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Qu'est-ce qu'un homme juste ?

Publié le 02/02/2004

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Et le bien que vise l'homme juste est non seulement son bien propre, mais le bien commun. La justice consiste alors à respecter les lois, à subordonner ses intérêts à ceux de la collectivité. C'est là ce que Aristote appelle la justice universelle, ou justice légale. Mais la justice vaut aussi dans mes rapports privés à autrui. Cette justice particulière, comme Aristote l'appelle, c'est l'égalité, qui consiste en une juste mesure : ne prendre ni trop de choses bonnes (par exemple de richesses), ni trop peu de choses mauvaises (par exemple de travail).Ainsi l'homme juste est celui qui respecte l'ordre et la loi et renonce à satisfaire des désirs déréglés. Subordination, obéissance, renoncement, telles seraient les qualités de l'homme juste.Mais, dira-t-on, respecter les lois, si elles sont injustes, est-ce encore justice ? N'y a-t-il pas là la marque d'un conformisme, d'une absence de courage face au devoir de combattre les injustices ? Or c'est ce combat qu'entend mener le justicier.

« SECONDE CORRECTION La justice, le devoir, la vérité Ici, on peut définir l'idée de justice par le seul respect des lois sociales imposées.

En effet, on peut opposerà cette interprétation le cas de ces individus anonymes, qui, durant la deuxième guerre mondiale, n'ont pas hésité àtransgresser les lois et à risquer leur tête pour sauver les juifs d'une mort atroce et certaine.

Et ces hommes ontconsidéré constamment que cet acte était la réalisation d'un bien suprême, et qu'ils devaient le faire.

Et ce qu'ilsont fait nous paraît juste.

Donc, la présence durable de l'idée de justice chez un homme serait étroitement liée àl'accomplissement d'un devoir qui nous permettrait d'être d'accord avec nous-même.

Il s'agit donc de déterminer lesconditions de réalisation de ce devoir, en gardant toujours à l'esprit que l'on doit avoir la certitude qu'il se réaliseratoujours.

Pour cela il faut chercher quels sont les moyens qui me permettent de déterminer, durablement, ce qui estjuste pour moi-même.

Mais la justice ne se cantonne pas qu'à ma propre personne ; aussi faut-il déterminer ce quidonne à ma conception du devoir son caractère universel ; en effet, cela prouverait qu'en accomplissant mondevoir, je ne me tromperais pas sur l'aspect bénéfique de cet acte.

Et si l'on veut être juste durablement, il fautsavoir maître de toutes les conditions susceptibles d'intervenir dans l'expérience ; en effet, il ne faut pas oublier quela réalisation de notre devoir doit se faire dans le monde réel.

Nous allons donc nous assurer que cela est possibleen déterminant s'il existe un moyen d'être juste en prenant en compte l'expérience.

L'homme dispose en lui-même de nombreux moyens pour nous assurer du caractère juste de nos actions.Mais ceux qui permettent de donner à l'idée de justice une dimension durable et viable est déterminé par l'écoute dela raison, elle m^me déterminée par la vertu.

L'homme peut prendre en compte de nombreux moyens pour réaliser une action juste.

Par exemple le désir,ou la puissance pourrait être considéré comme l'origine de nos actions ; celles-ci ne seront alors pas forcémentjustes puisque l'on suit des pulsions irréfléchies.

On peut alors se demander quels seraient les moyens quiempêcheraient ces pulsions de se réaliser.

Prenons l'exemple de Gygès qui possède un anneau invisible : celui-ci luiassure une totale impunité ; en effet, le berger sait qu'en n'ayant plus d'identité, il se trouve à l'abri de la loi.

Celapourrait nous faire penser qu'il faudrait une contrainte extérieure pour sue l'individu obéisse à la force du devoir quilui ordonne de respecter les autres en les reconnaissant comme des personnes à part entière : en effet celaobligerait l'homme à faire taire ses désirs qui ne prennent en compte que lui même.

Cette contrainte serait donc unmoyen pour l'homme de pouvoir accomplir son devoir.

Mais dans ce cas, nous serions en présence d'un homme incapable de se réaliser lui-même.

En effet, bien qu'étant soumis à des contraintes extérieures, il n'est que désirs et instincts.

Aussi, lorsque aucune contrainte nes'exerce sur sa volonté, il est immédiatement désireux de faire comme il l'entend, et laisse libre cours à ses pulsions.Il y a alors un paradoxe entre les contraintes d'un côté et le désir de l'autre.

L'homme ne peut pas être en accordavec lui-même puisqu'en étant forcé d'accomplir la justice il renie tout ce qui est à l'intérieur de lui-même.

Ce n'estdonc pas un homme juste dans le sens où il ne sait pas pourquoi ce qu'il fait est bien ; Mais est ce seulement unhomme ? En effet, cette prépondérance des désirs et cette obéissance aveugle aux contraintes excluent l'usage del'entendement de l'homme, qui se rapproche alors plus de l'animal qui lui, obéit aux lois de la nature, et donc au pluspuissant des animaux.

C'est pourquoi on ne peut considérer l'existence d'un tel homme et d'une telle justice commevraie.

C'est là qu'on voit apparaître la nécessité de la raison au nom de la vertu comme moyen pour déterminernotre devoir, tout en ayant la certitude de l'accomplir durablement.

En effet, autant les désirs sont fugaces et nepermettent pas un état durable, autant la raison, parce qu'elle est objective, va permettre la continuité et lastabilité dans notre jugement.

Nous allons en effet par notre réflexion éclairer de l'intérieur ce qui nous paraît justeou pas.

Ainsi, comme le dit Alain, si on trouve dans une vieille gravure des billets de banque, on sait qu'ils ne sontpas à soi.

Notre raison a déterminé qu'il ne serait pas juste de les garder.

Elle l'a déterminé parce qu'elle a considéréque les garder serait mal.

On voit alors que la raison agit en effet au nom de la vertu, permet de juger ce qui estbien et ce qui est mal, et détermine ainsi durablement ce qui est notre devoir car notre conception de la vertu estéternelle c'est donc en écoutant notre raison que nous pourrons réaliser notre devoir et donc être juste.

Ce n'estdonc pas une quelconque contrainte extérieure qui nous permet d'être juste durablement, mais l'usage de la raisonqui va éclairer notre idée du bien.

Et c'est la vertu qui permet d'engager ma volonté et ma raison dans la réalisationdu bien : j'ai ainsi pu déterminer mon devoir nous savons alors comment l'accomplir.

Maintenant que nous avons trouvé les moyens de détermination du devoir, il faut s'assurer de son caractèreuniversellement juste.

En effet, on doit l'appliquer non comme une simple règle, mais comme l'équivalent d'une loi.

Etc'est la loi morale, qui, à l'aide de sa raison pratique, nous permettra de comprendre cela.

La morale donne à la réalisation de notre devoir son caractère universel.

En effet , si la vertu sait ce qui estbien ou pas, c'est qu'elle écoute et qu'elle sait un certain nombre de lois qui lui permettront d'être toujours égale àelle-m^me.

Et c'est parce que la vertu est aussi importante que nous sommes soumis à ces lois.

Or la vertu peut-être définie comme la conception du bien et du mal : et nous savons ce qui est bien parce que nous en connaissons. »

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