Devoir de Philosophie

Giotto (Dates)

Publié le 17/04/2012

Extrait du document

1267 Année supposée de la naissance de Giotto (ou Giotto di Bondone) à Colle di Vespignano. 1280 Arrivée présumée de Giotto à Rome et de là, à Assise. 1287 Date probable du mariage de Giotto avec Ciuta di Lapo del Pela. 1290 Exécution probable du grand Crucifix de S. Maria Novella (Florence) par Giotto. 1300 Giotto dirige, à l'occasion du premier jubilé à Assise, un cycle de fresques (seul fragment restant de Boniface VIII instituant le jubilé actuellement à Saint-Jean de Latran à Rome). 1303 Début de la réalisation dans la chapelle votive d'Enrico Scrovegni à Padoue, du cycle de fresques de Giotto avec les Scènes de la vie de la Vierge et les Scènes de la vie du Christ, les Allégories des vices et des vertus et le Jugement dernier, son oeuvre majeure. 1337 Mort de Giotto à Florence.

« GIOTTO 1266? -1331 LE renouvellement de la peinture en Italie, que Vasari, en historien clairvoyant, a appelé «renaissance» s'est affirmé avec Giotto comme en poésie avec Dante.

Giotto et Dante ayant vécu aux XIIIe et' XIVe siècles peuvent être réclamés par le moyen âge et par la Renaissance, mais ceux qui les classent au moyen âge ne voient que les sédiments médiévaux de leur culture; ceux qui sentent la vie qu'il y a dans leurs œuvres les tiennent pour modernes- de la pérenne modernitt: de l'art- créateurs en plein moyen âge d'un style qui fut celui de la Renaissance et qui dure encore dans ses caractères essentiels.

Le principal de ces caractères est l'individualisme absolu de l'artiste, libéré de toute convention impersonnelle.

Il est superflu de le démontrer pour Dante chez qui toutes images et paroles surgissent du fond de son être, de sa révolte profonde.

Quant à Giotto, son œuvre entière fut, dès le début, un violent soulèvement de sa personnalité contre les formules imposées et s'épanouit pleinement après qu'il eut effacé en lui toute trace des traditions périmées.

D'autres caractères, qui furent aussi ceux des principaux artistes florentins de la Renaissance, sont encore communs à Dante et à Giotto: chez le poète, la netteté des images qui ne se prête pas aux commentaires complaisants et qui, dans les peintures de Giotto, contraint à sentir les corps et l'espace comme il l'a voulu, la vision précise, la composition simple et entièrement ordonnée pour l'effet dramatique, la puissance des impulsions spirituelles qui semblent déterminer tout le style de ces deux créateurs.

Giotto fut et resta le maître de ces qualités dans la peinture florentine et si, après lui, au cours du XIVe siècle, elles allèrent en diminuant ou se perdirent en d'autres tendances, elles ré­ apparurent dans l'art de Masaccio, se réfléchirent au cours du XVe siècle dans les diverses expressions des plus grands peintres florentins - de Fra Angelico à Andrea del Castagno et à Paolo Uccello, à Pollaiolo, à Léonard- et s'affirmèrent à nouveau pleinement chez Michel­ Ange qui remonta, comme Masaccio, aux anciens exemples de Giotto.

Ce serait toutefois une erreur que de vouloir isoler Giotto; dans la vie spirituelle et artistique, de multiples rapports unissent par de secrètes affinités des œuvres et des artistes même éloignés par l'espace et le temps.

Ainsi, Dante, comme avant lui le grand sculpteur Nicola Pisano, n'a pu oublier ni la culture et la poésie françaises précédentes ni la sculpture gothique de la première moitié du XIIIe siècle avec ses œuvres de fermeté plastique, de mouvement, de vie intérieure; il en fut de même pour Giotto bien qu'il fût un adversaire absolu de la peinture gothique française ou, d'une manière générale, ultramontaine, car elle était arrivée à un style qui ramenait tout au mode décoratif, à une marqueterie aux couleurs précieuses et d'un raffinement intellectuel ex­ quis, mais en plein contraste avec l'art de Giotto fait d'évidence plastique, d'espace et d'émotion.

«Il naquit un enfant d'un admirable génie qui peignait une brebis d'après nature ...

» C'est ainsi que sur le ton simple et solennel d'une antienne, le grand sculpteur Lorenzo Ghiberti commence, sur Giotto, ses notes qui constituent la première critique sérieuse du peintre.

Que Giotto ait «ramené la peinture au naturel», ce fut l'opinio~ de ses contemporains et de la critique. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles