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L'homme est-il un loup pour l'homme ?

Publié le 12/03/2004

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Dans le Léviathan, il commence par le volet anthropologique. L'homme y est présenté comme un être de désir qui est contraint au rapport conflictuel à l'égard de ses semblables. L'état de nature y est décrit comme un « état de guerre de chacun contre chacun «. Mais cette nature humaine est fondée sur l'introspection, Hobbes entend lire dans l'humanité en commençant par lire en soi-même. Il n'est pas douteux que son analyse soit fine et corresponde sans doute à quelques traits de ses contemporains. Si l'homme est essentiellement mauvais que faut-il faire ? Quelle solution politique est envisageable eu égard à cette soi-disant nature humaine ? La politique qui en découle           Ce sont essentiellement trois solutions politiques qui en découlent : a)     Tout d'abord, la solution de Hobbes lui-même. La crainte est le moteur par lequel le souverain va pouvoir assurer la paix civile. Il semble qu'une conception de la nature humaine comme mauvaise induise ou plutôt légitime « rétrospectivement «, une forme d'Etat répressif, voire une forme de despotisme.
Chaque homme est une menace pour l'autre et, de plus, il cherche à exercer sa puissance, y compris au détriment des autres. L'instinct de mort fait que l'homme peut même être un loup pour lui-même. Mais, l'homme est bon naturellement, il n'aime pas la souffrance des autres. C'est l'ordre social ou l'exploitation de l'homme par l'homme, qui sont les causes de la violence de l'homme à l'égard de ses semblables.



« b) En réalité la solution hobbésienne n'est pas si simple, les hommes ne vivent pas dans la Républiquedans une crainte perpétuelle, le pouvoir absolu assure au contraire la sécurité.

Toujours est-il que defaçon empirique l'idée d'une nature humaine mauvaise a souvent donné libre cours à des politiques derépression.

La méchanceté présumée du criminel justifie une punition, une sanction. c) Une autre solution politique va pourtant être formulée.

Elle est même antérieure à Hobbes. L'homme est mauvais, il doit être corrigé, sauvé par la parole de l'Evangile.

L'homme a donc une partdivine et une part mauvaise, et c'est cette duplicité qui permet de le corriger, en réprimant sa partmauvaise.

La politique qui en résulte reste néanmoins de l'ordre de la répression car la partie mauvaisedemeure et il ne s'agit pas de composer avec elle. d) Enfin, la dernière solution est celle qui consiste à penser un progrès par la civilisation.

Cette conception est particulièrement représentée par la philosophie des lumières allemandes.

Kant fait dusauvage un sous-homme qu'il oppose à l'homme accompli et civilisé. Cependant le constat hobbésien est-il valable pour l'homme en général ou seulement pour lescontemporains de Hobbes ? L'homme n'est-il pas devenu un loup pour l'homme ? a) Montesquieu va critiquer la conception hobbésienne de la nature humaine en opposant à Hobbes qu'il n'a décrit que l'homme civil et certainement pas l'homme naturel.

Montesquieu fait de l'hommenaturel un être simple qui n'entend rien à la notion de propriété, source quasi unanime des conflits. b) Cette critique formulée par Montesquieu sera reprise et transformée par Rousseau.

Pour Rousseau l'homme est naturellement bon.

Il est mû par deux sentiments :l'amour de soi et la pitié naturelle.

Avant la société civile et lesprogrès de l'industrie l'homme ne désire pas plus qu'il ne peutavoir, ce n'est qu'avec la société et la comparaison avec autruique l'amour de soi dégénère en amour propre, et que, cefaisant, se posent les problèmes conflictuels.

Rousseau a, parailleurs, tout à fait à l'esprit la critique que Machiavel adresse àla philosophie.

Il faut prendre les hommes tels qu'ils sont, sansoublier les hommes tels qu'ils peuvent être.

Rousseau opposepour cela les Anciens aux modernes.

Selon lui, l'homme antique,et plus précisément les exemples de Sparte et de Romeprésentent la figure d'hommes libres.

Mais pour autant Spartecomme Rome pouvaient faire preuve d'une violence inouïe àl'égard de leurs adversaires.

Rousseau oppose aux conflitsinter-individuels d'éventuels conflits entre états. c) A ceux qui opposent à la bonté naturelle de l'homme les guerres modernes, Rousseau rétorque que la guerre n'a lieuqu'entre Etats, voire entre factions, et donc toujours dans uneforme de société avancée.

La civilisation, bien loin d'améliorerles rapports humains, les aggrave.

Aucun sentiment naturel nevient tempérer l'ambition effrénée des nations modernes.

Lapitié y est étouffée par l'amour propre. Conclusion : La réponse à cette conception engage plusieurs choses.

Tout d'abord, une conception des sociétés primitives.Hobbes pensaient que les sociétés indiennes étaient dans un état de guerre permanent, alors que manifestement lesguerres entre « tribus » étaient souvent moins meurtrières que les guerres modernes.

A cela Rousseau oppose le« bonheur des tahitiens ».

Pour Rousseau, les modernes sont à la fois dans un conflit inter-individuel et inter-étatique.

En outre, la formule suggère qu'il n'y ait aucune sorte de sociabilité naturelle.

Comment l'espèce humaineaurait pu survivre sans lien de sociabilité pré-politique ? Et pourquoi croire davantage au désir de domination naturelqu'à la pitié naturelle ? Enfin, la question engage une conception de l'histoire.

L'homme est-il toujours le même malgré le processushistorique ? L'homme n'a-t-il pas été, de façon générale, plus divisé à certaines époques que dans d'autres ? N'y at-il pas un encouragement social des désirs conflictuels qui rend davantage l'homme comme un loup pour l'homme ?. »

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