L'homme a-t-il perdu le sens du sacré ?
Publié le 05/03/2004
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HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.
SENS (lat. sensus; de sentire, sentir, juger)
Mot qui rencontre en français trois grandes acceptions bien distinctes : soit il désigne toutes sortes de facultés, faculté de sentir ou de juger (1), soit il est syn. de signification (2), soit il évoque simplement l'orientation d'un mouvement (3). 1. Terme équivoque qui désigne aussi bien la faculté d'éprouver des sensations (les cinq sens), les sens comme organes récepteurs, la faculté de connaître intuitive (sens intime ou sens intérieur sont alors parfois syn. de conscience), le jugement (comme dans l'expression usuel « à mon sens »), par suite le bon jugement (le bon sens, syn. de raison, ou sens commun), mais aussi le sens moral (la faculté innée de reconnaître intuitivement le bien et le mal, la conscience morale en tant que pouvoir d'appréciation ou de discernement); 2. d'abord, intention de celui qui parle ou agit (ce qu'il veut dire ou se propose de faire, sens d'une phrase ou d'une démarche), puis valeur objective d'un signe, telle qu'elle est fixée par l'usage ou par une convention (acception d'un terme); 3. syn. de direction dans le langage courant (le sens des aiguilles d'une montre). Or, pour l'homme, la question de la signification et de l'orientation se recoupent souvent : ainsi, quand nous cherchons à déterminer le sens de notre existence, nous nous demandons à la fois quelle est sa finalité (en vue de quelle fin agissons-nous ?) et quelle signification lui donner (pourquoi ma vie vaut-elle d'être vécue ?). Les existentialistes ont montré que c'est mon projet (la direction que je lui insuffle librement) qui donne sens à ma vie, qui fait qu'elle signifie quelque chose. De même, la question du sens de l'Histoire pose le double problème de sa direction et de sa signification, c.-à-d. pour les philosophes modernes celui de sa finalité.
Théologie. 1) Qui inspire un respect religieux. Sociologie. 2) Qui est séparé des choses et êtres ordinaires (dits profanes) par un système d'interdits: "Les choses sacrées sont celles que les interdits protègent et isolent" (Durkheim). Morale. 3) Respectable, inviolable: "Les droits sacrés de la personne humaine".
«
-
L'homme contemporain n'est pas totalement sorti de ~
1 l'univers c du sacré
·~[•]~·
Le sacré n'appartient pas au passé.
S'il n'est plus directement
attaché
à la religion, il ressurgit sous d'autres formes.
L'homme contemporain n'a pas toujours conscience
d'agir comme
le faisaient ses ancêtres.
Les dates de l'his
toire ne correspon
dent pas à l'his
toire des mentalités
M
ircea Eliade, pré
sentant dans son
livre les différents aspects
du mythe, relie les cha
pitres
qui le composent
en mettant en lumière
•Des recherches récentes
ont mis en
lumière les struc tures mythiques des images et des comportements impo sés sur les collectivités par la voie des mass media.• Mircea Eliade, Aspects du mythe
le fait que l'évolution
des mentalités ne cor
respond pas exactement
aux grandes étapes de
-
l'histoire.
L 'analyse des
mythes montre que l'on
peut retrouver au
Moyen Age des formes
de pensée existantes
dans les sociétés
archaïques.
Le sacré est ancré
dans l'inconscient
de la pensée
collective
C
arl Gustav Jung a
beaucoup travaillé
sur les «archétypes »,
c'est-à-dire ces symboles
que l'on retrouve dans
des cultures qui n'ont
aucun point commun.
Selon lui, ces archétypes
sont inscrits dans l'in
conscient collectif de
l'humanité .
Mircea
Eliade , de son côté, met
en évidence une cer
taine universalité de
la pensée religieuse .
L'homme d'au
jourd'hui ne s'est
pas totalement
affranchi du sacré
1
1 y a, dit Mircea
Eliade, des résur
gences de la pensée reli
gieuse archaïque
au sein
même du marxisme.
Sans en avoir conscience ,
les médias véhiculent
des thèmes mythiques
ancestraux, lesquels
étaient porteurs de sacra
li
té.
Ainsi, la star de
cinéma en viendra à
jouer le rôle d'une divi
nité grecque.
Bien que matérialiste, l'homme contemporain ne s'est pas totalement affranchi de la sacralité .
Des rejetons de la pensée mythique occupent une place prépondérante dans tout
ce que véhiculent les médias.
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