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Qu'est-ce qu'un homme cultivé ?

Publié le 17/02/2004

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- Il n'y a pas lieu, nous l'avons dit, d'opposer instruction et culture. Un « homme cultivé « est nécessairement un homme instruit, et il faut réagir ici côntre l'abus que l'on fait souvent de la célèbre parole de MONTAIGNE : «Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine.« L'idée est juste, mais une «tête bien faite « ne saurait être une tête vide. La culture est plus qu'un savoir, mais elle exige d'abord le savoir. Sinon, elle serait quelque chose de purement superficiel et verbal. L'esprit ne se forme qu'aux prises avec le réel et grâce à des connaissances précises. B. - Mais quel est ce « supplément « qui fait d'un homme instruit un homme cultivé? 1) Le savoir qu'exige la culture est d'abord un savoir organisé où toutes les connaissances sont coordonnées, hiérarchisées, mises à leur place et à leur rang, appréciées selon leur valeur. C'est un savoir qui, contrairement à la pure érudition, sait s'élever au-dessus du petit détail et qui implique certaines vues d'ensemble, certaines conceptions générales.

« Louis Leprince-Ringuet dans ce texte ne définit pas vraiment la culture.

Pour savoir qui est cultivé, il se demanded'abord qui ne l'est pas ou plutôt qui feint de l'être.

Il dresse à cet effet trois portraits de personnages qui, selon lui,représentent la «fausse culture» ou la «non-culture».Le «superficiel» est celui qui a des «clartés», voire des «lueurs» de tout.

Cette expression rappelle Molière : «Jeconsens qu'une femme ait des clartés de tout» (Les femmes savantes).

Ce personnage n'approfondit rien car il estimpossible de tout approfondir étant donné l'étendue du champ des connaissances.

Il n'aura qu'un vernis.

L'auteur lecompare à «une mouche qui zigzague».

Portrait bien sévère.

Certes, il existe des individus qui, parlant de tout,ayant un avis sur tout, donnent l'impression de tout connaître.

Ils veulent éblouir.

Ceux-là sont des «trompe-l'œil».Ils cherchent en fait à masquer un manque de culture ou d'assurance.

Mais il en est d'autres, sincèrement curieux,qui s'intéressent à tout.

Ceux-là, «aimant les réalités du jour», sont d'une certaine manière cultivés.La spécialiste borné qui s'enferme dans sa spécialité, limitant ainsi son horizon, serait un autre exemple de fausseculture.

Certes, il existe de ces savants distraits ignorant tout du monde.

Mais aujourd'hui, la spécialisation supposed'abord une culture générale et la pluridisciplinarité exige que le spécialiste ait des connaissances dans d'autresdomaines que le sien.Le «dictionnaire vivant», l'érudit qui a amassé dans sa mémoire une quantité prodigieuse de détails inutiles semble lemeilleur exemple de fausse culture.

Mais le cerveau peut-il être saturé ? Certains pensent au contraire qu'il n'estutilisé qu'au quart de ses possibilités.

C'est en se servant de sa mémoire qu'on la développe.

Certes, la saturationpeut arriver mais elle provient surtout de la fatigue.

Après un peu de repos, le cerveau peut enregistrer de nouvellesinformations.

Par ailleurs, un «esprit encyclopédique» serait-il nécessairement dépourvu de décision ? Pourquoin'aurait-il pas de caractère ? En quoi les connaissances nuisent-elles à la psychologie ?Ces portraits semblent outrés, presque caricaturaux.

Ce sont des cas limites.

Qu'est-ce alors qu'un «hommeréellement, profondément cultivé» ?L'auteur le laisse entrevoir au début du texte : un homme ouvert, connaissant une technique, capable de s'adapter,et heureux.

Mais la culture fait-elle toujours bon ménage avec le bonheur ? L'inculture rend-elle nécessairementmalheureux ?Pour être réellement cultivé, il faut évidemment avoir des connaissances, mais celles-ci ne sont pas forcémentlivresques.

Il existe une culture paysanne, une culture de la terre qui ne demande rien aux livres mais se fonde surl'expérience.

Il ne suffit pas non plus d'amasser.Un homme cultivé doit savoir tirer parti de ses connaissances, de son expérience, et s'en servir à bon escient.«Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine», disait Montaigne.La culture passe aussi par les contacts, les échanges.

On ne peut se cultiver seul.

«Il faut, disait encore Montaigne,frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui».C'est que cette culture individuelle suppose une culture collective propre à une société donnée et sur laquelle«l'homme réellement et profondément cultivé» saura s'appuyer, en se servant éventuellement des apports desautres civilisations s'il y est confronté.. »

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