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E. GRIEG

Publié le 22/10/2012

Extrait du document

Édouard Grieg a voulu, en cherchant à réaliser la synthèse de l'art musical savant et de l'art musical populaire si particulièrement riche et original de son pays natal, créer une musique typiquement nationale.

Le compositeur de "Peer Gynt "confie à la musique tout l'amour et toute la vénération qu'il porte à son pays. Mais, pour le chanter, il ne choisit pas de vastes ensembles ni de

grandioses fresques sonores. Il condense ses états d'âme, ses impressions ou ses rêveries en quelques pages d'un pittoresque certain, et dont l'architecture semble faible à ceux pour qui la forme prime sur le fond.

Son influence sur l'école française moderne est indéniable. CLAUDE DEBUSSY jouait souvent les "Pièces lyriques" pour piano d'Édouard Grieg, et le grand compositeur français ne se cache pas d'avoir été impressionné par certaines audaces de son confrère scandinave.

Ses enchaînements d'accords de quintes et de neuvièmes marqueront également des compositeurs comme MAURICE RAVEL ou GABRIEL FAURÉ.

Sans doute, Édouard Grieg ne représente pas le type du génie universel de la musique, mais il est eertainement le plus original de tous les compositeurs scandinaves du XIXe siècle.

« 2 dans la rue, ils se saluaient d'un grand coup de chapeau, mais ne se serraient pas la main; raides, le veston boutonné, ils faisaient ensemble un bout de chemin et se séparaient sans s'être dit au revoir".

Par contre, à partir de 1867, Grieg était devenu 1' intime du poète Bjoernson, cousin de R.

Nordraak, et dont il mettra en musique trois poèmes.

Grieg accepte la proposition d'Ibsen d'autant plus volontiers qu'il vient d'abandonner la direction de l'Orchestre d'Oslo.

Sa santé s'affaiblit.

La toux et les crises d'étouffement sont aggravées par le climat rude de la capitale.

Pour composer cette nouvelle œuvre, il va s'établir près de Bergen, à Sandviken.

La musique de "Peer Gynt ·: achevée dans l'hiver suivant.

fut exécutée pour la première représentation du drame d'Ibsen le 24 février 1876 au Théâtre d'Oslo.

Grieg tira lui-même des 22 numéros que comporte la partition les deux suites d'orchestre op.

46 et 55.

1884 A 1907 (DE 41 A 64 ANS) LES VOYAGES A TRAVERS L'EUROPE Fortifié par les années passées à la campagne - durant lesquelles il compose notamment la "Ballade " -op.

24 -pour piano et les "Danses Norvégiennes " -op.

35, Grieg entreprend une tournée de concerts dans les grandes villes hollandaises et allemandes avant de se reposer à Rome en 1 884.

A partir de 1885, il partage son temps entre sa villa "Troldhaugen" ("Le tertre aux trolls") qu'il a fait construire aux environ de Bergen, ses tournées de concerts, ses visites de régions paysannes, où il recueille toute une documentation folklorique, et quelques séjours d'hiver au Danemark, en Allemagne ou à Oslo pour échapper aux rigueurs du climat de l'ouest norvégien.

Le premier voyage de Grieg à Paris s'effectue en 1889.

Il y reviendra en 1903 pour diriger, le 19 avril au Châtelet, les CONCERTS COLONNE.

Malgré ses souffrances et sa fatigue croissantes, il voyage beaucoup: Londres (1894), 'Vienne, Stockholm, Budapest (1896), la Hollande, l'Angleterre, l'Écosse (1897), Rome (1899), Varsovie (1902), Oslo- où il tombe malade- Paris et Prague (1903), Stockholm (1904), Amsterdam, Londres (1906).

Après encore Copenhague, Berlin, Munich, Leipzig, il donne son dernier concert le 26 avril 1907, à Kiel.

C'est le 3 septembre 1907, alors qu'il se préparait à partir pour l'Angleterre, qu'il doit être transporté d'urgence à la clinique où il mourra le lendemain.

"Je ne suis pas destiné à résoudre l'énigme du monde, a-t-il écrit ;je veux seulement montrer aux hommes combien la nature et la vie sont belles.

" Son caractère plein de charme et de douceur, sa bonté et sa sympathie lui attiraient l'affection de ses proches.

Généreux, droit, sincère, simple, fidèle mais auss; entêté, batailleur et tenace, c'est à la musique qu'il a confié son amour pour son pays.

':A mesure que je vieillis je sens davantage que [aime la Norvège ".

GRIEG ET SON ÉPOQUE L'art populaire a de tous les temps influencé l'art savant.

La musique savante s'est constamment nourrie et vivifiée au contact de la musique populaire.

Mais les compositeurs ne se sont pas toujours préoccupés de traduire universellement les caractéristiques essentielles de leur folklore national.

Le Moyen Age, la Renaissance et l'Époque classique ont façonné une musique européenne.

D!Jns le creuset d'une longue civilisation se sont mélangées les influences françf!ises, anglaises, italiennes et allemandes.

Au XVIII• siècle, les emprunts faits, par les compositeurs à la musique populaire sont motivés, non par le souci de créer une musique proprement "nationale", mais plutôt par une recherche de pittoresque ou de couleur locale.

Si les compositeurs classiques, Mozart, Haydn, Beethoven ou Schubert, utilisent les thèmes folkloriques dont ils s'inspirent comme n'importe quel thème de leur invention -le langage musical populaire se pliant ainsi aux exigences du langage musical savant- certains compositeurs du début du XIX• siècle rechercheront exactement le contraire en introduisant la notion nouvelle de "nationalisme musical".

A la même époque d'ailleurs, le mot "patrie " prend politiquement une résonance nouvelle.

La musique ayant toujours été un moyen idéal d'exaltation des sentiments, le folklore, reflet de "''âme de la Patrie" va se trouver tout naturellement mis en valeur.

L'éveil des grandes écoles musicales nationales est un phénomène motivé par des raisons. »

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