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Histoire littéraire: Qu'est-ce que le Symbolisme ?

Publié le 23/06/2009

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histoire

• Définition Le symbolisme connut son apogée dans les dernières années du XIXe siècle. Réunis par le goût du mystère et du surnaturel, les poètes symbolistes travaillaient la langue en musiciens pour établir les «correspondances« chères à Baudelaire. Pour ces artistes, la science et la connaissance intellectuelle du inonde ne suffisaient pas. Seule l'intuition, en forgeant des images à valeur de symbole, pouvait parvenir à dévoiler toute la réalité, visible et invisible.

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« LES RESSOURCES MUSICALES DELA LANGUE Le symbo lisme est un mouvement littéraire et pictu ral de la fin du XIX' siècle.

En littérature , il prend son essor à partir de 1885 et se prolonge au début du XX' siècle .

Si le roman est le moyen d'expression privilégié du naturalisme , c'est à travers la poésie et le théâtre qu'une pléiade d'auteurs d'horizons très différents va explorer la musicalité de la langue et sublimer un •style archétype et complexe , [ ...

] l'alexandrin à arrêts multiples et mobiles» .

Ces poètes vont en tirer une esthétique résolument novatr ice, de laquelle il convient moins de rechercher un sens logique que d'en goûter les libres jeux de sonorités et les images et symboles qui leur répondent.

ORIGINES ET DÉFINITIONS EN RtACTION CONTRE LE ROMANTISME ET LE NATURALISME Depuis le début du siècle, les écoles du romantisme et du réalisme dominent la scène littéraire.

• Le groupe des parnassiens (Théophile Gautier , Théodore de Banville, José Maria de Heredia, Sully Prudhomme , Leconte de Lisle ...

) s ' oppose au lyrisme exacerbé du romantisme et se déclare en faveur du formalisme; les membres de ce groupe œuvrent essentiellement entre les années 1850 et 1870.

• Le symbolisme se crée aussi en opposition au réalisme et au naturalisme (incarné par la haute figure d 'Émile Zola}, voués à une description précise et fidèle de la réalité .

Pour les symbolistes, il s'agit à présent de dégager la littérature de tout intérêt documentaire , de tout rôle social, de toute responsabilité morale.

MALLARMÉ , LE MAITRE Mallarmé s'impose comme théoricien et maître du mouvement symbo liste .

~esthétique mallarméenne se fonde sur un principe idéaliste : les deux mots clés sont •Verbe» (ou • Dire ») et • Idée »; le Verbe comme révélateur et véhicule de l'Idée pure .

TROIS GÉNÉRATIONS • La première génération est dite •des maîtres» : Auguste Villiers de ~Isle-Adam , Paul Verlaine , Stéphane Mallarmé et Charles Cros.

• La deuxième génération réunit notamment Émile Verhaeren, Georges Rodenbach , Jean Moréas, Jules Laforgue , Jean Lorrain, Rémy de Gourmont, Albert Samain, le sàr Péladan , Gustave Kahn , Charles Mariee , Félix Fénéon , Saint- Pol Roux , Maurice Maeterlinck, Max Elskamp , Maurice Barrès , Paul Adam , Marie Krysinska , Henri de Régnier , Francis Vielé-Griffin, etc.

• La troisième géné ration est repré sentée surtout par Marcel Schwob , Léon Daudet , Paul Claudel, Francis Jammes , André Gide , Paul Valéry , Pierre Louys, Paul Fort, Camille Mauclair, Alfred Jarry et Aurélien Lugné-Poe .

Au sein de cette génération, il faut distinguer deux groupes : les poètes et les dramaturges (auteurs de théâtre ou d'opéra) .

Paul Fort, Lugné -Poe, Claudel et Jarry ont participé au renouveau de l'écriture théâtrale et de la mise en scène .

LES INFLUENCES Les symbolistes puisent leurs sources dans des courants assez divers : le romantisme (allemand d 'abord) , la philosophie platonicienne des idées , les philosophies de Hegel et de Schopenhauer, ainsi que la tradition ésotérique des XVIII' et XIX' siècles.

ACTE FONDATEUR ET PRINCIPES • Le symbolisme naît officiellement le 18 septembre 1886 avec la publication du Manifeste de Jean Moréas dans le supplément littéraire du Figaro .

• Trois grands principes définissent l'esprit symboliste: 1.

préférer l'idée et le signe au réel ou à la matière ; 2 .

privilégier la suggestion plutôt que la représentation ; LES REVUES La presse et les grandes revues, souvent critiques, accompagnent la naissance et le développement du symbolisme.

Trois générations de revues se succèdent : ·Ju s qu'en 1885 , La Nouvelle Rive gauche (qui devient Lutèce , dirigée par Léo Trézenik ) abrite les écrivains • décadents».

Sur un ton plus modéré s'expriment les titres belges : L'Art moderne et La Jeune Belgique (188 1 ), La Société nouvelle (Verhaeren, Maeterlinck , 1884}, L'Élan littéraire; ainsi que des publications françaises telles La Revue indépendante (1884} et La Revue contemporaine (1885}.

• Viennent ensuite, avec la phase de l'installation du symbolisme, Les Taches d'encre de Barrès (1884 }, prélude à une nouvelle vague de revues plus doctrinaires :en 1885, 3.

valoriser la musicalité de la langue ou l'harmonie , aux dépen s de la forme en tant que telle .

• Le symboliste est un poète inspiré, qui fait appel à son imagination, au rêve, jouant ainsi l'intermédiaire entre les hommes et les mystères de l'unive rs.

Cet intérêt pour le mystère, l 'inquiétude et la curiosité métaphysique surgit dans les années 1870 avec la redécouverte de Charles Baudelaire et la traduction de la Philosophie de l'inconscient de Hartmann (1842 -1906 } ou Le Monde comme volonté et comme représentation d 'Arthur Schopenhauer (1788-1860 ).

• ~intérêt des auteurs pour les zones obscures du monde peut être rattaché aux interrogations et aux angoisses d'une société en mutation , qui découvre à travers les premières expérimentations psychologiques (et en particulier les travaux sur l'hystérie menés par Charcot puis par Freud ) un univers sombre et inquiétant de pulsions inconnues .

LES THÈMES Même si les symbolistes font part de leurs propres préoccupations , c'est toujours sous la forme de thèmes universels .

lis refusent l'anecdote pour traiter des problèmes fondamentaux communs à tous les hommes : la vie, la mort, l'amour , la nature , la méditation sur le temps , la solitude de l'homme en proie à l'angoisse , au désespoir .

À la fin du siècle, le symbolisme possède un rayonnement réel qui se traduit par le développement d 'une littérature marginale par rapport au mouvement et à sa doctrine, mais imprégnée de l'atmosphère et des grands thèmes de celui-ci .

Cette influence ne se limite pas à la poésie , elle touche également le roman , ainsi que la critique littéraire .

La Revue wagnérienne; en 1886 , Le Décadent, La Pléiade , La Vogue, Le Symboliste ...

• Les revues créées durant la troisième phase , celle du triomphe du mouv ement, seront plus durables : La Plume, La Revue blanche et, en 1890 , Le Mercure deFronce .

Le symbolisme a réalisé l 'alliance de la création poétique et de la réflexion sur la poésie qui marquera profondément celle-ci au xX' siècle.

LES POÈTES LES MAITRES L PREMIÈRE GÉNÉRATION Stéphane Mallarmé (Paris, 1842-Valvins , 1898 } • Sa vie- Très jeune orphelin de mère, Mallarmé connaît une enfance triste au collège.

Professeur d'anglais Verlaine s'installe ensuite en (1863} en province , il revient à Paris Angleterre , où il enseigne .

Malgré en 1871 .11 est très tôt marqué par la une vie de débauche et de misère , lecture des parnassiens , puis par celle Verlaine trouve enfin un public de Baudelaire et d 'Edgar Poe.

