1992 par un Conseil militaire qui confie les rênes du pays à un Conseil d’État.

En mars 1992, Édouard Chevardnadze est élu à la présidence du Conseil d’État et, en novembre, il est plébiscité à la présidence du Parlement. Zviad Gamsakhourdia et ses partisans montent plusieurs opérations pour tenter de reprendre Tbilissi par la force et, en octobre 1993, menacent Koutaïssi. La révolte prend fin après la mort, apparemment par suicide, de Zviad Gamsakhourdia, annoncée en janvier 1994.

Un nouveau conflit éclate entre les forces géorgiennes et abkhazes, après que le Soviet suprême abkhaze a déclaré l’indépendance de l’Abkhazie en juillet 1992. Les autorités géorgiennes envoient des troupes en Abkhazie sous couvert de protéger les voies d’approvisionnement et pour poursuivre les forces soutenant Zviad Gamsakhourdia. D’intenses combats ont lieu bientôt, les Abkhazes recevant le soutien des peuples caucasiens de Russie. Les forces géorgiennes perdent énormément de terrain jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit déclaré en juillet 1993. Les Abkhazes violent l’accord de cessez-le-feu et expulsent la milice géorgienne, ainsi qu’environ 200 000 résidents géorgiens, en octobre 1993. Le même mois, le gouvernement géorgien décide de l’adhésion à la Communauté des États indépendants (CEI) afin de gagner le soutien de l’armée russe. Un accord est conclu en février 1994, autorisant la Russie à maintenir trois de ses bases militaires sur le territoire géorgien en échange d’entraînement et de fournitures militaires, et un cessez-le-feu est instauré au mois d’avril.

En 1994, la Géorgie devient membre d’un programme de partenariat pour la paix, accord de coopération militaire limitée avec l’OTAN.

6.3 Les présidences d’Édouard Chevardnadze (1995-2003)

En août 1995, le Parlement géorgien adopte une nouvelle Constitution et instaure un régime présidentiel. Édouard Chevardnadze est élu président de la République en novembre. Son nouveau gouvernement prononce en 1997 l’abolition de la peine de mort. Le pays, qui subit depuis son indépendance une grave crise économique et sociale, voit s’amorcer à partir de 1995 un renouveau économique, encouragé par le FMI qui lui accorde un prêt de 246 millions de dollars.

Cependant, les tensions avec l’Ossétie et l’Abkhazie se poursuivent. Impuissants à résorber le conflit, les Géorgiens accordent finalement à l’Abkhazie une large autonomie. De surcroît, ne pouvant soutenir en Géorgie le droit des Abkhazes à l’indépendance tout en le refusant en Russie aux Tchétchènes (voir guerres de Tchétchénie), les Russes finissent par se rallier aux positions géorgiennes. Sous l’impulsion de Moscou, une déclaration de paix entre la Géorgie et les séparatistes abkhazes est signée en août 1997, les deux parties s’engageant à ne plus recourir aux armes. Mais cette paix semble fragile : le 9 février 1998, Édouard Chevardnadze échappe à un attentat à Tbilissi. En mai de la même année, alors que des combats opposent Géorgiens et Abkhazes, ces derniers prennent le contrôle de zones disputées, jusqu’alors sous contrôle géorgien. En 1999, la Géorgie devient le 41e État membre du Conseil de l’Europe. La même année, elle signe un accord de coopération avec la Turquie, l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, pour la construction d’un oléoduc stratégique pouvant transporter jusqu’à un million de barils par jour, reliant Bakou (Azerbaïdjan) à Ceyhan (Turquie) en passant par Tbilissi (Géorgie). L’ouverture officielle de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) le 25 mai 2005 (mise en service effective à la fin de la même année) marque la fin d’un projet permettant à la fois de réduire la dépendance énergétique de la Géorgie à l’égard de la Russie et d’instaurer un climat de stabilité et de sécurité dans la région.

Alors que l’absence de solution définitive à la question abkhaze maintient également la Géorgie dans une relation de dépendance politique vis-à-vis de la Russie, l’Union des citoyens de Géorgie (SMK) — le parti gouvernemental — remporte la majorité absolue aux élections législatives d’octobre 1999. Quant à Édouard Chevardnadze, chef du SMK et président sortant, il est réélu président de la République en avril 2000. Les observateurs internationaux font savoir toutefois que le déroulement de ces deux scrutins aurait été entaché d’irrégularités. La situation politique intérieure se tend en novembre 2001. Afin de mettre un terme à la crise créée par une descente de police dans les locaux de la chaîne de télévision indépendante Roustavi 2, Édouard Chevardnadze limoge son gouvernement et doit faire face à des manifestations hostiles de la population. Sur le plan extérieur, les affrontements avec les Abkhazes reprennent au même moment après plusieurs années de statu quo. En outre, les États-Unis, engagés dans une lutte contre le terrorisme à l’échelle internationale au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, annoncent en mars 2002 l’envoi d’experts militaires, d’équipement et d’un contingent de soldats en Géorgie — où ils suspectent l’infiltration de membres du réseau Al Qaida —, ce qui atteste de la perte d’influence de la Russie dans la région.

6.4 La « révolution des roses « et les présidences de Mikhaïl Saakachvili

Les élections législatives de novembre 2003, qui voient la victoire du parti présidentiel, sont dénoncées par l’opposition, qui les juge frauduleuses. Elle appelle la population à descendre dans la rue et à exiger la démission du président de la République. Après 15 jours de manifestations, la population obtient pacifiquement la démission d’Édouard Chevardnadze, le 23 novembre. La « révolution des roses « met fin à trente années de pouvoir du leader géorgien (il était devenu premier secrétaire du Parti communiste géorgien en 1972), accusé de corruption et de népotisme.

La présidente du Parlement, Nino Bourdjanadze, assure l’intérim jusqu’à l’élection présidentielle qui voit la victoire de Mikhaïl Saakachvili, avec 96,3 % des voix, en janvier 2004. Juriste polyglotte âgé de 39 ans, il a été le meneur de la « révolution des roses «, à la tête du principal parti d’opposition, le Mouvement national. Soutenu par les États-Unis, très gros bailleurs de fonds en Géorgie, et résolument pro-européen, il entend instaurer des relations normalisées avec la Russie, dans un contexte de très grave crise économique. Il affiche sa volonté de faire entrer son pays au sein de l’OTAN et de l’Union européenne. Son parti obtient une large victoire lors des élections législatives de mars 2004. Il obtient également une large victoire dans la petite république autonome d’Adjarie, après la chute du président Aslan Abachidzé au mois de mai 2004, où les élections parlementaires sont remportées le mois suivant par la coalition « Saakachvili-Adjarie «. Sur le plan intérieur, le pouvoir exécutif est déstabilisé par la mort du Premier ministre Zourab Jvania en février 2005 à la suite d’une intoxication par un appareil de chauffage au gaz. Figure majeure de la politique géorgienne, il est remplacé par Zourab Nogaïdeli, jusqu’alors ministre des Finances. Une étape décisive vers la normalisation des relations avec la Russie intervient au mois de mai 2005 avec la signature d’un accord portant sur les modalités du retrait des troupes russes de Géorgie, qui commence au mois d’août suivant. Pourtant, en 2006, l’arrestation de quatre officiers russes à Tbilissi, accusés d’espionnage, provoque l’instauration d’un blocus russe à l’encontre de la Géorgie (suspension des liaisons aérienne, ferroviaire et maritime et interruption de l’acheminement postal) et la mise en place d’un embargo, notamment sur le vin et l’eau minérale.

Libéralisant l’économie, réformant vigoureusement la police, la justice, l’université et les hôpitaux, le gouvernement lutte avec succès contre la corruption. La croissance est particulièrement forte, mais la population n’en ressent pas toujours les bénéfices. Fin 2007, Mikhaïl Saakachvili fait face à des manifestations dénonçant son autoritarisme et exigeant sa démission. Des affrontements ont lieu entre opposants et forces de l’ordre, et l’état d’urgence est déclaré. Il est levé au bout de neuf jours, le président accédant à la demande des manifestants d’organiser un scrutin présidentiel anticipé. Lui qui se définit comme ultralibéral axe sa campagne sur les questions sociales et il est réélu à la présidence de la République début 2008 avec 53 % des suffrages au premier tour de scrutin. Le même jour, les électeurs votent en faveur de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN, mais le pays n’accède pas comme il l’espérait au plan d’action pour l’adhésion dès 2008.

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