L'homme peut-il éviter de faire la guerre ?
Publié le 03/03/2004
Extrait du document
Selon Hobbes, dans le Léviathan, l'homme n'est pas
un être sociable par nature. Car dans l'état de nature, tous les hommes ont le
droit de faire ce qu'ils veulent. Tout homme a la liberté d'utiliser ses
pouvoirs naturels et tous les moyens pour se conserver. Comme chacun poursuit
son avantage au détriment de l'autre, et comme des hommes de plus en plus
nombreux recherchent la même chose, il est clair « que l'état naturel des hommes
avant qu'ils se réunissent en un Etat, était la guerre, et [...] la guerre de tous
contre tous ». Seul un contrat social permettra aux hommes d'engager la paix et
d'obéir à un tiers.
b. Il est
difficile d'éradiquer la violence entre les hommes quand chacun a la possibilité
de se rendre propriétaire d'un site naturel. C'est Rousseau qui dénonce
cette imposture originelle qu'est le droit à la propriété privée : « Le premier
qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva
des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société
civile » (Discours sur l'origine de l'inégalité). Et celui qui s'avise
d'aller à l'encontre de ce désir de propriété se voit devenir un ennemi, et
attire sur lui les guerres, les crimes etc. L'Etat lui-même est ainsi fondé sur
la violence.
Héraclite affirmait déjà que la guerre (en grec « polemos «) est père de toutes choses. La vie serait ainsi elle-même conflit permanent de forces ou d’entités opposées. L’homme est disposé, à son état naturel, à se conserver, à défendre son être fragile. D’où l’idée qu’il doit se construire socialement pour ne plus vivre dans un milieu hostile, où seuls comptent les intérêts primaires de chacun. Mais une fois civilisé, l’homme est-il à l’abri des conflits ? Il n’en est rien. Et en plus, fondamentalement, l’homme est en lui-même ambivalent, et ne peut se maintenir dans le repos. Il doit satisfaire sa tendance instinctive à la violence dans des actes concrets.
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