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HEGEL (synthèse)

Publié le 22/02/2012

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hegel
Étudiant de philosophie et de théologie à Tübingen (où il eut pour condisciples et amis Schelling et le poète Hölderlin) Hegel passa ses derniers examens en IJ93 (et se vit reprocher à cette occasion d'avoir un peu négligé la philosophie ! ) Il renonce à se faire pasteur3 occupe des emplois de précepteur , enseigne à Iéna, est quelques temps rédacteur de presse, puis directeur d'une école secondaire à Nuremberg. En 1816 il est enfin professeur titulaire à l'Université de Heidelberg puis en 1818 à Berlin. Son prestige est alors immense ; pourtant il ne sera jamais élu à l'Académie de Berlin. Dans ses dernières années (il meurt du choléra en 1831 ) on le soupçonne de panthéisme ; certains le raillent (le surnommant Absolutus von Hegelingen) ; le bruit court qu'il doute de l'immortalité de l'âme. En réalité Hegel était à la fois suffisamment prudent et suffisamment hermétique pour qu'il fût bien difficile de porter des accusations précises de cet ordre !
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« plan le devenir, l'histoire.

Comment est-ce possible ? C'est possible parce que Hegel conçoit une démarche rationnelle originale — la démarche dialectique — dans laquellela contradiction n'est plus ce qu'il faut éviter à tout prix, mais devient au contraire le moteur même de la pensée, enmême temps qu'elle est le moteur de l'histoire puisque l'histoire n'est qu'une Pensée qui se réalise.

Répudiant leprincipe de contradiction d'Aristote et de Leibniz en vertu duquel une chose ne peut à la fois être et ne pas être>Hegel met la contradiction au cœur même de la pensée en même temps que dans les choses.

La pensée n'est plusstatique, elle procède par contradictions surmontées de la thèse à l'antithèse et à la synthèse, comme dans undialogue la vérité se fait jour à partir de la discussion et des contradictions.

Une proposition (thèse) ne peut pas seposer sans s'en opposer une autre (antithèse) dans laquelle la première est niée, rendue autre qu'elle-même («aliénée »).

La première proposition se retrouvera finalement transformée et enrichie dans une nouvelle formule quiopère entre les deux précédentes une liaison, une « médiation » (synthèse).

La dialectique qui est pour Hegel ladémarche supérieure de la pensée est en même temps, répétons-le, « la marche et le rythme des choses elles-mêmes ».

Voyons par exemple comment le concept fondamental d'être s'enrichit dialectiquement.

Comment l'être,cette notion qui est à la fois la plus abstraite et la plus réelle, la plus vide et la plus compréhensive (cette notion oùle vieux Parménide s'enfermait : l'être est, on ne peut rien dire d'autre) devient-il autre chose ? C'est en vertu de lacontradiction que ce concept renferme.

Le concept d'être est le plus général mais aussi le plus pauvre.

Être, sansaucune qualité ni détermination — c'est finalement n'être rien du tout, c'est ne pas être ! L'être pur et simpleéquivaut au non-être (voilà l'antithèse).

Il est facile de voir que cette contradiction se résout dans le devenir(puisque devenir c'est ne plus être ce qu'on était).

Les deux contraires qui engendrent le devenir (synthèse) seretrouvent en lui fondus, réconciliés. Nous donnerons pour finir un exemple très célèbre de dialectique hégélienne qui sera un des points de départ de laréflexion de Karl Marx.

Il s'agit d'un épisode dialectique tiré de la Phénoménologie de l'Esprit, l'épisode du maître etde l'esclave.

Deux hommes luttent l'un contre l'autre.

L'un d'eux est plein de courage.

Il accepte de risquer sa viedans le combat montrant ainsi qu'il est un homme libre, supérieur à sa vie.

L'autre qui n'ose pas risquer sa vie sesoumet.

Le vainqueur ne tue pas son prisonnier, au contraire il le conserve soigneusement comme un témoin et unmiroir de sa victoire.

Tel est l'esclave, le « servus », celui qui, à la lettre, a été conservé. a) Le maître contraint l'esclave au travail pendant que lui-même profite des agréments de la vie.

Le maître necultive pas son jardin, ne fait pas cuire ses aliments, n'allume pas son feu : il a son esclave pour cela.

Le maître neconnaît plus les rigueurs du monde matériel puisqu'il a interposé un esclave entre le monde et lui.

Le maître parcequ'il lit la reconnaissance de sa supériorité dans le regard soumis de son esclave est libre tandis que ce dernier sevoit dépouillé des fruits de son travail, dans une situation de soumission absolue. b) Cependant cette situation va se transformer dialectiquement parce que la position du maître recèle unecontradiction interne : le maître n'est le maître que par l'existence de l'esclave qui conditionne la sienne.

Le maîtren'est le maître que parce qu'il est reconnu comme tel par la conscience de l'esclave et aussi parce qu'il vit du travailde son esclave.

Toutes les jouissances de sa vie le maître les doit au travail de l'esclave.

Il est en ce sens, enquelque sorte, l'esclave de son esclave. c) En fait l'esclave qui était plus encore l'esclave de la vie que l'esclave de son maître (c'est par peur de mourir qu'ils'était soumis) va retrouver une nouvelle forme de liberté.

Placé dans une situation malheureuse où il ne connaît quedes épreuves il va apprendre à se détacher de tous les événements extérieurs, à s'affranchir de tout ce quil'opprime en développant sa conscience personnelle.

Mais surtout l'esclave sans cesse occupé à travailler apprend àvaincre la nature en utilisant les lois de la matière et récupère une certaine forme de liberté (la domination de lanature) par son travail.

Par une conversion dialectique exemplaire le travail servile lui rend sa liberté.

L'esclave,transformé par ses épreuves et par son travail même, enseigne ainsi à son maître la vraie liberté qui est maîtrise desoi-même.

Ainsi la liberté stoïcienne se présente à Hegel comme la réconciliation de la maîtrise et de la servitude.. »

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