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L'homme est-il capable de rendre le monde meilleur ?

Publié le 23/02/2004

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Progrès et Histoire Pour Kant, le mal doit tendre à disparaître au fur et à mesure que la raison progresse. L'homme, qui s'est tout d'abord affranchi du règne de l'instinct, découvre petit à petit les règles de conduite qu'il doit observer. Toutefois, cette marche vers le bien n'est pas exempte de nombreux tâtonnements et faux pas. ■ Les actes humains libres sont aussi des phénomènes déterminés de la nature. Le cours en est brouillé dans le détail, visible dans l'ensemble : c'est un développement continu bien que lent. Le progrès est moral. Les progrès de l'histoire ne portent cependant pas sur la moralité de la volonté (dans l'intimité de la conscience), mais sur la moralité du comportement (extérieurement conforme à ce qu'il faut faire) : c'est donc bien vers une société où les lois seraient parfaites et parfaitement respectées, et non une communauté angélique, que l'histoire s'achemine. ■ Si le cours de l'histoire est rationnel, donc prévisible, il y a trois cas possibles : ou bien l'histoire est en perpétuelle régression, ou bien elle est en perpétuelle progression, ou bien elle est en perpétuelle stagnation, perdant toujours les progrès qu'elle gagne (histoire cyclique). Il semble que l'histoire est en progrès continu vers une société juridique parfaite, sans pouvoir accomplir le saut final dans une société morale parfaite. ■ Cependant, rien ne prouve qu'un progrès est perpétuel : l'expérience des hommes ne nous permet pas de savoir s'ils feront toujours bon usage de leur liberté, puisqu'ils sont précisément libres.

« L'âme humaine est définitivement corrompuPour le christianisme, il n'existe aucun salut ici-bas.

Le péché originel a fait de l'homme un être déchu.

Il n'estdonc pas surprenant que le mal l'emporte sur le bien.

Ce n'est qu'à la fin des temps, à l'heure du jugementdernier, du retour de Dieu parmi les hommes, que le monde sera enfin à l'image de son Créateur, c'est-à-direparfait. Rêver d'une humanité éclairée est une pure utopieLes philosophes des Lumières, qui avaient une fois indéfectible dans les progrès de la raison, pensaient qu'unjour les peuples en viendraient à suivre les lumières de l'esprit.

Il faut bien constater qu'il n'en est rien.

Eneffet, il n'est réservé qu'au plus petit nombre, non seulement de lire, mais de comprendre l'enseignement desphilosophes.

Hobbes dira que "l'homme est un loup pour l'homme". "Premièrement si nous considérons combien il y a peu de différenceentre la force et la sagesse des hommes faits et avec quelle facilité lemoindre, soit qu'il le soit en esprit ou en force, ou en toutes ces deuxchoses, peut entièrement abattre et détruire les puissants, puisqu'il nefaut pas beaucoup de force pour ôter la vie à un homme: de là nouspouvons conclure que les hommes, considérés dans l'état de nature,doivent s'estimer égaux et quiconque ne demande point davantage quecette égalité doit passer pour un homme modéré [...] D'ailleurs, puisque nous voyons que les hommes sont portés par leurspassions naturelles à se choquer les uns les autres, chacun ayantbonne opinion de soi, et ne voulant pas voir ce qu'un autre a de bon, ils'ensuit de toute nécessité qu'ils doivent s'attaquer les uns les autrespar des paroles injurieuses ou par quelque autre signe de mépris et dehaine, laquelle est inséparable de toute comparaison, jusqu'à ce qu'à lafin ils en viennent aux mains pour terminer leur différend, et savoir quisera le maître par les forces du corps. Davantage, considérant que les appétits et les désirs de plusieurshommes les portent tous à vouloir et à souhaiter une même fin, laquellequelquefois ne peut être ni possédée en commun ni divisée, il s'ensuitque le plus fort en jouira tout seul, et qu'il faudra décider par le combat qui sera le plus fort.

Ainsi la plusgrande partie des hommes, sans aucune assurance d'avoir le dessus, néanmoins soit par vanité, soit par descomparaisons, soit par passion, attaque ceux qui sans cela seraient contents d'être dans l'égalité de nature[...] Nous voyons donc qu'à cette inclination naturelle qu'un chacun a d'offenser un autre, on doit encore ajouterle droit d'un chacun sur toutes choses, lequel fait qu'un homme attaque avec le même droit avec lequel unautre lui résiste, et que par ce moyen les hommes vivent dans une perpétuelle méfiance, tâchant de seprévenir et de se surprendre.

L'état des hommes dans cette liberté naturelle est l'état de guerre: car la guerren'est autre chose que le temps dans lequel la volonté et l'effort d'attaquer et de résister par force est parparoles ou par actions suffisamment déclaré.

Le temps qui n'est pas la guerre, c'est ce qu'on appelle la paix.” Hobbes , "Du corps politique ”. Ce texte se situe à l'opposé, par exemple, de la thèse des stoïciens.

En effet, pour Cicéron , les conflits interindividuels exigeaient le retour aux principes d'une concorde inscrite dans la nature des choses.

Enrevanche, pour Hobbes , la guerre des hommes à l'état de nature provoque le recours à cet artifice pacifiant qu'est L'Etat.

Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites àrien : la mort constituant pour tous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établitentre les hommes une égalité rigoureuse.

Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion :l'orgueil.

Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pour en décider, il viendra vite le moment del'affrontement.

Deuxième passion : le désir.

Quand deux désirs portent sur le même objet, seul le combatdépartagera celui qui en jouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créent un état d'insécuritépermanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne àl'individu le droit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet hommeque je rencontre n'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de natureest un état de guerre généralisée où l'homme est un loup pour l'homme.. »

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