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L'HISTOIRE AU XIXe et XXe siècles

Publié le 20/11/2011

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histoire

Thiers.

Adolphe THIERS (1797-1877), qui devait s'illustrer à la fois comme écrivain et comme homme d'Etat, naquit à Marseille le 5 avril 1797. Il était fils d'un ouvrier du port et fit ses études de droit à Aix-en-Provence, où il se lia intimement avec Mignd. Il vint à Paris à l'âge de 24 ans et mourut à Saint-Germain-en-Laye en 1877. Son oeuvre d'historien se résume en deux titres désignant chacun un ouvrage d'un développement considérable : Histoire de la Révolution Française et Histoire du Consulat et de l'Empire.

L'ordre ·à adopter dans leur présentation ne peut être qu'arbitraire. Si nous considérons les cinq plus grands auteurs de la première moitié du xixe siècle, nous constatons que tous sont nés entre 1787 et 1798, c'es t-à-dire dans l'espace de onze ans ct que tous se sont révélés par une oeuvre maîtresse entre 1823 et 1831, c'est-à-dire dans un laps de temps de huit années. Nous pouvons cependant grouper, d'une part, THIERS, MIGNET et GmzoT; de l'autre, Augustin THIERRY et MICHELET.

histoire

« seil.

Dans sa retraite, il poursuivit JUsqu'en 1865, soit pendant vingt-deux ans, la rédac­ tion des 20 volumes in-8• que forme cette œuvre magistrale .

Parvenu au tome xn•, il y avait placé un avertissement qui reste comme le manifeste de sa conception de l ' histoire.

« J'ai, dit-il , pour la mission de l'historien un tel respect que la crainte d'alléguer un fait inexact me remplit d'une sorte de confusion et Je n'ai de repos que je n'aie trouvé la preuve de ce que je rapporte.

» Cette preuve, il la recherche par­ tout et principalement dans les documents politiques et diplomatiques.

Mais il n'en use qu'avec l'expérience que lui a permis d'acquérir sa propre carrière d'homme d'Etat.

C'est ainsi qu'il peut dire : « Ma vie a donc été une longue étude historique.

:.

Pour lui la qualité essentielle de l'histo­ rien, c'est l'intelligence.

C'est elle qui dis­ cerne le vrai du faux, fixe le caractère des hommes et des temps, découvre l'ordre et l'enchaînement des événements.

L'équité est son suprême bienfait car rien n'abat les passions comme la connaissance profonde des hommes.

La lucidité, l'exactitude et l'impartialité de Thiers ont pour contrepartie une cer­ taine sécheresse et une certaine impassibi­ lité.

Il n'a ni parti-pris, ni passion, ni sen­ timentalité.

Quant au style, il s'accorde chez lui avec le fond.

Il est sobre et précis, peu imagé, peu coloré .

Mais les événements qu'il relate sont à ce point prodigieux que moins la narration qui nous en est faite comporte d'ornements plus l'émotion s'en dégage.

A ce titre, l'art ici est grand.

Il ne faudrait pas croire d'ailleurs que Thiers ne sache pas, quand il le veut, donner à sa phrase de l'ampleur et même un mouvement ora­ toire.

Il lui arrive même parfois d'y mettre une certaine poésie comme dans sa descrip­ tion des adieux de Fontainebleau, où sa comparaison de Napoléon à un chêne dont l 'hiver disperse les feuilles atteint une grandeur saisissante.

Guizot.

De dix ans plus âgé que Thiers , François GuizoT (1787-1874) naquit ·à Nîmes d'une famille de la bourgeoisie protestante.

Il fit paraître durant la Restauration de nom­ breux ouvrages de caractère historique et politique et notamment celui qu'on peut considérer comme son chef-d'œuvre : L'His " toire de la Révolution d'Angleterre (1828), Député, il rédigea en 1830 la protestation contre les Ordonnances et fut nommé mi­ nistre après la Révolution de Juillet .

Am­ bassadeur à Londres en 1840, il fut appelé à remplacer Thiers l'année suivante à la tête du cabinet sous la présidence nomi­ nale du maréchal Soult.

La chute de Louis­ Philippe, dont il incarna le régime, mar ­ qua la fln de sa grande activité politique.

Si l'on considère tout ce qu'il a écrit, on peut dire qu'il est un des auteurs les plus féconds qui aient existé .

Et réduit aux seuls ouvrages historiques son œuvre est encore énorme.

Voici les principaux : L'Espagne en 1808.

Histoire du Gouver­ nement représentatif (2 volumes, in-8•).

Essai sur l'histoire de France.

Collection des mémoires relatifs à la Révolution d'An­ gleterre (26 vol.).

Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France jusqu'au XIII' siècle (31 vol).

Histoire de la révolution d'Angleterre, depuis l'avènement de Ch.ar­ les 1"' jusqu 'à l ' avènement de Charles II.

Cours d'histoire moderne.

Histoire générale de la civilisation en Europe.

Histoire géné­ rale de la civilisation en France.

Washing­ ton.

Guillaume le Conquérant.

Edouard Ill et les bourgeois de Calais.

Mémoires pour servir à l'histoire de mon t.emps.

Histoir e parlementaire de la France.

Histoire de France racontée à mes petits enfants.

La conception de l'histoire chez Guizot diffère notablement de celle de Thiers.

Il faut remarquer d'abord qu'il ne s'est pas contenté comme ce dernier d'explorer une époque récente sur laquelle les documents abondaient et dont même il restait encor e de nombreux témoins vivants.

Aussi bien, son souci ne se borne pas à faire connaître des faits .

En se plongeant dans le passé et en remontant le cours des siècles, il cherche un ordre, une logique ·et un but dans la succession des événements.

Grand patriote et bourgeois attaché aux institutions parle­ mentaires, il aime à suivre, dans le tumulte des faits, la lente formation de la Franc e moderne et la genèse du tiers-état.

Les in­ cursions qu'il fait dans l'histoire étrangère, dans celle de l'Angleterre en particulier, que sa formation protestante le préparait à bien comprendre, lui servent à s'éclairer dans cette recherche d'un fil conducteur permet­ tant de découvrir entre les événements une perpétuelle relation de cause à effet.

On lui a reproché, non sans une ·part de raison, d'avoir voulu « maîtriser le désordre dans l'histoire » (le mot est de Sainte-Beuve) ou. »

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