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Gérard de Nerval, Une allée au Luxembourg

Publié le 20/06/2013

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Gérard de Nerval, " Une allée du Luxembourg " Odelettes, 1832 Elle a passé, la jeune fille,  Vive et preste comme un oiseau ;  A la main une fleur qui brille,  A la bouche un refrain nouveau.  C’est peut-être la seule au monde  Dont le cœur au mien répondrait ;  Qui, venant dans ma nuit profonde,  D’un seul regard l’éclairerait !...  Mais non, - ma jeunesse est finie...  Adieu, doux rayon qui m’a lui, -  Parfum, jeune fille, harmonie...  Le bonheur passait, - il a fui ! I) le moment du regret  Rencontre, image de la femme « la jeune fille « l’article défini désigne une personne en particulier, non une figure qui résume les autres. Ses « main « et « bouche « sont mentionnées, deux parties du corps qui touchent à la sensualité ou du moins l’évoquent. Le verbe « brille « lui est également associé. Cette ...
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« vers son bonheur tandis que le poème apparaît comme figé dans sa contemplation.

Le syntagme « Vive et preste » traduit le mouvement, de la jeune fille comme de la vie qui semble se poursuivre tandis que lui demeure arrêté.

Le temps du regret se focalise alors sur cet « adieu » lancé à la femme, tandis que le poète décline sa propre temporalité « Mais non, - ma jeunesse est finie... ». Cette rencontre joue en effet des temps, entre le pouvoir réaffirmé « la seule au monde », et cette jonction temporelle impossible « Dont le coeur au mien répondrait » puis, par retour de distorsion, « Qui venant dans ma nuit profonde, / D'un seul regard l'éclairerait », avec un verbe au conditionnel renvoyant au passé, à ce qui aurait pu se produire.

Notons l'antithèse en symétrie des mots « nuit » / « [éclairer] », et la symbolique autour du coeur, deux figures insistant sur la parfaite coïncidence de ce qui ne se fera pas.

Si la rencontre amoureuse est décrite dans sa perfection, elle se joue sur deux temps, deux possibles, et donc l'impossibilité du regret.  Temps du poème Ce regret se manifeste aussi par les changements de temps verbaux, présent, passé composé, imparfait, conditionnel, comme s'il s'agissait de marquer des ruptures de rencontre, des impossibilités donc de saisissement de l'instant présent.

Le poète semble inscrit dans son maintenant de l'écriture tandis que la rencontre amoureuse oscille entre le passé qu'elle n'est déjà plus et le futur qu'elle ne sera sans doute jamais. De même, la conjugaison du verbe « passer » avec l'auxiliaire « avoir », « Elle a passé », donne un effet d'archaïsation qui contraste avec le syntagme en fin de vers « la jeune fille » puis l'adjectif du vers 4 « nouveau ».

Il s'agit ici de figurer le temps vieillissant du poème s'opposant à la jeunesse de la femme. II) le moment de poésie  thèmes lyriques Ce temps qui passe s'exprime par l'attention portée à la femme, donc, par les regrets également tandis que l'amour prend également force et place.

Nous retrouvons ici des motifs lyriques par excellence qui symbolisent les inquiétudes du poète comme l'expression de ses sentiments.

Le poème semble également glisser vers l'élégie, le retour vers le passé qui fait souffrir et marque aussi, dans son sens antique, l'admiration portée à un personnage d'importance.

La femme, ici, pourrait tenir ce rôle.

Mais le poème également.  la poésie. »

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