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L'histoire est-elle une science ?

Publié le 22/02/2012

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histoire
Réellement apparue avec la naissance de l'écriture, et par conséquent, la possibilité de laisser une trace concrète des faits, l'histoire succède aux divers mythes, légendes et autres récits imaginaires, pour laisser place à des récits beaucoup plus véridiques. Du grec Historié, qui signifie enquête, et Historia, la recherche, le récit ou encore la relation entre tout ce que l'on sait, on a bien souvent tendance à dire que l'homme écrit son histoire. Propre de l'être humain donc, elle tend depuis le XIXème siècle, à être considérée comme une science. Pourtant, pas leur définition propre, les termes d'histoire et de science paraissent contradictoires. Quand la première a pour but d'étudier et de constituer un récit du passé du genre humain, la seconde elle étudie des faits, des phénomènes physiologiques ou physiques, de manière à les expliquer, à les établir comme vérité générale, c'est-à-dire comme un savoir universel. Récit et vérité s'opposent déjà ici ; les méthodes d'analyse et de compréhension de ces deux champs d'études achèvent la scission entre les deux : quand l'histoire ne peut se baser que sur ce que l'homme a choisit de transmettre aux générations futures, la science doit elle, en quelques mots, être vérifiable par tous, en tout instant, et produire toujours un résultat semblable. Le problème du caractère scientifique de l'histoire se pose alors. Est-il possible de rapprocher histoire et science, et qui plus est, est-il possible d'affirmer que l'histoire est une science, au même titre que la physique, par exemple, symbole même du caractère scientifique ? Le paradoxe entre les deux termes est-il une raison suffisante pour déduire que l'histoire ne peut constituer une science en elle-même ; cependant, elle a depuis quelques temps évolué, et à partir du simple récit, elle a acquis la volonté de comprendre et d'établir un lien entre les différents faits qui constituent l'histoire de l'homme ; de ce fait, elle s'avère donc plus proche de la science que ce que l'on peut en déduire à première vue. Enfin, vis-à-vis de ce que l'on s'accorde à considérer comme scientifique et des autres études qui visent une connaissance de l'homme en particulier, et non pas de l'environnement qui l'entoure, ne serait-il pas plus juste de classer l'histoire dans une catégorie voisine de la science, celle des sciences humaines.


histoire

« du problème de vérification.

C'est donc un véritable flou qui entoure l'histoire, comme une incertitude permanenteque la recherche scientifique, et la science dans sa globalité, ont décidé de bannir.

Car c'est la généralisation,c'est-à-dire la découverte et l'instauration de lois, qui est privilégiée pour la science, quel que soit son objet d'étude: les corps réels pour la physique, la composition des corps et leur transformation pour la chimie, les astres pourl'astronomie etc.… La science étudie donc une réalité autre que le sujet qui étudie, et en tire un savoirobjectif, reposant sur l'expérience.

D'autre part, elle n'est pas la simple constatation, description des faits, mais leurexplication.

Par conséquent, l'histoire, par l'examen des évènements qui ont eu lieu et le récit fait de ceux-ci nerelèverait que de la simple description ; il n'y a rien d'explicable dans l'histoire, du moins aucune explication valablepour tous les faits historiques.

L'histoire est soumise au hasard des choses ; il est indéniable que rien ne peut y êtreprévu à l'avance ; si tel était le cas, bon nombre de faits, de guerres par exemple, auraient été envisagés, etauraient donc pu de la même manière, être évités ; « Rien n'a été plus ruiné par la dernière guerre que la prétentionde prévoir » (Paul Valéry).

L'histoire n'est pas prévisible, aucune lois n'en régit le cours ; l'historien ne peutexpliquer, tout du moins tenter d'expliquer les faits, qu'après coup.Il n'y a rien de stable, de constant dans l'histoire.

De même, un fait historique quel qu'il soit, n'est en aucun casrépétable dans ses moindres détails, comme l'est une expérience physique ou chimique : alors que l'expérience quiconsiste à utiliser de l'eau de chaux pour détecter la présence de CO2 donnera dans toujours le même résultat (l'eause trouble et un précipité blanc se forme s'il y en a, rien ne se passe s'il n'y en a pas), l'histoire ne se verra jamaissoumise à cette même régularité ; des conditions de vie ou politiques semblables n'auront pas le même impact àdifférentes époques.

Pas de loi et pas de vérification, impossibilité de recréer des conditions types, l'histoire est loinde toute méthode expérimentale, par conséquent, loin de toute logique.

Elle n'est qu'une succession de faits, quipeuvent certes être liés d'une manière ou d'une autre entre eux, mais qui ne se donnent pas d'eux-mêmes, et qui nepeuvent être prévisibles avant leur accomplissement.

Bien sur, on peut pressentir un conflit, mais rien ne le prouverationnellement ; ce sentiment est d'ordre personnel, ce n'est qu'une conviction, une opinion, rien qui ne puisse êtrevalable dans le domaine des sciences.

