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Hegel et la liberté

Publié le 08/05/2005

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hegel
On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comporte-ment n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même. HEGEL

DIRECTIONS DE RECHERCHE    • En quoi peut-on soutenir que « la formule indique... que je me suis comporté de façon passive « ?  • Est-ce que Hegel énonce que « mon comportement a été entièrement actif « ?  • Pour quelles raisons, selon Hegel, peut-on dire que « mon comportement... a été actif... de façon essentielle « ?  — Que pensez-vous de son argumentation ?  — Quelles assertions implicites doivent être admises pour que l'argumentation soit convaincante ?  • Comment comprenez-vous et que pensez-vous de l'assertion « en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances « ?  • Quel est « l'enjeu « de ce texte ? En quoi est-il « philosophique « ?  • Que pensez-vous de la thèse et de l'argumentation de Hegel ?  

Notre conduite et notre volonté ne dépendent que de nous-mêmes, et non des circonstances qui nous entourent: le vouloir de l'homme est parfaitement libre. HEGEL rejette ainsi "la force des choses", ainsi que l'appel aux simples relations de causalité: l'homme n'est pas une réalité naturelle et les circonstances ou mobiles ne font que refléter notre vouloir.

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« détermination posée par les circonstances » ?• Quel est « l'enjeu » de ce texte ? En quoi est-il « philosophique » ?• Que pensez-vous de la thèse et de l'argumentation de Hegel ? I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Ce texte de Hegel constitue une réflexion sur la volonté humaine. Son thème est la nature du rapport qui s'instaure entre la volonté et les facteurs qui la déterminent. Le problème qu'il pose est le suivant : faut-il dire que la volonté est déterminée par des mobiles qui agissent sur ellecomme une causalité extérieure, ou bien que c'est la volonté qui, au contraire, maîtrise l'influence des mobiles, et enquelque sorte, en décide ? La thèse du texte affirme le primat de la volonté sur les déterminations extérieures : elle ne les supprime pas, maiselle détermine librement le "pouvoir", c'est-à-dire la force qu'elles ont sur elle. L'enjeu apparaît aussitôt : c'est la liberté de l'homme, et l'indépendance de ce dernier devant ce monde. II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE. A - LES MOMENTS DU TEXTE Dans un premier moment (jusqu'à "valoir comme mobiles"), Hegel oppose deux interprétations possibles de laconduite humaine. D'une part, l'interprétation spontanée, dans le langage courant, des mobiles comme "déterminant" ma volonté, qui,de ce fait, se croit volontiers passive, voire victime des circonstances. D'autre part, Hegel affirme au contraire la dimension irréductiblement active ("de façon essentielle") de la volontédans son rapport aux mobiles. Le deuxième moment donne les raisons qui rendent nécessaire cette seconde interprétation : La première est que la "relation de causalité" ne convient pas à la définition de ce rapport. La seconde est que la "réflexion", essentielle à l'homme, "dépasse" le plan des "déterminations" objectives issues dumonde. Le dernier moment (de "dans la mesure" à la fin du texte) tire les conséquences de l'autonomie essentielle de lavolonté face aux circonstances : Ma conduite est ma propriété exclusive ("toujours sienne"), non pas au sens où j'en suis le seul juge et où jepourrais être indifférent à son effet sur le monde, mais au contraire, au sens où je ne peux me soustraire à maresponsabilité, en invoquant pour justifier ma conduite la force supérieure des circonstances. B - TERMES ET ARGUMENTS A SOULIGNER Le terme "assumé" : Hegel ne dit pas, dans ce texte, qu'il existe un dualisme radical entre liberté et monde, commesi la liberté existait en dehors du monde, et pouvait être indifférente ou insensible à ce dernier. Ce terme indique au contraire que l'emprise ou la présence pesante des circonstances extérieures se fait sentir à lavolonté, mais que celle-ci est la source subjective devant laquelle et pour laquelle l'extériorité acquiert une force quiagit sur l'intériorité du sujet. Dans le deuxième moment, "nécessairement" est un adverbe qui s'applique à la "relation de causalité". Appliqué à la conduite, il signifierait que le "contenu" de celle-ci est dérivé des circonstances, comme le contenu de"l'effet" est dérivé du contenu de la "cause". "Essence non-libre ou naturelle" : l'homme se comprend ainsi lui-même quand il cherche à se "déresponsabiliser"("rejeter hors de lui-même sa propre conduite"). III - LES RÉFÉRENCES UTILES.. »

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