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HEGEL: Les choses de la nature n'existent qu'immediatement...

Publié le 24/04/2005

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Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme, parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe d'une part au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part, il existe aussi pour soi. Il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi, l'homme l'acquiert de deux manières : primo, théoriquement, parce qu'il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain ; et d'une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence ; enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu'il tire de son propre fond quand dans les données qu'il reçoit de l'extérieur. Deuxièmement, l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même dans ce qui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque au sceau de son intériorité et dans lesquelles ils ne retrouve que ses propres déterminations. L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. HEGEL

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« Et même de l'animal.

Comme il le dit dans l'Encyclopédie des Sciences philosophiques (§ 24), l'animal ne peutdire moi.

L'homme seul le peut, parce qu'il pense, mais il n'est un être pensant que parce que l'universel estpour lui.

L'animal aussi est virtuellement l'universel, mais l'universel comme tel n'est pas pour lui.

Ce qui estpour lui, c'est seulement l'individuel.

Il voit sa nourriture, un homme, etc., il éprouve telle douleur, tel goûtagréable, etc.

C'est seulement l'homme qui se dédouble, de telle façon qu'en lui l'universel est pourl'universel.

Or de même que la pensée est la substance universelle des choses de l'esprit, elle est lasubstance des choses extérieures.

La nature est comme un système de pensées sans conscience et,suivant l'expression de Schelling, une intelligence pétrifiée.

La pensée est le principe véritable et universel dela nature et des choses, elle s'élève au-dessus de toutes choses, les contient et en est le fondement.

Selonla formule célèbre de Hegel, tout ce qui est réel est rationnel comme tout ce qui est rationnel est réel.

C'estl'idéalisme absolu.Cette prise de conscience théorique doit s'affranchir de tout contenu empirique pour s'élever à la pureté dela logique.

« Dans la logique, les pensées 'sont saisies de telle façon qu'elles n'ont d'autre contenu que lecontenu de la pensée même.

» Et par là même l'esprit est esprit libre, car la liberté consiste « à ne dépendreque de soi-même, et à être le principe déterminant de soi-même.

Or, si la logique est le système desdéterminations pures de la pensée, les autres sciences philosophiques la philosophie de la nature et laphilosophie de l'esprit, apparaissent comme une logique appliquée et ne sont qu'une expression particulièredes formes de la pensée pure ».Quant à la prise de conscience dans l'activité pratique, c'est avant tout l'art, comme le montre le contexte,que Hegel a en vue.

L'esprit pensant finira par se retrouver dans sa nature extérieure, quelque étrangèrequ'elle lui soit primitivement.

Mais les créations de l'art lui sont plus apparentées que la nature.

« L'art et sesoeuvres, dans la mesure où elles sont jaillies de l'esprit et produites par lui, sont elles-mêmes de naturespirituelle, quoique leur représentation implique l'apparence du sensible et insère le sensible dans l'esprit.

»L'art crée par la libre fantaisie de l'artiste « un royaume d'ombres, de formes, de tonalités », qui font naître «une résonance dans les profondeurs de la conscience, un écho dans l'esprit.

Ainsi, dans l'art, le sensible estspiritualisé par l'esprit qui y apparaît sous forme sensible ».

« Le besoin général d'art est donc le besoinrationnel qui pousse l'homme à prendre conscience du monde intérieur et extérieur et à en faire un objetdans lequel il se reconnaîtra lui-même.

Il satisfait ce besoin de liberté spirituelle d'un côté : intérieurement,en faisant être pour soi ce qui est, mais aussi en réalisant extérieurement cet être pour soi, et, partant, enmettant ce qui est en lui à la portée du regard et de la connaissance des autres et de lui-même, grâce à cedédoublement.

Tel est le libre fond rationnel de l'homme, dans lequel l'art puise son origine nécessaire, toutcomme l'action et le savoir.

»L'analyse n'a pas seulement le grand intérêt de montrer l'accord du sensible et du spirituel dans l'art, elleécarte les opinions communes et faibles selon lesquelles l'art serait jeu, illusion et n'aurait pour fin qued'imiter la nature, toujours supérieure à lui.

C'est au contraire une évidence pour Hegel que tout ce qui vientde l'esprit est supérieur à la nature, le beau naturel n'étant lui-même beau que par rapport au beauartistique.Dans son Cours d'esthétique de 1818, Hegel ne pouvait que faire allusion à la prise de conscience del'homme dans le domaine du savoir et de l'action.

Nous avons esquissé l'acte théorique de la conscience pourle fondement du savoir.

Quant à l'action, il ne faut pas oublier que c'est Hegel, le premier, qui a donné à lanotion de travail son statut philosophique.

L'homme, dit-il dans l'Encyclopédie, agit sur la nature par l'outil,qui est sa création, selon un processus qui en marque la rationalité.

La ruse de la raison consiste ici «danscette activité entremetteuse qui, en laissant agir les objets les uns sur les autres conformément à leurpropre nature, sans se mêler directement à leur action réciproque, en arrive néanmoins à atteindreuniquement le but qu'elle se propose ».

Il est allé beaucoup plus loin dans la Phénoménologie de l'esprit où,dans la célèbre analyse de la Domination et de la Servitude, il montre qu'une fois achevée la lutte pour lareconnaissance, le vainqueur devient maître et le vaincu esclave et que le maître marque sa supériorité surl'esclave en le forçant à travailler pour lui.

Mais l'esclave à son tour en tirera avantage.

Par le travail,activité négatrice en ce qu'elle modifie le donné, il transforme la nature en même temps qu'il transforme sanature.

Il se libère de la nature en se l'appropriant par la technique.

Il s'élève ainsi au-dessus du maître eten prend conscience, tandis que le maître, que le travail déshonorerait, vit dans l'oisiveté et est condamné àla déchéance.

Ainsi le travail mène de la servitude à la domination et le devenir historique de l'être humain apour agent, non le maître guerrier, mais l'esclave travailleur.

Il n'est pas besoin de souligner l'influencedécisive que la pensée de Hegel a exercée sur celle de Marx, pour lequel « le travail, indépendamment detoute forme de société, est la condition indispensable de l'existence de l'homme, une nécessité éternelle, lemédiateur de la circulation éternelle entre l'homme et la nature ».. »

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