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Qu'est-ce qu'un homme cultivé ?

Publié le 19/02/2004

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b) La culture implique ainsi un esprit de libre recherche et de travail personnel. L'homme cultivé se forme lui-même au lieu de recevoir du dehors un savoir tout fait. Il réagit à ce qu'il apprend; il fait preuve de discernement et d'esprit critique.

c) Enfin ces qualités d'esprit qui constituent la vraie culture sont faites, pour une bonne part, de ce que PASCAL appelait « l'esprit de géométrie « - la « justesse de l'esprit «, comme dit Port-Royal - mais aussi et peut-être surtout d'esprit de finesse, c'est-à-dire d'un sens délicat des questions complexes. Disons plus : les qualités purement intellectuelles ne suffisent pas. La vraie culture est incompatible avec la sécheresse de coeur : elle implique une certaine sensibilité, une ouverture à tous les grands problèmes humains. 5° L'homme cultivé ne s'intéresse pas seulement, en effet, aux problèmes extérieurs ni surtout techniques. Il a le sens de l'humain.

On confond souvent instruction et culture. Mais un homme instruit n'est pas nécessairement un homme cultivé. Il va de soi cependant qu'il serait absurde de les opposer. Où réside exactement la différence?

« Louis Leprince-Ringuet dans ce texte ne définit pas vraiment la culture.

Pour savoir qui est cultivé, il se demanded'abord qui ne l'est pas ou plutôt qui feint de l'être.

Il dresse à cet effet trois portraits de personnages qui, selon lui,représentent la «fausse culture» ou la «non-culture».Le «superficiel» est celui qui a des «clartés», voire des «lueurs» de tout.

Cette expression rappelle Molière : «Jeconsens qu'une femme ait des clartés de tout» (Les femmes savantes).

Ce personnage n'approfondit rien car il estimpossible de tout approfondir étant donné l'étendue du champ des connaissances.

Il n'aura qu'un vernis.

L'auteur lecompare à «une mouche qui zigzague».

Portrait bien sévère.

Certes, il existe des individus qui, parlant de tout,ayant un avis sur tout, donnent l'impression de tout connaître.

Ils veulent éblouir.

Ceux-là sont des «trompe-l'œil».Ils cherchent en fait à masquer un manque de culture ou d'assurance.

Mais il en est d'autres, sincèrement curieux,qui s'intéressent à tout.

Ceux-là, «aimant les réalités du jour», sont d'une certaine manière cultivés.La spécialiste borné qui s'enferme dans sa spécialité, limitant ainsi son horizon, serait un autre exemple de fausseculture.

Certes, il existe de ces savants distraits ignorant tout du monde.

Mais aujourd'hui, la spécialisation supposed'abord une culture générale et la pluridisciplinarité exige que le spécialiste ait des connaissances dans d'autresdomaines que le sien.Le «dictionnaire vivant», l'érudit qui a amassé dans sa mémoire une quantité prodigieuse de détails inutiles semble lemeilleur exemple de fausse culture.

Mais le cerveau peut-il être saturé ? Certains pensent au contraire qu'il n'estutilisé qu'au quart de ses possibilités.

C'est en se servant de sa mémoire qu'on la développe.

Certes, la saturationpeut arriver mais elle provient surtout de la fatigue.

Après un peu de repos, le cerveau peut enregistrer de nouvellesinformations.

Par ailleurs, un «esprit encyclopédique» serait-il nécessairement dépourvu de décision ? Pourquoin'aurait-il pas de caractère ? En quoi les connaissances nuisent-elles à la psychologie ?Ces portraits semblent outrés, presque caricaturaux.

Ce sont des cas limites.

Qu'est-ce alors qu'un «hommeréellement, profondément cultivé» ?L'auteur le laisse entrevoir au début du texte : un homme ouvert, connaissant une technique, capable de s'adapter,et heureux.

Mais la culture fait-elle toujours bon ménage avec le bonheur ? L'inculture rend-elle nécessairementmalheureux ?Pour être réellement cultivé, il faut évidemment avoir des connaissances, mais celles-ci ne sont pas forcémentlivresques.

Il existe une culture paysanne, une culture de la terre qui ne demande rien aux livres mais se fonde surl'expérience.

Il ne suffit pas non plus d'amasser.Un homme cultivé doit savoir tirer parti de ses connaissances, de son expérience, et s'en servir à bon escient.«Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine», disait Montaigne.La culture passe aussi par les contacts, les échanges.

On ne peut se cultiver seul.

«Il faut, disait encore Montaigne,frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui».C'est que cette culture individuelle suppose une culture collective propre à une société donnée et sur laquelle«l'homme réellement et profondément cultivé» saura s'appuyer, en se servant éventuellement des apports desautres civilisations s'il y est confronté.. »

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