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Heidegger: Le dasein et le temps

Publié le 07/01/2004

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heidegger

« La relation avec autrui est constitutive du Dasein : il n'existe et ne devient lui-même que dans laconfrontation avec l'autre que soi, qui est aussi un autre soi-même (pensez aux tout premiers moments de lavie : l'homme accède peu à peu à la conscience par la relation avec autrui). C.

Le « on » Dans la banalité quotidienne, le Dasein se rapporte à un autrui impersonnel et général : le « on ».

Le « on »,c'est l'opinion, la moyenne, que personne n'a jamais rencontrée, mais qui doit bien exister puisqu'on le dit !C'est le « on » qui détermine ce qu'on dit, ce qu'on pense, ce qu'on fait, ce qu'on sent : c'est à ce sujet quin'est personne que le Dasein confie le soin de décider de ses goûts, de ses loisirs, de ses opinions.

Le Daseinse délivre ainsi de la dure condition d'avoir à être soi-même, en s'abandonnant à la lénifiante dictature du «on ». Retour à la temporalité A.

Les trois dimensions de la présence au monde L'ouverture au monde comporte trois éléments indissociables : la « sensibilité », l'« interprétation » et le «discours ».

En clair, tout homme est doué d'une affectivité fondamentale, par laquelle et en laquelle il sesent situé sans l'avoir choisie ; tout homme interprète le monde, c'est-à-dire lui donne un sens à partir deses projets ; enfin, tout homme articule les différents éléments de sa situation en une unité, bref, estcapable de signifier et de raisonner.

La sensibilité, dont l'essence originaire est l'angoisse, nous révèle notre passivité fondamentale : je ne suispas maître de mon humeur.

Elle révèle le caractère contingent de l'existence, le fait que le Dasein est jetédans l'existence sans l'avoir choisie, abandonné à lui-même.

Elle se fonde donc sur un passé immémorial :notre venue à l'existence.

L'interprétation s'opère dans l'anticipation de l'avenir : elle implique la projection de soi en avant.

Le futurn'est pas seulement un maintenant qui n'est pas encore, et qu'il faudrait attendre, mais le mouvement de seporter vers ce qui n'est pas.

C'est à partir du projet que le passé lui-même prendra un sens, et seraréassumé, sauvé en quelque sorte.

Le futur a la priorité : il est ce qui donne son dynamisme à la temporalitédu Dasein.

Cette temporalité active, enracinée dans un projet résolu du Dasein, est l'idéal de l'existence authentique.Elle doit être conquise sur l'existence inauthentique, qui est notre lot habituel. B.

Authenticité, inauthenticité Il y a en effet pour le Dasein deux manières d'exister : soit il assume résolument la condition de Dasein, enne se cachant ni sa liberté ni sa contingence ; soit il fuit cette condition et cherche à se décharger de soien s'abandonnant au « on ».

Le Dasein authentique ne se dissimule pas sa propre situation : jeté dans l'existence sans savoir pourquoi, ildoit porter hardiment le fardeau d'être seul responsable de soi.

Il revendique ses choix, ne vit pas à laremorque du monde, mais se donne à lui-même son temps, en se pro-jetant activement dans le futur.

Le Dasein inauthentique n'est pas maître de son temps : il se laisse absorber et porter par le temps deschoses.

Il attend l'avenir, il attend ce qui va lui arriver.

Ce n'est pas son avenir, mais l'avenir que le mondelui réserve.

En attendant, il se réfugie dans le présent pour ne pas penser à lui-même. C.

Bavardage et curiosité L'existence inauthentique se réalise en deux attitudes typiques : le bavardage et la curiosité.

Lebavardage, ou le « on-dit », est une manière particulière d'user du langage.

On ne cherche pas à penservéritablement les choses à travers les mots, mais on manie des pensées mortes, en veillant seulement à seconformer à « ce qui se dit ».

On se borne à opposer des mots à d'autres mots, à répéter des opinionspréfabriquées, sans chercher la vérité.

La curiosité, c'est la chute et la fuite dans le monde.

Il s'agit de sortir constamment de soi sans retour, ens'engageant dans la quête indéfinie du nouveau, de l'inédit, dans le seul but de se distraire de l'angoisse.Une perpétuelle agitation supprime toute réflexion sur soi, permettant d'éradiquer toute vie intérieure.

Lacuriosité entretient l'illusion d'une vie intéressante, « à la page », et cache le vide terrifiant d'une existenceaveugle à l'essentiel, qui ne s'appartient pas à elle-même. D.

La mort C'est en pensant lucidement à sa propre mort, qui est sa possibilité la plus personnelle, que le Dasein peutressaisir l'ensemble de son existence, et se l'approprier, en s'arrachant à la déchéance de l'impersonnalité.

Lamort doit être le revers de toute action, la possibilité qui hante chacun de nos actes, pour qu'il soit effectuéà chaque fois comme s'il était le dernier.. »

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