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L'homme est-il fait pour être libre ?

Publié le 15/02/2004

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Nous ne sommes pas tenus de choisir entre deux conceptions extrêmes conduisant soit à nous voir comme des automates, soit à revendiquer une liberté sans cause ni raison. Certes, l'on ne peut ni démontrer ni prouver qu'un homme aurait pu agir autrement qu'il l'a fait, mais cette possibilité peut s'expliquer par des causes. Il n'y a en effet pas de liberté du tout dans les choses inanimées, ni dans les mécanismes. C'est l'apparition de la vie qui a produit un premier degré de liberté : un être vivant agit en fonction d'objectifs qui expriment son être, son « soi «, lequel est plus que la somme ou la résultante des causes antérieures et extérieures à lui. A un degré infiniment plus complexe, à la suite de circonstances déterminantes (la station debout, les modifications du cerveau, l'apparition du langage, de la culture, etc.) est apparu un être capable de conscience. Cette conscience ouvre sur des formes de liberté inaccessibles aux autres êtres vivants. Hegel montre ainsi comment l'art donne à voir nos passions à notre conscience, comme s'il s'agissait d'objets extérieurs, et contribue ainsi à nous en libérer. On peut donc expliquer l'émergence d'une nouvelle forme d'existence, celle d'un être humain non réduit à ses déterminations naturelles et sociales, capable d'inventer de nouvelles possibilités : la liberté de l'homme aurait ainsi pour preuve le dépassement de ses instincts naturels. Si l'on admet que la liberté est rendue possible par des conditions déterminantes, elle variera d'un sujet à l'autre selon les conditions qui ont agi sur lui.

« Plan I- Dans quelle mesure l'homme n'est pas fait pour la liberté : le poids du/des déterminisme · On pourrait affirmer que la loi naturelle qui lie tout ensemble la cause et l'effet vaut aussi dans la vie sociale et individuelle.

De sorte que, dans cette perspective, la vie de l'homme, au même titre quetoutes les autres choses, est soumise à un déterminisme qui le dépasse et qui lui fait croire à unsentiment de liberté (quant à son choix de vie, d'existence, etc.) qui de fait est impossible. · On peut ainsi dire que la liberté peut s'apparenter à un fantasme : « L'idée de liberté est une réponse à quelque sensation ou à quelque hypothèse de gêne, d'empêchement, de résistance, quis'oppose à l'exercice de notre volonté réfléchie.

» dit Valéry dans Regards sur le monde actuel, « Laliberté de l'esprit », ajoutant que la liberté ne peut être conçue que par l'effet d'une contrainte. · On comprend alors que la liberté, en tant qu'elle nous rendrait capable de choisir ce que l'on veut être, peut être apparentée à un fantasme dont la définition change selon les conditions extérieuresqui contraignent l'homme.

Que l'attention soit obsédée par une douleur physique, par un souci, parune crainte, alors la liberté est conçue comme plein usage des facultés physiques et mentales. · Or, cette perspective, nous ouvre sur l'impossibilité de fait de pouvoir absolument choisir ce que l'on est : il y a bien des obstacles qui contraignent l'homme.

Pensons ainsi à un handicap qui empêchequelqu'un de devenir sportif de haut niveau, ou encore, et plus profondément, quelqu'un né dans unegrande misère et qui voudrait devenir un grand riche au pouvoir politique important.

On comprendalors que la nature des obstacles au fait de « se choisir » soi-même absolument est diverse : il y ad'abord les obstacles naturels (notamment parce que nous sommes des êtres corporels) mais il y aaussi des déterminations sociales et politiques.

Les une s'ajoutant aux autres empêche l'empire absoluet ultime de soi sur soi. · C'est en ce sens que l'on peut parler de la notion de déterminisme : il s'agit d'une doctrine, souvent appuyée sur la science, selon laquelle tous les événements de la nature sont déjàdéterminés, au point qu'il suffirait de les connaître tous à un moment donné pour prévoir tout ce quise passera ensuite.

Et bien cette doctrine de la nature, qui est notamment celle que défend Spinoza dans l'Ethique (considérant l'idée de liberté comme une pure illusion, les hommes se croyant libresparce qu'ils ignorent les causes qui les déterminent ; en ce sens la notion de choix est elle aussiillusoire) peut tout à fait être emporté dans le domaine du déterminisme social : considérant lesconditions de vie, les milieux sociaux, etc., le sociologue se pense capables de déterminerstatistiquement le taux de réussite d'une frange de population.

Peut de place, donc, une liberté dechoix. · On pourrait d'ailleurs illustrer cet argument par la pensée 634 (classement Lafuma) de Pascal : le choix du métier est le plus important dans la vie d'un homme et « le hasard en dispose ».

C'est, selonlui, la force de la coutume (et le sentiment de gloire qui en résulte) qui fait que l'on choisit d'êtresoldat ou artisan.

Là où nous croyons libres donc, nous sommes en réalité déterminés socialement,culturellement, etc. II- La liberté réside dans le projet d'existence.

L'homme condamné à être libre et à se choisir tel qu'il le veut : il n'est fait que pour la liberté · Mais cette notion de déterminisme est dangereuse pour l'action humaine en cela qu'elle emporte ave elle le risque d'une position fataliste : « quoi que je fasse, ce qui doit arriver arrivera ».

Elle peutdonc conduire, dans ses plus extrêmes conséquences, au refus de tout choix, au refus de touteaction, sous prétexte du destin. · Or, c'est cette même notion de déterminisme que tient à dénoncer Sartre comme mauvaise foi. L'homme se choisit lui-même tel qu'il veut être et ce de manière absolue et inconditionnée,précisément parce qu'il est « condamné à être libre ».

En ce sens, l'invocation de causesdéterminantes, naturelles et sociales, n'est, à ses yeux, que des excuses, une preuve de mauvaisefoi, un repli vers la facilité, et un refus d'affronter la responsabilité qui nous est inaliénable. · C'est sur cette responsabilité que l'existentialisme met l'accent.

On peut le comprendre à partir de cette formule de Sartre « l'existence précède l'essence » (L'existentialisme est un humanise).

Dire que. »

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