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l'homme est-il conscient ou inconscient ?

Publié le 21/11/2005

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L'hypothèse de l'inconscient est donc scientifiquement nécessaire et légitime. On ne peut donc pas envisager l'être humain seulement comme un être conscient, mais comme un être qui est aussi dirigé dans ses actions par des mobiles inconscients.   III. Ce n'est pas parce que l'homme est partiellement dirigé par des pulsions inconscientes qu'il ne doit pas être tenu pour un être conscient sur le plan moral.               Si l'homme est mû par des pulsions inconscientes qui dirigent ses actions en dépit de ses intentions conscientes, doit on considérer que l'homme n'est pas responsable de ses actes ? Penser de la sorte reviendrait à penser que l'homme n'est pas un être libre (parce qu'il serait dirigé par un déterminisme psychologique qu'il ignore). Or nier la liberté de l'homme, c'est nier sa responsabilité et par la même sa dimension d'être moral, c'est-à-dire sa conscience au deuxième sens du terme, au sens de conscience morale, alors que cette dernière semble être un trait fondamental de l'humain. Pour surmonter cette aporie, Kant considère qu'il faut penser l'homme comme un être doué d'une double nature, nouménale et phénoménale. Comme être phénoménal, l'homme peut être pensé à partir de la nature, et tomber sous le coup d'un déterminisme psychologique, qui lui ôte partiellement sa liberté. Mais comme être nouménal, l'homme est doué d'une liberté transcendantale, ce qui signifie qu'il est toujours libre de faire son devoir, et donc responsable de ses actes.

La conscience renvoie à deux sens distincts qu’il convient de distinguer 1) En un premier sens la conscience désigne un sentiment que le sujet peut avoir de soi-même et de sa propre identité  . Il s’agit donc d’une connaissance qui porte sur l’existence même du sujet qui a conscience, et qui concerne soit ses propres états soit ses actions, ainsi que sur le monde extérieur 2) au sens moral la conscience désigne la capacité de porter des jugements moraux, c'est-à-dire des jugements éthiques sur le bien et le mal. On peut avoir le sentiment que la conscience au premier sens caractérise bien l’être de l’homme, puisque l’homme a la capacité de se prendre lui-même pour objet de ses pensées. Pourtant force est de constater qu’il y a des comportements humains que l’on ne peut pas expliquer si l’on ne veut voir dans l’homme qu’un être conscient. Il faut donc accepter qu’en ce qui concerne la connaissance qu’il a de lui-même, l’homme est un être mixte, qui n’est que partiellement conscient. Mais est-ce que le fait que l’homme ne soit pas intégralement conscient de lui-même au sens cognitif doit remettre en question sa dimension morale, c'est-à-dire la conscience au deuxième sens comme capacité à porter des jugements éthiques sur ce que sont les actions bonnes qu’il faut faire, et les actions mauvaises qu’il faut éviter ?

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