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L'homme est-il par nature un animal politique ?

Publié le 21/01/2004

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Ce que défend ce texte: Ce texte pose que l'homme accomplit pleinement sa nature en accédant à la qualité de citoyen. Selon Aristote, en effet, la nature poursuit des buts très précis et a « destiné l'homme à vivre en société ». Il faut se garder pourtant, au vu de cette affirmation, de personnifier la nature et de la concevoir comme une sorte de déesse agissante et consciente. Dans les lignes qui précèdent cet extrait, Aristote définit clairement que « la nature est la vraie fin de toutes choses », ce qui signifie qu'elle n'est pleinement réalisée que lorsque les êtres qui la composent ont atteint leur plein épanouissement. Cet état de réalisation totale est précisément ce qu'Aristote appelle la nature, laquelle d existe donc qu'en puissance et imparfaitement tant qu'un être (une fleur, par exemple) da pas atteint son complet développement. Or, si l'homme est fait par nature pour vivre dans une cité (polis), et c'est là le sens exact de la formule « l'homme est naturellement un animal politique », cela signifie qu'il ne peut réaliser sa nature que lorsqu'il agit en citoyen. Le mot « cité » désigne ici ces organisations indépendantes que connaissaient les Grecs, comme Sparte ou Athènes, et qui diffèrent de nos États modernes par leur dimension beaucoup plus réduite. On comprend alors pourquoi Aristote écrit que celui qui ne fait partie d'aucune cité est moins un homme qu'une « créature dégradée », car rien ne vient chez lui réaliser la nature de l'homme. Certes, on pourrait, nous dit-il, envisager aussi l'exemple des dieux, ces êtres d'une nature « supérieure à l'homme », dont les mythes nous disent qu'ils vivent dans le ciel de l'Olympe, sans connaître les lois des cités humaines. Toutefois, ni dans un cas, ni dans l'autre, en l'absence de vie dans la Cité, on n'aura affaire à un homme.

« sans loi ni foyer et n'est pas homme, l'autre se trouve au-delà de la condition humaine et de ses aspirationspropres : il est plus qu'un homme, un Dieu. Ainsi, l'homme ne devient homme que dans la cité, c'est-à-dire au sein de l'espace politique.

Cependant, nous n'avons pas encore éclairci notre premier point, à savoir quel critère appliquer pour distinguer l'homme desanimaux grégaires.

Si les deux sont des donnés naturels, en quoi la cité spécifie-t-elle l'homme parmi les animaux ? III – Politique et langage L'homme est naturellement poussé à s'unir aux autres ; en cela, il se rattache à la naturalité (et àl'animalité) de son être, même si certains animaux ne subissent pas la même tendance.

Toutefois, certains animauxs'unissent aussi sans être pour autant considérés comme des « animaux politiques » ; or, cela tient à ce que la viedans la cité engage une dimension spécifique de l'homme : le langage. En effet, l'homme est le seul parmi les animaux à être doté d'un langage ( logos ).

Les animaux sont bien dotés d'une « voix » ( phonè ), c'est-à-dire d'un système de communication leur permettant d'exprimer le douloureux et l'agréable, mais il ne leur permet pas de s'arracher du moment présent et à l'impression qui lui est associée. Pour l'homme, le langage est donc l'occasion d'exprimer des pensées indépendantes de ce qu'il vit dans lemoment, c'est-à-dire qu'il peut énoncer des propriétés, des relations ou des valeurs abstraites.

Or, en quoi celaengage-t-il la dimension politique de l'homme ? Puisqu'il est susceptible d'abstraction, l'homme ne se contente pas de communiquer, mais il peut mettre encommun des valeurs sociales abstraites, comme le bien et le mal, le juste et l'injuste, etc.

et qui constituent l'objetmême de la politique. Conclusion : L'idée que l'homme est un animal politique peut prendre plusieurs formes : soit l'homme l'est naturellement (Aristote), soit il l'est par destination, étant voué à s'associer à d'autres hommes (théories conventionnalistes).Ainsi, la société apparaît comme le milieu même où l'homme advient à son humanité ; le vivre-ensemble ne constituepas un regroupement fortuit, mais engage l'humanité des hommes.

Mieux, le rôle que nous avons décelé au niveaudu langage, nous autorise à dire que l'objet du politique, grâce à la constitution de valeurs sociales, n'est pasuniquement un vivre-ensemble (tel les animaux grégaires), mais un mieux vivre-ensemble.

C'est en ce sens que l'éthique (le souhait d'une vie bonne) ne peut éclore que dans le champ politique (le vivre-ensemble). "Il est donc évident que la cité est du nombre des choses qui sont dans lanature, que l'homme est naturellement un animal politique, destiné à vivre ensociété et que celui qui, par sa nature et non par l'effet de quelquecirconstance, ne fait partie d'aucune cité, est une créature dégradée ousupérieure à l'homme.

Il mérite, comme dit Homère, le reproche sanglantd'être sans famille, sans lois, sans foyers ; car celui qui a une telle nature estavide de combats et, comme les oiseaux de proie, incapable de se soumettreà aucun joug.On voit d'une manière évidente pourquoi l'homme est un animal sociable à unplus haut degré que les abeilles et tous les animaux qui vivent réunis.

Lanature, comme nous disons, ne fait rien en vain.

Seul, entre les animaux,l'homme a l'usage de la parole ; la voix est le signe de la douleur et du plaisiret c'est pour cela qu'elle a été donnée aussi aux autres animaux.Leur organisation va jusqu'à éprouver des sensations de douleur et de plaisiret à se le faire comprendre les uns aux autres ; mais la parole a pour but defaire comprendre ce qui est utile ou nuisible et, par conséquent aussi, ce quiest juste ou injuste." Aristote, Politique, trad.

Thurot, Vrin. Ce que défend ce texte: Ce texte pose que l'homme accomplit pleinement sa nature en accédant à la qualité de citoyen.

Selon Aristote, en effet, la nature poursuit des buts très précis et a « destiné l'homme à vivre ensociété ».

Il faut se garder pourtant, au vu de cette affirmation, de personnifier la nature et de la concevoir commeune sorte de déesse agissante et consciente.

Dans les lignes qui précèdent cet extrait, Aristote définit clairement. »

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