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l'histoire est-elle une science ?

Publié le 18/03/2004

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histoire
L'orientation des recherches dépendent des vues personnelles de l'historien. En définitive, subjectivité et objectivité sont, en histoire, dans un rapport étroit. Mais il interroge le document et le force à parler. L'histoire ne doit pas en être disqualifiée comme science : "L'apparente servitude de l'historien de n'être jamais devant un objet passé, mais devant sa trace ne disqualifie nullement l'histoire en tant que science"( Ricoeur, Histoire et vérité) De plus, l'échec relatif de l'histoire de se constituer sur le modèle des sciences de la nature n'est pas à déplorer. Cela signifie en effet que l'histoire n'est pas un éternel recommencement dont on pourrait par des lois, prévoir le déroulement. Ce qui laisse la possibilité de concevoir pour l'homme, l'histoire comme un champs de possibilité et d'actions.   Les historiens du XIXème siècle rêvaient de faire de l'histoire une science objective. Il apparaît néanmoins aujourd'hui que ce but est inaccessible. En effet, la subjectivité de l'historien intervient à plusieurs niveaux notamment dans l'établissement des critères qui président au choix des événements. Mais aussi parce que l'histoire se penche sur des faits qui ne se caractérisent par leur singularité.
Il ne s'agit pas de réciter tout ce que vous savez sur la méthode historique mais de répondre à la question qui vous est posée. La valeur scientifique de l'histoire a été mise en question: a) parce que le fait historique étant passé ne tombe pas directement sous l'observation; b) parce que l'historien appartient lui-même à un moment donné de l'histoire, ce qui frappe son interprétation de subjectivité et de relativité; c) parce que l'impossibilité de prévoir met en cause le déterminisme historique. Envisagez ces trois points.


histoire

« SUPPLEMENT ENVOYE PAR UN INTERNAUTE: L'HISTOIRE COMME SCIENCE DE L'HOMME On oppose traditionnellement des sciences dites "exactes" ou "dures", aux sciences humaines.

Cette opposition est lourde de sous-entendus: ces dernières ne seraient ne seraient que des sciences "inexactes", "molles", des sciences au rabais qui ne doivent leur titre descience qu'à un abus de langage. Mais qu'en est-il vraiment? Parmi les sciences humaines, on compte particulièrement: la sociologie, l'histoire, l'anthropologie, la psychanalyse, etc...

Nous nepasserons pas en revue ces différentes sciences, mais nous nous intéresserons au cas particulier de l'histoire, en lui donnant une valeurgénérale.

En effet, son cas est particulièrement intéressant. 1) la comparaison sciences humaines/sciences exactes Sur quels critères se base-t-on pour dire que les mathématiques ou la physique sont des sciences alors que l'histoire n'en est pas une?Qu'est-ce qui pourrait entériner la supériorité épistémologique d'une science comme la physique sur une autre comme l'histoire? Parmi ces critères, on cite souvent: - la vérification: en physique, il est possible de vérifier une théorie.

L'histoire, elle, s'intéresse à un objet absent, disparu, du passé; il estdès lors difficile de vérifier quoi que ce soit. - le recours à un protocole expérimental: lors d'une expérience destinée à vérifier une théorie, le physicien suit un protocole qui garantitl'objectivité de ses résultats.

L'historien, lui, ne dispose pas d'une telle méthodologie.

Selon le sujet qu'il traite, il est souvent obligé dechanger de manière de procéder, selon le sujet. - la généralité: les énoncés de la science physique ont une valeur de généralité.

On définit même la science comme un passage dusingulier à l'universel.

En histoire, par contre, les résultats auxquels on peut arriver sont par nature singuliers.

Il s'agit toujours deconnaître un événement précis, dans ce qu'il a d'unique.

Aristote en tirait même la conclusion que l'histoire est moins philosophique quela poésie ( Poétique ).

En effet, un poème comme l' Iliade peut avoir une valeur générale: il nous propose des types d'hommes (le valeureux Hector, le rusé Ulysse...) qui ont une valeur de modèle. - l'utilisation des mathématiques: en physique, il est possible de réduire un phénomène compliqué en apparence à une formulemathématique simple.

Le phénomène est donc quantifiable. - l'établissement de lois: dès lors, la prévision est possible.

Il suffit de distinguer quels sont les paramètres dont la variation va entraînerune modification du phénomène.

C'est-à-dire que trouver quelles sont les lois universelles de la nature permet de prévoir cesphénomènes d'une part, et d'agir sur eux d'autre part.

