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Hegel et l'Histoire

Publié le 18/12/2009

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En croyant poursuivre leurs passions et leurs intérêts, les hommes réalisent des fins qui n'entraient pas dans leurs intentions. « Rien de grand ne s'est fait sans passions «, car c'est en se servant des passions, moteur de l'activité humaine, que la raison se réalise dans l'histoire. Les hommes d'action tels Alexandre, César, Napoléon, en servant leurs ambitions, ont ainsi réalisé un nouvel état du monde, une nouvelle figure de l'universel.

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« « Le vrai est le tout.

Mais le tout est seulement l'essence s'accomplissant et s'achevant moyennant sondéveloppement.

De l'Absolu, il faut dire qu'il est essentiellement résultat, c'est-à-dire qu'il est à la fin seulement cequ'il est en vérité ; en cela consiste proprement sa nature qui est d'être réalité effective, sujet ou développementde soi-même.

»Hegel combat donc la philosophie romantique, celle de l'enthousiasme, du sentiment, de l'immédiat.

Il combat unefausse profondeur, qui se gargarise de grands mots (l'Absolu, Dieu, etc.) et à qui manque « la douleur, le sérieux etla patience du négatif ».

La profondeur ici n'est que le vide, le refus du travail, le refus de comprendre commentl'esprit, la conscience, la vérité se développent, c'est-à-dire se produisent eux-mêmes.« Si je dis : "tous les animaux", ces mots ne peuvent passer pour l'équivalent d'une zoologie ; avec autantd'évidence, il apparaît que les mots de divin, d'éternel, d'absolu, n'expriment pas ce qui est contenu en eux, et detels mots n'expriment en fait que l'intuition entendue comme l'immédiat.

»Or Hegel en disant « Le vrai est le tout » ou encore « Le vrai est le devenir de soi-même » entend restaurer lesdroits de la médiation.

L'immédiat, le simple, c'est le non encore développé, (ce qu'on pourrait comparer au bouton,à l'embryon), c'est-à-dire ce à quoi manque la détermination, le détail, la vérité.Contre la fadeur de l'immédiat, Hegel entend restaurer les droits du système, seul apte à reprendre à son compte ledéveloppement de la vérité.La Phénoménologie de l'esprit tente d'exposer l'histoire de la conscience et de son développement de son degré leplus humble (la certitude sensible) à sa vérité (le savoir absolu).

Comprendre la conscience, et ce qui l'amène à cequ'elle est réellement, c'est retracer son devenir et surtout la nécessité de celui-ci.Dire par exemple pourquoi l'on passe nécessairement de la conscience désirante au fameux épisode de la lutte àmort pour la reconnaissance, c'est-à-dire du désir à la conscience de soi.

Il faut pour cela séjourner dans chaqueexpérience que la conscience fait, et dévoiler les enjeux, et, à la fois, la vérité et l'unilatéralité de cette expérience.Les Leçons sur la philosophie de l'histoire (1837) tentent de comprendre la totalité de l'histoire humaine comme laréalisation de l'idée de liberté.

Si cette idée est présente dès l'empire perse et du despotisme qui conçoit qu'un seulest libre, elle se développe au travers de la cité grecque (plusieurs sont libres) jusqu'à son complet déploiementdans l'État prussien où enfin l'État se fonde sur l'idée que l'homme en tant qu'homme est libre.A chaque point du système hégélien, la totalité d'un processus est étudiée, chaque étape est comprise commeexpérience ou moment contradictoire qui se verra à la fois achevé et dépassé par le moment suivant du processus.Si « le vrai est le tout », c'est que ce qui disparaît n'est pas inessentiel ou faux.

Rien ne préexiste à sen exécution,rien n'est réel qui n'ait à se manifester, se déployer.

Ce qui importe n'est donc pas telle étape prise isolément, maisle mouvement même qui enchaîne ces étapes« La Manifestation est le mouvement de naître et de périr, mouvement qui lui-même ne naît ni ne périt, mais qui esten soi, et constitue la réalité effective et le mouvement de la vie de la vérité.

»Voilà pourquoi la philosophie, qui est savoir du vrai, est compréhension des mouvements, des manifestations, descontradictions.« L'élément de la philosophie est le processus qui engendre et parcourt tous ses moments, et c'est ce mouvementdans sa totalité, qui constitue le positif et la vérité du positif.

»Il s'agit de la définition même d'un système, c'est-à-dire d'un ensemble théorique qui prétend ne rien laisser àl'extérieur de lui-même, mais au contraire pouvoir intégrer, comprendre, ressaisir la totalité de la vie.Hegel s'était donné pour tâche de « penser la vie ».

La vie est saisie comme processus, mouvement, ce qui interditd'isoler un moment et de l'opposer simplement aux autres.

« Le vrai est le tout » signifie que le mouvement prévautsur ses étapes, que le devenir est au moins aussi important que ce à quoi il amène, et qui ne peut se comprendresans lui.La dialectique a reçu bien des définitions au cours de l'histoire de la philosophie, de Platon à Hegel.

Ce dernier a misau jour sa compréhension moderne (dont héritera Marx).

Elle consiste à mettre en avant les notions corrélatives detotalité et de processus.

Rien ne saurait être isolé et compris hors du devenir qui l'inclut : « Le vrai est le tout.

»La version caricaturale de la dialectique hégélienne est délivrée par la fameuse formule : « thèse, antithèse,synthèse » que l'on emploie sans en connaître l'origine.

Il s'agit en fait de montrer qu'un contenu (« une thèse ») nese détermine, ne se précise, ne devient vrai que confronté à ce qui paraît autre (l'antithèse).La vérité (ou synthèse) se reconnaît donc à sa capacité à intégrer et comprendre ce qui semblait s'opposer à elle,et qui n'en constitue qu'un moment.

Il est cocasse de noter que la magnifique tentative hégélienne de reprendredans un système la totalité de l'histoire des hommes et de leurs pensées a dégénéré en méthode passe-partout quise réduit le plus souvent à un « oui, non, bof ».

Ce que Hegel nommait « la nuit où toutes les vaches sont grises ». HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, il. »

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