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L'homme peut-il vivre sans société ?

Publié le 27/02/2008

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L'homme peut-il vivre sans société ?

 

En considération du règne animal, l’on peut noter la manière dont certaines espèces s’arrangent des sociétés, dans lesquelles chaque individu est mis à contribution pour la bonne santé de l’ordre établi. Il suffit de jeter un coup d’œil sur une ruche d’abeilles, ou sur une fourmilière, pour comprendre que la finalité sociale est nécessaire à leur existence, ainsi qu’au projet de la perpétuation de la vie (l’abeille pollinise et permet ainsi la reproduction végétale). Ce projet de la nature s’avère fécond en mettant à contribution (à la tâche incessante) de petites ouvrières qui sacrifient leur vie pour le tout, pour l’ordre social. En considération par contre de cet animal particulier qu’est l’homme, les choses ne tendent pas aussi facilement vers le même constat. En effet, selon les théories annoncées au cours de l’histoire quant à la genèse d’une organisation social, d’un Etat, on s’aperçoit  que le sujet humain n’est pas naturellement fondé à se lier à autrui. C’est bien plutôt le désordre qui semble régner dans ce qu’on appelle « état de nature «. Cependant, peut-on espérer entrevoir en l’homme une essence au moins partiellement expressive d’une forme d’appartenance à un groupe, ou reste-t-il le jouet de faits culturels, artificiels, seule condition pour une coexistence sociale ? 

 

  • I. Que l’homme est par nature un être social.
  • II. Vers un fondement rationnel, « contractuel «, de l’Etat : Hobbes
  • III. La communauté, indice d’une résurgence naturelle et affective de l’homme social

 

 

 

« s'accorde avec chacun pour renoncer au droit de se gouverner lui-même et pour remettre tout son pouvoir auxmains d'un seul homme, en lui reconnaissant un pouvoir souverain constitué de la somme des pouvoirs de tous.

III.

La communauté, indice d'une résurgence naturelle et affective de l'homme social a.

S'il est vrai que l'espèce humaine est nécessairement sociale, on peut douter de la sociabilité naturelle desindividus qui la composent.

Evoquant cette contradiction, Kant parle de l' « insociable sociabilité » des hommes.Mais c'est pour en souligner aussitôt la fécondité.

Société et individus sont en fait constitutifs l'un de l'autre et il ya cercle à vouloir trouver dans l'un des termes l'origine de l'autre.

Car il ne peut y avoir de société quand leshommes n'ont pas entre eux quelque intérêt commun, il ne peut pas non plus y avoir société s'il ne subsiste entreeux aucune différence.

En effet, la société ne saurait être confondue avec la communauté.

Dès sa naissance, touthomme se trouve d'emblée inscrit dans une communauté qui s'impose à lui et dont il partage les habitudes, lalangue, la religion.

C'est d'abord la famille, mais c'est aussi la communauté plus large d'un pays ou d'une nation.Parce qu'elle s'enracine dans une histoire commune, et qu'elle repose sur un patrimoine commun, la communautéengendre entre ses membres un sentiment naturel et presque animal de solidarité.

L'intérêt de chacun et l'intérêt detous semblent être confondus.

Leur rapport est immédiatement senti.

Au contraire, dans une société, c'est un lienplus économique que sentimental qui unit les individus.

Les rapports, fondés sur l'échange, supposent unedifférenciation des fonctions et une division du travail.

Les sphères d'activité ne sont plus les mêmes ; les intérêtsdes uns et des autres peuvent être différents, voire opposés.

Les relations économiques et sociales rendent doncplus problématique l'idée de solidarité ou d'intérêt général.

Le champ social apparaît divisé et le conflit des intérêtsmenace l'ordre social.

Ressort de cela un individualisme marquant, qui caractérise le désir pour l'homme de seréaliser lui-même avec les moyens que lui offrent les institutions sociales.

Conclusion Il suffit de se tourner vers l'histoire pour constater que les hommes tendent à s'unir, moins sans doute pour fonderun bonheur commun que pour satisfaire des intérêts personnels.

Car dégager de son existence le côté brutal,impulsif, de la loi du plus fort, c'est avoir toute latitude au calcul, à la manipulation d'autrui au profit de la réalisationde ses désirs.

S'il subsiste une naturalité propre à l'homme dans son penchant à s'unir, c'est bien à travers lacommunauté qu'on la remarque, là où l'affectif prime sur le calcul.

Mais on l'a vu la société ne saurait s'établir aussiimmédiatement que la communauté, puisqu'elle tend à rendre familier l'étranger, alors que dans la communautésubsiste toujours le familier, le proche.

Toutefois la naturalité observée dans la communauté a pu mener à un faitculturel universel, fait constitutif de tout ordre social : la prohibition de l'inceste.

Cette règle oblige les hommes àcommuniquer et fonde la culture, telle est la conclusion des Structures de la parenté de l'anthropologue C.

Lévi-Strauss : « En projetant, si l'on peut dire, les sœurs et les filles en dehors du groupe consanguin, et en leurassignant des époux provenant eux-mêmes d'autres groupes, elle [la prohibition de l'inceste] noue entre cesgroupes naturels des relations d'alliance, les premiers qu'on puisse qualifier de sociaux.

La prohibition de l'incestefonde ainsi la société humaine, et, en un sens, elle est la société.

» C'est le système de l'alliance et de laréciprocité, inscrit dans le groupe biologique naturel de la procréation et le brisant en quelque sorte, qui constitue laculture et qui marque le lieu de transition de la nature (procréation) à la culture (parenté).. »

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