L'histoire ne se voit pas imposer la contrainte et la rigueur de la méthodeexpérimentale : elle reste donc un savoir quant au quel les avis peuvent diverger, les opinions varier.

Si la logique, laraison et l'expérience nous obligent tous à considérer comme vraies et indéniables des formules mathématiques,telles que a+b = b+a (quelque soient a et b) ou des considérations physiques (la gravité et la théorie de Newtonparmi d'autres), il apparaît aussi clairement que l'histoire souffre du manque d'objectivité que pourrait lui apporter lecontrôle expérimental ; uniquement fondée sur des déductions, des suppositions auxquelles les historiens sontarrivés depuis leurs débuts, le principal problème de l'histoire, celui qui est à l'origine de tout ce qui l'empêche d'êtreune science, reste bel et bien la distance entre l'évènement lorsqu'il s'est déroulé et la manière dont il est relaté etperçu par l'historien après.

En effet, alors que la science a pour but de s'intéresser à ce qui a été, ce qui est, et cequi sera, l'histoire elle, ne se focalise, et ne peut de toute manière en faire autrement, que sur ce qui a été et quin'est plus.

Outre ses caractéristiques propres, c'est cette discontinuité dans le temps qui fait que l'histoire est àpart, exclue de la science.

Cet unique rapport avec le passé, non avec le présent, ni même avec le futur, l'empêched'être pleinement objective, et l'empêche donc par conséquent, d'être une science. Les certitudes en histoire ne sont pas, alors qu'elles sont comme la condition de base de la science.

Clivagerenforcé par les méthodes propres à la science et celles propres à l'histoire, ainsi que par le rapport « temporel »entretenu avec l'objet d'étude, qui confère à la première, une objectivité, une véracité que l'expérience et larationalité ne font que renforcer, et à la deuxième, une subjectivité, comme l'absence de toute logique etl'incapacité de prévoir le déroulement historique par avance.

Cependant, ne doit-on attendre de l'historien que le puret simple récit des faits passés ? L'histoire est depuis peu entrée dans une sorte de « nouvelle ère » où s'estdavantage développé le désir de comprendre l'enchaînement des évènements, leurs liens entre eux, et où lesméthodes d'analyse se sont nettement rapprochées de celles de la science. Cependant, s'il est bel et bien nécessaire d'admettre qu'un certain degré de hasard fasse partie intégrante del'histoire, les méthodes qui la caractérisent depuis quelques temps tendent de plus en plus à la rapprocher desméthodes « purement » scientifiques.

L'histoire dans les faits, est devenue, ou plutôt est considérée comme sciencedepuis le XIXème siècle : bien qu'on ne puisse pas expérimenter les faits historiques, on peut cependant analyser lesdocuments et autres différentes sources qui nous font aboutir aux conclusions trouvées, chercher à découvrir leurprovenance, leur véracité etc.

… Par une volonté de les authentifier et de les placer dans une réalité, uncontexte bien délimité, c'est plus qu'une envie de raconter purement et simplement les faits historiques qui apparaît,mais bien un désir d'orienter, de manière justifiée, le travail de l'historien, de lui donner une signification, un but, brefde ne pas en faire une étude vaine qui n'aboutirait qu'à une étude linéaire de l'histoire, rien de plus.

Si c'est un récitdes faits tels qu'ils se sont passés que nous attendons de la part de l'historien dans un premier temps, c'est untravail d'interprétation qui doit venir ensuite, afin de leur donner pleine signification.

On se méprendrait doncsouvent sur le travail de l'historien ; il ne suffirait donc pas d'établir seulement une chronologie du passé, mais aussiet surtout d'en déduire un sens, d'insister sur l'importance des évènements relatés et les relations qu'ilsentretiennent plus ou moins directement entre eux.

Par conséquent, c'est parce l'on n'arrive pas à s'accorder sur lebut de l'histoire que celle-ci est automatiquement éloignée de la science.

La simple énonciation d'une succession defaits révolus est pour tous l'image prédominante de l'histoire.

Il est vrai qu'il n'y a là, aucun intérêt scientifique.Pourtant, si l'on va outre leurs définitions antagonistes et que l'on essaie un instant de les rapprocher, histoire etscience partagent en réalité certains points communs (et plus encore depuis les deux derniers siècles et l'évolutiondes méthodes de travails de l'historien).

Par exemple, toutes deux rapportent le réel : réalité toujours valable pour lascience, réalité passée pour l'histoire, mais réalité quand même.

Et tout comme l'homme de science, l'historien nepeut pas dire n'importe quoi, et doit prouver la conformité de son récit à la réalité.

Si les moyens de vérifications nesont pas les mêmes que pour la science, il doit démontrer clairement que ce qu'il avance est ce qui s'est réellementpassé.

L'histoire n'est pas le simple récit qui ordonne des évènements passés disparates conformément à la mémoire. »

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