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HOBBES: La Société civile

Publié le 04/04/2005

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Une doctrine inconciliable avec la société civile, c'est que chaque fois qu'un homme agit contre sa conscience, c'est une faute. Cette doctrine repose sur la présomption par laquelle on se fait soi-même juge du bien et du mal. En effet, la conscience d'un homme et son jugement, c'est tout un. Et la conscience, comme le jugement, peut être erronée. En conséquence, encore que celui qui n'est pas assujetti à la loi civile commette une faute chaque fois qu'il agit contre sa conscience (puisqu'il n'a pas d'autre règle à suivre que sa propre raison), il n'en va pas de même de celui qui vit dans une République, car la loi est alors la conscience publique, par laquelle il a antérieurement accepté d'être guidé. S'il n'en est pas ainsi, étant donné la diversité des consciences privées, qui ne sont rien d'autre que des opinions privées, la République sera nécessairement divisée, et nul ne s'aventurera à obéir au pouvoir souverain au-delà de ce qui aura trouvé grâce à ses propres yeux. HOBBES

NOTIONS EN JEU    Le devoir et le bonheur; la morale; le droit et la politique.    THÈSE ADVERSE    On peut en appeler à la conscience morale contre la loi.    PROCÉDÉS D'ARGUMENTATION    Hobbes veut montrer que la loi doit se substituer à la conscience morale si l'on veut garantir la stabilité et l'unité de l'État. II procède par une réfutation par les conséquences : si l'on n'obéit qu'aux lois qui conviennent à notre propre conception individuelle du bien, la république sera nécessairement divisée. Le texte progresse de manière logique, sans questionnement moral et sans jugement de valeur, bien qu'il porte sur la justice et sur la morale.

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« calculer notre propre intérêt personnel.

De même, Hobbes ne conçoit pas d'objectivité morale – les «consciences privées », consciences morales subjectives, ne sont que des « opinions privées », diverses etrelatives, et donc parfois contradictoires – car il ramène le bien à l'intérêt subjectif (autrement dit, est bien cequi est bien pour moi).

Vouloir s'en remettre à notre conscience privée contre la loi relève donc d'une « opinionséditieuse », car cela risque de réintroduire la « guerre de tous contre tous » au sein de l'État : c'est rompre lepacte fondateur de la société civile. THÈME, QUESTION, THÈSE Thème : La conscience morale et la loi.

Question : Est-ce une faute que d'obéir à une loi que notre conscience morale juge injuste? Thèse : Notre statut de citoyen implique nécessairement la soumission de notre conscience privée à lavolonté du pouvoir souverain. HOBBES (Thomas).

Né à Malmesbury en 1588, mort à Hardwick en 1679. Il fit ses études à Oxford et devint précepteur du jeune comte de Devonshire qui, plus tard, devait lui confier aussil'éducation de son propre fils.

Il fit deux longs voyages en Europe, vécut à Paris de 1640 à 1651, y fréquenta le P.Mersenne, puis rentra en Angleterre.

La Chambre des Communes exigea qu'il ne publiât plus aucun livre, après avoirvivement attaqué Léviathan en 1667.

La fin de la vie de Hobbes fut occupée par des controverses avec lesmathématiciens.

— L'oeuvre de Hobbes est une théorie et une apologie fort logiques du despotisme.

Toutes lessubstances sont corporelles et la vie est mouvement.

Le désir, fondement du monde animal, est égoïste et guidé parl'intérêt.

Il n'y a ni amour ni accord possible entre les hommes ; ceux-ci sont naturellement insociables et méchants.L'état de nature, c'est la guerre de tous contre tous.

Mai les hommes, qui considèrent que la paix est le plus granddes biens, confèrent tous leurs droits à un seul souverain.

Ils remplacent l'ordre mécaniste naturel par un ordremécaniste artificiel, qui leur convient mieux : c'est l'État.

Le salut de l'État s'identifie avec le salut du souverain.

Lasouveraineté absolue d'un seul homme crée un déséquilibre qui assure la stabilité.

Le souverain établit les lois etdéfinit la justice, se plaçant ainsi au-dessus d'elles.

Le bien et le mal dépendent de ses décisions ; la vraie religionest celle qu'il autorise.

Ainsi, les hommes sont libres et heureux, puisqu'ils peuvent agir à leur gré dans le cadre deslois.

Le souverain absolu n'est pas un tyran arbitraire le tyran est l'esclave de ses passions, alors que le souverainen est délivré par le caractère absolu de son pouvoir.

Car les passions résultent de la finitude humaine.

En somme,le pouvoir du souverain est légitime parce qu'absolu.

La pensée de Hobbes a eu une influence incontestable surHegel.. »

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