Le hasard n'est-il que l'expression de notre ignorance ?

Étant donné que nous ne pouvons pas percevoir et connaître la totalité des faits, nous ne pouvons pas tout prévoir. Tous les faits du monde peuvent être liés par nécessité, les évènements de notre expérience sont imprévisibles, et ce sont les évènements imprévus que nous rangeons dans la catégorie du hasard. La finitude de notre subjectivité ne nous empêche pas d'accroître notre perspective sur le monde. Par la connaissance, nous étendons notre compréhension du monde, nous percevons les enchaînements des faits. Le hasard réduit avec la connaissance, nous rapportons plus d' évènements à leurs causes, nous comprenons, prévoyons. La connaissance peut être définie comme l'explication d'un phénomène, c'est à dire expliquer pourquoi et comment il se produit. On ne parlera pas de hasard là où l'on peut expliquer le phénomène, un historien ne dira pas que la révolution française est arrivée par hasard, au contraire, il s'attachera à connaître les suites d'évènements qui ont conduit à celui là. Le hasard est donc l'expression de notre ignorance. Le hasard peut être lié à l'absence de cause d'un événement de notre expérience (notre « expérience » est faite des impressions que nous avons du monde, mais jamais de la réalité elle même, c'est à dire de la réalité sans nous). On peut distinguer avec Hume la contiguïté entre deux phénomènes, par exemple le lever du jour et le chant du coq, et la causalité entre les phénomènes : ce n'est pas le chant du coq qui fait lever le soleil.