Devoir de Philosophie

L'histoire est-elle un concept universellement partagé ?

Publié le 09/02/2004

Extrait du document

histoire
. « Ne te jetterais-tu pas... le démon ? » Notons d'abord ici que ce qui intéresse NIETZSCHE dans l'Éternel Retour c'est l'effet de cette croyance sur l'homme qui en serait pénétré. Le thème est envisagé non plus dans une perspective cosmologique (comme dans la pensée antique) mais dans une perspective existentielle, psychologique, et morale. C'est de moi, c'est de ma vie dont il s'agit : « Cette vie, tu devras la revivre ». La question est de savoir si nous sommes capables de supporter cette pensée de l'Éternel Retour. L'homme qui a la révélation de l'éternel retour est tenté de maudire le démon. Car l'éternel retour nous condamne à accepter, pour l'éternité, toutes les épreuves qui nous sont advenues et qui, éternellement, se reproduiront. D'où l'aspect terrifiant de cette sorte d'immortalité qui nous est promise. Calypso, après le départ d'Ulysse pleurait à la pensée qu'elle était immortelle, condamnée pensait-elle à souffrir sans fin.
histoire

« d'une promenade sur les bords du lac de Silvaplana, au lieu-dit Surlei, près d'une saillie rocheuse (sur laquelle estaujourd'hui fixée une plaque qui rappelle l'événement) il a pour la première fois l'intuition du Retour Eternel.

Leséléments du monde étant en nombre fini, les combinaisons possibles finies également, chacun de nos instants estdonc appelé à revenir.

Nous repasserons indéfiniment par les mêmes phases, nous revivrons plus tard et encore plustard éternellement cette vie que nous vivons à présent.Révélation brutale, inopinée qui dit-on parfois transforme alors radicalement la philosophie de NIETZSCHE, préludantà son ultime phase.

En réalité ceux qui ont lu attentivement toute l'oeuvre de NIETZSCHE savent que ce thème del'éternel retour a toujours hanté la pensée de l'auteur.

Auriez-vous le courage de revivre toute votre vie avec sesjoies et ses chagrins telle que vs l'avez vécue ? « ...

Que dirais-tu si un jour...

jusque dans ta solitude...

» NIETZSCHE n'est pas un philosophe comme les autres.

C'est un philosophe poète, un prophète.

L'éternel retour estici présenté comme la révélation d'un démon, dans un climat d'étrangeté et de mystère.

Les détails les plusordinaires de notre vie, destinés à être revécues intégralement se chargent de mystère.

Tout reviendra...

« cettearaignée-là également et ce clair de lune entre les arbres et cet instant-ci et moi-même ».

Lou Salomé dansl'ouvrage qu'elle a consacré à Nietzsche raconte que son ami ne parlait de l'éternel retour qu'à voix basse, entremblant de tous ses membres... « ...

Cette vie tu devras la revivre...

d'être renversé à nouveau.

» Le temps tel que se le représente la science historique (et aussi le christianisme qui a une perspective historique : lacréation, le pêché, la Rédemption) est irréversible.

Chaque instant est vécu, puis englouti à jamais.

Le temps ainsireprésenté est comme une ligne parcourue par un mobile qui ne revient jamais en arrière.

NIETZSCHE récuse cetteimage moderne de la temporalité et retrouve l'image que les philosophes antiques se faisaient du temps.

Le tempsétait pour eux plutôt comme un rythme, comme un parcours circulaire qui sans cesse repasserait par les mêmesendroits ; non pas un point mobile sur une ligne, mais un point décrivant toujours le même cercle dans une courseinfinie, « toujours recommencée » comme dit Valéry.

Le temps, disait Platon, c'est « l'image mobile de l'éternitéimmobile ».

Les stoïciens avaient expressément formulé ce thème : pour eux, au terme d'un cycle de plusieursmillions d'années, à la suite d'une conflagration universelle, tout le cours du temps recommençait avec les mêmespéripéties... « Ne te jetterais-tu pas...

le démon ? » Notons d'abord ici que ce qui intéresse NIETZSCHE dans l'Éternel Retour c'est l'effet de cette croyance sur l'hommequi en serait pénétré.

Le thème est envisagé non plus dans une perspective cosmologique (comme dans la penséeantique) mais dans une perspective existentielle, psychologique, et morale.

C'est de moi, c'est de ma vie dont ils'agit : « Cette vie, tu devras la revivre ».

La question est de savoir si nous sommes capables de supporter cettepensée de l'Éternel Retour.

L'homme qui a la révélation de l'éternel retour est tenté de maudire le démon.

Carl'éternel retour nous condamne à accepter, pour l'éternité, toutes les épreuves qui nous sont advenues et qui,éternellement, se reproduiront.

D'où l'aspect terrifiant de cette sorte d'immortalité qui nous est promise.

Calypso,après le départ d'Ulysse pleurait à la pensée qu'elle était immortelle, condamnée pensait-elle à souffrir sans fin.

Poursupporter l'éternel retour il faudrait l'avènement d'un homme d'une force morale et d'un courage inouï.

On voit icicomment les deux thèmes fondamentaux du nietzschéisme, le thème du surhomme et de l'éternel retour sontétroitement liés.

Le surhomme c'est avant tout l'homme qui serait capable de regarder en face l'éternel retour, dedire au démon qui le lui a révélé : « Tu es un dieu...

». Qu'est-ce que le Surhomme ? Le Surhomme est une forme d'humanité supérieure qui laisse parler en lui la totalité des instincts, et précisémentceux-là mêmes que la Culture christianisée a étouffés parce qu'ils étaient des formes de la volonté de puissance, «ce qu'il y a de pire » en l'homme : égoïsme, instinct de domination, sexualité.

Mais il convient ici de souligner unpoint important.

L'homme est de toute façon un être de culture.

Il n'est donc en aucun cas possible de retourner aumoment où les Barbares étaient encore indemnes des effets de la volonté de puissance de leurs esclaves, momentfondateur de la culture.

Les instincts doivent être libérés pour être spiritualisés : « L'homme supérieur serait celui quiaurait la plus grande multiplicité d'instincts, aussi intenses qu'on peut les tolérer.

En effet, où la plante humaine semontre vigoureuse, on trouve les instincts puissamment en lutte les uns contre les autres...

mais dominés.

» Cesurhomme parvient à la connaissance véridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décriteprécédemment.

Il se réalise dans les seules issues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fictionconnue comme telle, ou celle de la connaissance intellectuelle.

Il réalise ainsi le sens de l'humanité même, car il estcelui qui adhère à la doctrine de l'Éternel Retour et qui donc est le sommet de la volonté de puissance. C.

L'histoire existe dans toutes les sociétés• Toute société a donc conscience d'avoir une histoire.

Claude Lévi-Strauss (né en 1908) distingue deux formesd'histoire :— l'histoire stationnaire, celle du temps cyclique de l'Antiquité grecque et des peuples primitifs ;— l'histoire cumulative, celle du temps linéaire des sociétés monothéistes et/ou industrielles qui donnent au tempsune place essentielle.• Mais cette distinction est-elle objective, s'interroge Lévi-Strauss dans Race et Histoire ? Ne vient-elle pas « plutôt. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles