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L'histoire est-elle ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ?

Publié le 19/03/2005

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histoire

·         Mais alors, qu'est ce que l'Histoire ? Ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ?   3.      L'Histoire arrive-t-elle à l'homme ou par l'homme ?   ·         Nous avons vu que l'histoire pouvait être particulière (voir même qu'elle n'était que particulière) avec Aristote. ·         Kant pose l'histoire en tant qu'universelle. Elle concerne l'humanité, porte en elle un dessein, utile à l'homme. ·         Particulière ou universelle ? à l'homme ou par l'homme ? quelle solution trouver ?

Le sujet porte explicitement sur l'histoire. Il propose une alternative entre deux définitions apparemment incompatibles de l'histoire : pour l'une l'homme est agent de l'histoire, pour l'autre, il en est le « patient«. Deux impairs doivent être évités. Il ne faut pas se méprendre sur cette formulation : l'homme n'est pas extérieur à l'histoire, il est immergé en elle. Et cette alternative, si claire soit-elle, ne doit pas d'emblée déterminer un plan en deux parties juxtaposées. Il faut commencer par cerner le problème auquel elle renvoie, et d'abord relever l'ambiguïté de certains termes du sujet pour mieux les définir. Le terme « histoire« peut désigner aussi bien la réalité des faits passés, les événements dans leur effectivité que la conscience, la connaissance ou le récit de ces événements. Ici, l'ambiguïté peut être facilement levée : il est question de «ce qui arrive«, autrement dit de l'histoire en un sens objectif. On ne devra pas toutefois perdre de vue que l'histoire n'est telle que dans la mesure où l'homme en prend conscience  : si l'on considère que l'histoire est le déploiement de forces qui échappent à l'homme, encore faut-il que les hommes non seulement les subissent, mais aussi en prennent conscience (cf. première partie du plan proposé). Or cette conscience de l'histoire, c'est peut-être ce qui incite l'homme à agir dans l'histoire. Le terme « homme « peut désigner aussi bien l'humanité que l'être humain singulier, le genre que l'individu. La question posée peut appeler une réflexion sur la participation de chaque être humain à l'humanité : si l'histoire est ce qui arrive à l'homme en son individualité, ce peut être également ce qui arrive par l'homme en général. Mais il est possible aussi de considérer que l'humain en moi est peut-être ce qui me fait agir dans mon individualité (cf. la citation de Lacan donnée dans la seconde partie). Mais si ces ambiguïtés nous acheminent au problème du sujet, celui-ci exige essentiellement une réflexion sur la notion d'événement («ce qui arrive«). Dans quelle mesure l'homme a-t-il prise sur l'événement ? L'événement, que l'homme en soit ou non à l'origine, surprend toujours au moins partiellement : il manifeste quelque chose à l'homme qui déborde son intention mais qui peut élargir son champ de conscience. C'est en conceptualisant la notion d'événement que l'on construira le plan du devoir : on peut considérer que ce que révèle l'événement relève d'un ordre supérieur à l'homme en son humanité ou en son individualité, et dans ce cas on défend une conception finalisée de l'histoire (ce sera la première partie) ; on peut aussi considérer que ce que l'événement révèle, c'est l'être humain à lui-même, et dans ce cas on peut concevoir que l'individu est sujet de l'événement, ou même dépasser l'alternative en question (ce sera la seconde partie).

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« « Aussi bien la poésie est un genre plus philosophique et plussérieux que l'histoire : la poésie dit plutôt ce qui relève du général,l'histoire ce qui relève du particulier.

Fait partie du général l'espèced'hommes à qui il arrive de faire ou de dire telle espèce de chosesselon la vraisemblance ou le nécessaire, c'est le but de la poésiequi attribue des noms, tandis que le particulier c'est ce qu'a fait ousubit Alcibiade.

» Aristote, Poétique , 9, 1451a 36-b 11. · Aristote nous éclaire ici, l'histoire n'est que particulière.

Elle concerne chaque homme, nous éclaire sur son passé, mais nedonne rien sur un universel. · L'histoire, toujours selon Aristote, n'aurait alors put avoir de majuscule, comprenant alors non seulement une universalité, maisaussi une utilité. · L'histoire particulière de l'homme, celle qui arrive à chacun (« ce qu'a fait ou subit Alcibiade ») n'est pas une science, ellen'apporte aucune vérité. · Alors, dans ce cas, l'Histoire, majuscule, est-elle possible ? 2.

L'Histoire, ce qui arrive par l'homme. « Les individus, et même les peuples entiers, ne songent guère au fait qu'en poursuivant, chacun commeil l'entend et souvent l'un contre l'autre, les fins qui leur sont propres, ils vont de l'avant en suivant sansle savoir, comme un fil conducteur, le dessein de la nature qui leur est lui-même inconnu, et travaillent àfavoriser sa réalisation ; ce qui, même s'ils le savaient, leur importerait pourtant assez peu.

» Kant, Idée d'une histoire universelle . · D'après Kant, L'histoire est un produit de l'homme, non volontaire, mais qui connaît tout de même une réalisation. · En faisant l'histoire, l'homme s'accomplit, il oeuvre, sans le savoir, à son bien être. · Le dessein de l'histoire n'est pas, selon Kant raisonnable.

C'est dans la nature qu'il faut le chercher.

Mais cela n'empêche que sa réalisation est humaine. · L'histoire qui arrive par l'homme a ici un aspect universel, elle vise à donner à tout les hommes un bien être, un accomplissement, une réalisation.

Elle n'est plus un simple témoignage particulier. · C'est l'histoire, dans son ensemble, des hommes, dans leur ensemble, qui permet de réaliser le dessein de la nature. · Pour Kant, contrairement à Aristote, il y a une histoire universelle, philosophiquement valable, qui puisse être connue et concerner l'ensemble des hommes. · Mais alors, qu'est ce que l'Histoire ? Ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ? 3.

L'Histoire arrive-t-elle à l'homme ou par l'homme ? · Nous avons vu que l'histoire pouvait être particulière (voir même qu'elle n'était que particulière) avec Aristote. · Kant pose l'histoire en tant qu'universelle.

Elle concerne l'humanité, porte en elle un dessein, utile à l'homme. · Particulière ou universelle ? à l'homme ou par l'homme ? quelle solution trouver ? · L'histoire particulière ne peut être universelle.

Nous pouvons suivre Aristote dans ce sens .Mais il faut alors être aussi très clair sur le terme employé : il s'agit d'une histoire particulière, pas del'Histoire. · L'Histoire, même si elle est niée par Aristote, est postulée par Kant, mais bien différenciée aussi de l'histoire particulière de chaque homme. · Le dessein de l'histoire n'est pas dans le vécu de chacun, mais dans celui de l'ensemble des hommes. · Ce qui nous permet de différencier ces deux histoires est la majuscule appliquée en français, mais aussi le terme allemand qui différencie l'histoire au sens grecque, aristotélicien, Historie , et l'Histoire universelle, générale, qui englobe la totalité des histoires singulières, Geschichte . · L'histoire qui arrive à l'homme n'est pas celle qui arrive par l'Homme.. »

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