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Gouled Aptidon, Hassan

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Gouled Aptidon, Hassan (1916-2006), premier président de la République de Djibouti (1977-1999).

2   UN SÉNATEUR GAULLISTE

Né à Djibouti, dans ce qui est alors la colonie de la Côte française des Somalis (CFS), Hassan Gouled Aptidon est un Somali de l’ethnie issa. Ancien infirmier, il se lance en politique à la fin des années 1940. Militant gaulliste, il entre au Sénat en 1952 et se prononce en faveur de l’appartenance à la Communauté française lors du référendum de 1958. Cette position lui vaut d’être nommé à la tête du gouvernement local en novembre 1958. Dès 1959, il revient toutefois en métropole pour représenter la CFS à l’Assemblée nationale. Promoteur d’un processus d’autonomie, il est freiné par les réticences de la France qui s’inquiète des répercussions que pourrait avoir en CFS l’accession à l’indépendance de la Somalie en 1960. La puissance coloniale joue alors des divisions entre les deux ethnies majoritaires du pays, les Issas et les Afars, et décide de s’appuyer sur le leader des Afars, Ali Aref. Hassan Gouled Aptidon perd son siège de député à l’Assemblée nationale française mais il est réélu en 1963 à l’Assemblée territoriale et il devient la même année ministre de l’Enseignement dans le gouvernement présidé par Ali Aref.

3   LE PÈRE DE L’INDÉPENDANCE

Hassan Gouled Aptidon démissionne de son poste en 1967, à l’approche du référendum sur l’indépendance. À l’issue de la consultation, qui maintient les liens de Djibouti avec la France, la CFS est rebaptisée Territoire français des Afars et des Issas et les Afars s’emparent des principaux postes. Hassan Gouled Aptidon nourrit dès lors une amertume certaine à l’égard de la puissance coloniale pour son soutien à un leader tribaliste et pour le peu d’attention qu’elle accorde à un partage des pouvoirs entre les deux communautés du territoire.

En 1975, il fonde la Ligue populaire africaine pour l’indépendance (LPAI) avec un Afar, Ahmed Dini Ahmed. Promoteur d’une indépendance acquise « avec la France et non pas contre elle «, il modère toutefois l’impatience de la jeunesse. L’indépendance est proclamée le 27 juin 1977 et Hassan Gouled Aptidon devient sous des acclamations unanimes le premier président de la République de Djibouti, tandis qu’Ahmed Dini Ahmed est nommé Premier ministre. Dès 1978, celui-ci quitte son poste en raison de la dérive autoritaire du pouvoir.

4   LE PRÉSIDENT D’UN RÉGIME DE PARTI UNIQUE

Face au spectre des clivages communautaires, Hassan Gouled Aptidon met en place un système de parti unique avec la création, en 1979, du Rassemblement pour le progrès (RPP), censé regrouper les différentes tendances djiboutiennes — Ahmed Dini Ahmed reste dans l’opposition tandis que des attentats secouent le jeune et petit État. En politique étrangère, il bénéficie du soutien financier et militaire de la France et parvient à s’imposer en partenaire face au leader somalien Siyad Barre et à l’Éthiopien Mengistu Hailé Mariam.

Réélu en 1981, puis en 1987, il est contraint de céder, sous les pressions de l’opposition, à la « mode « du multipartisme et de la démocratie et fait procéder à des élections législatives pluralistes en 1992. Celles-ci sont boycottées par l’opposition dont les membres afars les plus radicaux ont créé un Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), à l’origine d’une guérilla dans le nord du pays. Réélu en 1993 avec 60,7 p. 100 des suffrages exprimés, Hassan Gouled Aptidon quadruple les effectifs de l’armée dont les exactions sont à l’origine de l’aggravation d’un profond fossé entre Afars et Issas. Âgé de 83 ans, il quitte le pouvoir lors de l’élection présidentielle d’avril 1999. Son dauphin Ismaël Omar Guelleh lui succède.

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