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Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques - Introduction et premier chapitre

Publié le 16/06/2011

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   INTRODUCTION    La culture ignore dans la technique une réalité humaine et est donc incomplète ; elle doit appréhender les objets techniques comme formes de connaissance et de sens des valeurs. La culture critique la technique sous prétexte de défendre l’homme contre la machine ; or la machine peut révéler quelque chose de l’homme.  Il y a un regard biaisé sur la technique : le plus souvent méprisant (assimilant les êtres techniques à ce qui est utile et rien qu’utile) voire technophobe (peur que les machines prennent la place de l’homme) ou alors à l’opposé une idôlatrie de la technique qui elle aussi tient un discours faux sur les êtres techniques (libération de l’homme par la machine automatique). Or l’être technique est utile mais n’est pas que cela, c’est nous qui ne voulons voir que cela en lui mais l’être technique est avant tout ce qui révèle notre humanité contenue en lui. D’autre part la technophobie est fondée sur une ignorance des êtres techniques (croyance en des robots qui remplaceraient les hommes voire prendraient le pouvoir).

« est conditionnée par des exigences de rentabilité.

C’est plutôt le fait que les objets techniques ont tendance àévoluer vers des types de moins en moins diversifiés et de plus en plus universels en se perfectionnant qui rend lastandardisation possible et donc la production à la chaîne de types qui serviront à plusieurs usages et donc rend laproduction industrielle possible.La différence principale entre un objet technique abstrait et un objet technique concret, c’est que le premier estfait sur mesure donc répond à de nombreuses contraintes et ne suit pas la logique de l’objet tandis qu’un objetconcret sera simplifié.

L’objet technique concret est celui qui tend à son auto conservation, tout en lui vise lapréservation de tout ce qui permet son fonctionnement.

Le fonctionnement rend les étapes de son fonctionnementpossibles et donc le fonctionnement lui-même possible, il n’y a pas de risque que suite à la panne ou audisfonctionnement d’une des parties le tout soi mis en péril puisque le tout maintient les parties.

L’objet techniqueconcret est limité à ses qualités essentielles tandis qu’un objet technique abstrait, artisanal et fait sur mesure aurade nombreuses qualités inessentielles selon les attentes du consommateur qui perturbent le fonctionnement del’objet.

Le caractère sur mesure va contre l’essence de la technique.La question est de savoir pourquoi les objets techniques évoluent de l’abstrait au concret.

C’est en répondant à desproblèmes qui surviennent que l’on perfectionne l’objet, transformant des obstacles en moyens de concrétiserl’objet.

C’est pourquoi l’objet technique est expliqué par sa genèse.

Progressivement il répond à tous les cas defigure qui peuvent se présenter parce qu’on a cherché à y répondre un à un.

Donc il va en se concrétisant.

Latechnique se rapproche de plus en plus de la science. (III) RYTHME DU PROGRES TECHNIQUE : PERFECTIONNEMENT CONTINU ET MINEUR, PERFECTIONNEMENTDISCONTINU ET MAJEUR Tout perfectionnement du produit pour pallier un disfonctionnement n’est pas forcément une concrétisation del’objet.

Pour qu’il y ait concrétisation, il faut que les impacts de cette amélioration soient positifs pour l’objettechnique dans son entier, que tout le processus soit simplifié, amélioré (perfectionnement majeur et qui estdiscontinu) et non pas seulement qu’on corrige un disfonctionnement (perfectionnement mineur, continu = bcp plusfréquent mais ne fait pas évoluer réellement l’objet : il n’y a pas invention).Il faut donc différencier les perfectionnements mineurs, inessentiels des perfectionnements majeurs, essentiels.

Cesont les perfectionnements majeurs qui font vraiment évoluer l’objet vers son point de perfection qui est l’objetconcret, et pas les simples nouveautés.

Invention ≠ innovation. (IV) ORIGINES ABSOLUES D’UNE LIGNEE TECHNIQUE Un objet technique concret est donc le résultat d’améliorations successives de sa cohérence interne, il y a donctoute une lignée d’objets techniques qui aboutissent au dernier en date.

Le premier de la lignée est celui quidécouvre et exploite un phénomène : là l’essence technique de l’objet est créée : c’est un acte défini d’inventionqui constitue l’essence technique.

Il y a ensuite « évolution technique naturelle » et c’est ainsi que l’objet seconcrétise mais l’essence technique demeure la même.

« C’est la sous-jacence et la stabilité du schème concretd’invention organisatrice dans les développements successifs qui fonde l’unité et la distinction d’une lignéetechnique.

»L’objet technique est entre l’objet naturel et la représentation scientifique.

L’objet abstrait est la simple applicationde principes scientifiques, mais en se concrétisant l’objet technique fonctionne de plus en plus à la manière d’unobjet naturel : il perd son caractère d’artificialité.

L’invention ne se réduit donc pas à ses l’application de principesscientifiques mais on parle véritablement d’invention quand l’objet est concrétisé suite à des perfectionnementsmajeurs successifs (discontinus).

L’invention technique ne se fait pas en un moment : c’est un processus.

Se suffità lui-même, peut évoluer en relation avec d’autres objets.

Mais un objet technique ne devient jamais naturel parcequ’il ne devient jamais entièrement concret, il est « plus concret » que le précédent, il se concrétise, mais il n’estjamais entièrement concret.. »

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