En histoire, il n'y a pas et il ne peut pas y avoir recherche de lois générales a priori.L'historien s'intéresse plutôt aux causes: il se contente d'expliquer comment un événement a pu se produire, ce qui ne veut pas direqu'en réunissant les mêmes conditions, le même phénomène se répéterait.

En effet, comme il s'intéresse à des sujets humains doués deliberté, rien n'est prévisible.

La liberté est en ce sens un facteur de "désordre", rend caduque le projet d'une connaissance scientifique del'homme. - la neutralité du scientifique: en vertu de tous ces caractères de la science physique, on en déduit que le physicien est le modèle duscientifique rigoureux.

Quand un physicien fait de la physique, il n'est jamais question qu'il fasse intervenir sa subjectivité.

Par exempleses convictions religieuses ou politiques n'influent en rien sur son travail.

Ce qui fait que tout physicien peut trouver les mêmes résultatsque n'importe quel autre.

Pour eux, l'ennemi, c'est la subjectivité, dont ne peut les garantir qu'un protocole expérimental particulièrementélaboré.

On pourrait presque dire que dans les sciences exactes, ce n'est pas le scientifique qui fait la science: elle existe déjà enpuissance, il suffit d'écarter la subjectivité pour qu'elle vienne à jour.

Cantor disait en ce sens qu'il n'y a pas de différence entre unmathématicien qui dort et un mathématicien qui travaille! L'historien, lui, ne peut pas faire l'économie de sa subjectivité.

Ne serait-ce que parce qu'il a besoin de comprendre les hommes dont ilparle, d'entrer en sympathie avec...

De cette comparaison, il semble qu'il faille en effet tirer la conclusion que l'histoire, et avec elle les sciences humaines en général, n'a quepeu des titres requis pour être comptée comme science.

Elle ferait figure de parent pauvre de la communauté scientifique.

Mais est-cequ'on ne peut pas nuancer ce point de vue? 2) cette comparaison a-t-elle un sens? En fait, lorsqu'on se pose une question du type "l'histoire est-elle une science?", on suppose implicitement qu'il y a une science reine, les mathématiques, qui connaît une application privilégiée, la physique, et que au fur et à mesure qu'on s'éloigne de ces sciences modèles,on perd en rigueur et en scientificité.

On établit ainsi, volontairement ou non, une hiérarchie des sciences.

Et souvent la discussionconsiste à débattre de la question de savoir où placer le seuil entre "vraie" science et "pseudo" science ou "simili" science...

Par exemple,on s'accorde encore à la rigueur pour reconnaître une valeur épistémologique à la biologie, alors même qu'elle n'utilise pas lesmathématiques, ne permet pas la prévision, se borne souvent à enregistrer des résultats de laboratoire dont on ne mesure pas les limitesde validité...

Mais la médecine? On parle bien de science médicale! Alors qu'il s'agit d'une pratique .

Et la psychanalyse? C'est-à-dire que lorsqu'on pose la question "ceci est-il une science?", on se réfère à une science modèle, ou à un groupe de science, maispour des raisons qu'on ne mesure pas.

Le choix de la science de référence reste arbitraire.

A la limite, on peut presque admettre comme science tout ce qui se présente comme tel.

Chaque science, en son domaine, crée de nouveaux critères de scientificité, c'est vrai pour labiologie, la psychanalyse, l'histoire... Etudier la question de l'objectivité des historiens reviendra donc à montrer en quoi l'historien, dans sa pratique, crée une nouvelleconception de l'objectivité, remet en question la conception régnante de la science.

Selon la science qu'on prend comme référence, notreconception même de ce qui est scientifique, de ce qui ne l'est pas bouge. D'ailleurs, qu'est-ce qui peut justifier le privilège des mathématiques ou de la physique? La physique tient peut-être son prestige du faitqu'elle est susceptible d'application techniques, qu'elle augmente le pouvoir de l'homme sur la nature.

En ce qui concerne lesmathématiques, elles sont sans doute une connaissance royale, mais une connaissance vide comme le disait le mathématicien RenéThom, connaissance de ce qui n'existe pas dans le monde naturel qui nous entoure, pure discipline de l'esprit qu'on peut voir comme unsimple outil pour les autres sciences...

Il est trop facile de critiquer la scientificité de l'histoire en la comparant aux mathématiques, c'est-à-dire en lui reprochant de ne pas être des mathématiques, de n'être que ce qu'elle est.. »

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