D 'ailleurs , à la fin de sa vie : il est proclamé ses premiers poèmes (L'Azur, 1864; •prince des poètes» en 1894 .

Brise marine , 1865} recourent aux • Ses thèmes -~ambiguM féminine thèmes baudelairiens pour poser les (l'identité) .

termes du néant : refus de l'univers, • Ses œuvres les plus célèbres : blessant et attirant à la fois, nostal gie -Poèmes saturniens, 1866 de l 'unité enfantine ou d'un temps -Romances sans paroles , 1874 antérieur .

-Sagesse, 1881 Aprè s une -Jadi s et Naguère , 1884 cruelle -Parallèlement, 1889 période de doute Auguste Villiers de L'Isle-Adam (1866, (Saint-Brieuc, 1838-Paris , 1889} ede suis • Sa vie -Issu de la vieille noblesse mort et bretonne , le comte Villiers de ~Isle- ressuscité») , Mallarmé ( ici peint par Adam s'installe à Paris en 1859 .

Son Edouard Manet ) conçoit désormais goût pour la poésie le conduit à son œuvre comme une expérience rencontrer dans un premier temps les métaphysique : il faudra • peindre parnassiens, puis Baudelaire, à qui non la chose, mais l'effet qu'elle il voue une grande admiration ; c'est produit », •évoquer dans une ombre grâce à lui qu'il découvre Edgar Poe.

expresse l'objet tu par des mots Également influencé par Hegel, allusifs, jamais directs» .

Ayant il développe une forme d'Idéalisme découvert Wagner en 1885, le poète mystique.

Ses premiers écrits , accumule des vocables dont la Premières Poésies (1859), Isis sonorité veut rivaliser avec la musique .

(à caractère philosophique , 1862), Mallarmé ne tarde pas à devenir le ne rencontrent pas un franc succès maître de la génération symbo liste .

auprès du public.

Il décide donc Il consacre la fin de sa vie au •Livre» de miser sur le théâtre et écrit conçu comme • œuvre d 'art totale ».

les drames Ellen (1865} et Morgane • Ses thèmes- Néan~ disparition, (1866}, qui ne seront jamais ésotérisme .

représentés.

Il se tourne ensuite vers • Ses œuvres les plus célèbres : un style plus romanesque aux thèmes -Poésies complètes, 1887 terribles (Contes cruels , 1883 }, d'un -Page s, 1891 humour inquiétant.

Dans la dernière -Vers et prose , 1893 période de sa vie, il se lie d'amitié -La Musique et les Lettres, 1895 avec Mallarmé; partageant la même -Un coup de dés jamais n 'abolira sensibilité pour la métaphysique , ils le hasard, 1897 participent tous deux à l'élaboration de l'esthétique symbo liste.

Malgré Paul Verlaine des amitiés littéraires, Villiers reste (Metz, 1844 -Paris , 1896} un marginal et s'éteint dans • Sa vie- Employé à l'hôtel de ville la solitud e et la misère .

Plus tard , de Paris , Verlaine consacre tout son Mallarmé s'efforcera de diffuser temps libre à la poésie et rencontre son œuvre .

Rimbaud en septembre 1871 .

Avec • Ses thème s-Sujets dramatiques, lui, il vagabonde pendant deux ans métaphysiques .

en Angleterre et en Belgique.

Cette ·Ses œuvres les plus célèbres : période lui inspire Romances sans -Contes cruels, 1883 parol es, sans doute son meilleur -L'Ève future , 1886 recueil.

Il adopte le parti pris constant -Tribu/at Bonhomet , 1887 d'une esthétique de la suggestion .

En -Histoires insolites , 1888 1873 , sous l'emprise de l'alcool , il tire -Axel , 1890 (posthume) sur Arthur Rimbaud, son compagnon , et passe deux ans en prison au cours LA DEUXIÈME GÉNÉRATION desquels il écrit Sagesse, dont Saint-Pol Roux les vers témoignent d 'une double (Sain t- Henry, 1861-Brest, 1940} conversion morale et mystique.

Sa vie -Paul Roux , qui deviendra. »

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