Devoir de Philosophie

Le héros d'un roman de Virginia Woolf, Orlando, un jeune aristocrate de l'époque élisabéthaine, épris de littérature, invite dans sa riche demeure ancestrale un poète qu'il admire. Comme cette compagnie le change de celle des gentilshommes « au corps vif et hardi, mais à l'esprit paresseux et couard » ! Le nouveau venu, par ses bizarreries, ses paradoxes, ses impertinences, réveille l'antique demeure assoupie, enchante et affole son hôte, qui en vient à penser qu'il a introduit chez lu

Publié le 20/02/2011

Extrait du document

virginia

• Beaucoup de personnes pensent que la lecture est nécessaire pour se cultiver. • Certes certaines lectures rassurent, ou simplement amusent, endorment même à force de sirop anecdotique et sentiments banalisés, comme ce fut le cas de Mme Bovary avec les lectures romanesques. • Mais s'il s'agit d'oeuvres de véritable qualité littéraire... • ... et d'un lecteur attentif, actif — deux conditions essentielles,... • ... la lecture ne peut pas être indifférente ; • elle peut même être initiatrice, dévoiler, entraîner... • Dégager le plan en regroupant les termes de V. Woolf et ceux du libellé accompagnateur.

virginia

« • Le voici donc hors du repos (sens ler de « inquiéter » = in privatif + lat.

quies, etis = repos, ce repos que la vienous pousse (protection instinctive) à tisser autour de nous.• Repos d'esprit, de conscience, repos social (conservatisme) qui sont commodité, adaptation aux circonstancesque nous voulons voir en « état de fait », égoïsme, privilèges :Montaigne le constate : « Nous avons la vue raccourcie à la longueur de notre nez.

» • Or inquiéter = réveiller toutes les interrogations qui dorment sous le bouclier des conventions.• Cf.

Rousseau : « J'aime mieux être un homme à paradoxes qu'un homme à préjugés.

»• Paradoxe = ce qui est contraire à 5«a — opinion commune.• Ainsi Rousseau, qui peut être haï ou aimé dérange.

Il dérangea son siècle avec L'Emile --.

persécutions (petitsexemples de paradoxes : ne pas lire de livre avant quinze ans sauf Robinson Crusoé; nourrir soi-même son bébé, plusde nourrices mercenaires).

Car il secoue les idées toutes faites ou préjugés : jugement établi avant d'avoir des faitspour l'élaborer.• Contrat social stupéfie par sa théorie du « peuple souverain ».

J.-J.

Rousseau balaie avec une audace entière ceque le réformisme des autres philosophes de son siècle a de conservateur.Il témoigne avec courage, par sa vie en marge, jalousement préservée, d'un autre système de valeurs, d'autresréalités humaines, d'une autre forme de civilisation que ceux communément admis autour de lui et encoremaintenant si souvent.

Net modèle de l'inquiéteur car il ose (être soi, entre autres).• Idem : J.-P.

Sartre scandalise par exemple avec La Nausée.• Voici donc comment la lecture peut « inquiéter » en tous ces domaines intellectuels, moraux, politiques (cf.

aussiE.

Zola).• Mais inquiéter = aussi « secouer la conscience littéraire en bouleversant la conception traditionnelle » (Michard).• Nous avons nos habitudes de lecture, n'aimons pas en être dérangés.

Subitement nous rencontrons un texte quinous fait bondir.

Ex.

: Une Charogne (Baudelaire) : nous avons l'impression de voir entrer chez nous « un diaboliqueesprit ».• Car certains grands noms sont des chocs littéraires : — A.

Gide avec Les Nourritures terrestres, poème à la composition très lâche, « affistolé » de divers éléments ; etplus encore avec la construction en « abyme » de : Les Faux Monnayeurs « roman dans le roman ».— Ch.

Baudelaire et les mystérieuses correspondances qu'il révèle à l'« hypocrite lecteur », son « frère » ;— A.

Rimbaud surtout, à la prodigieuse aventure poétique l'« expérience surhumaine » d' Une saison en enfer et la «parade sauvage » des Illuminations...— ou A.

Jarry et l'humour noir de son Ubu grotesque...— il faudrait en citer bien d'autres. III.

« Éveiller ». • Quel est donc le résultat de ces rencontres avec les esprits qui ne sont ni « paresseux [ni] conards » ?• Lecture = conversation.

Nous « frott[ons] et lim[ons] [notre] cervelle » (Montaigne) à celles des auteurs etabordons leur pensée.• Elle provoque des chocs salutaires i.e.

bons pour notre santé spirituelle, morale, sociale.• Elle nous pousse au courage de l'esprit, à voir en face, à VOIR.

Cf.

A.

Rimbaud, sa quête, son obstination forcentl'admiration, deviennent des valeurs entraînantes.• Nous sommes d'abord tirés de notre sommeil, de notre léthargie intellectuels.

Nous avons envie d'en lire plus.

Ex.

:admirant quelques poèmes des Fleurs du Mal nous avons le désir de continuer ;— ou : un des volumes de la Comédie humaine nous séduit : nous continuons à travers l'oeuvre de Balzac;— ou bien secoués par la page de Montesquieu sur l'Esclavage des nègres, nous réfléchissons sur le problème duracisme, de l'intolérance, du fanatisme, nous élargissons nos voies, complétons nos lectures.• D'où nous ouvrons les yeux au point d'être éblouis :— Le Cid et la valeur exemplaire de Corneille ;— la rencontre avec Pascal, et nous avons les Pensées comme livre de chevet... — Éblouissement causé par la philosophie (ainsi Platon ; de même Socrate et ses disciples).• La lecture alors forme notre curiosité (plus on lit plus on désire lire), donc ouvre l'esprit (jugement, réflexion).Remarquable maître à penser : Montaigne.

Il est le tremplin pour nos conceptions, nous oblige à voir clair : disciplinesur nous-mêmes, car c'est la liberté sous notre entière responsabilité (méditation sur les pages : De l'éducation desenfants, Que philosopher c'est apprendre à mourir; Pour moi donc, j'aime la vie...).

Il devient un ami que nous nequittons plus.• Le livre et son auteur nous aident, ouvrent la voie, car la lucidité, la recherche de la vérité, l'honnêtetéintellectuelle qu'ils préconisent sont en réalité très difficiles.• De même Diderot et les multiples questions qu'il pose et qui vont à l'encontre de tout ce qui nous a nourri : Rêvede d'Alembert : « il n'y a pas d'individus » ; « la pensée qu'il n'y a pas de Dieu n'a jamais effrayé personne »...• Le livre donc stimule, excite = autre sens d'éveiller...• Éveiller au monde.

Notre vie heureuse et quiète de jeunes privilégiés se heurte à l'absurde, à la destinée humaine :révélation ! (Le Roi se meurt E.

Ionesco).• Ou bien, socialement, nous prenons contact avec les réalités de la misère : Dickens, Les Misérables (V.

Hugo), E.Zola...

Simone Weil : L'enracinement, La condition ouvrière.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles