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L'Homme est-il responsable du mal ?

Publié le 27/02/2008

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« LES DOSSIERS PHILO ·~ conférence de Paul Ricœur : « Ce qui fait toute l'énigme du mal, c'est que nous plaçons sous un même terme des phénomènes aussi dispa­ rates en première approximation que le péché, la souffrance et la mort.

» Le défi est de lever la contradiction apparente entre l'existence du mal et deux caractéristiques du divin: en plus d'être omniscient, de tout savoir, voir et prévoir, Dieu est censé être tout-puissant, omnipotent, et bien­ veillant.

Aussi l'existence du mal dans le monde, autant subi que commis, dépendrait-elle de Sa volonté et contredirait Sa bonté.

Pas si simple pour Leibniz qui échafaude une théodicée, c'est-à-dire une pensée systématique affirmant la «justice de Dieu » : le monde créé par Dieu est le meilleur des mondes possibles.

Dans sa totalité comme dans ses parties, il comporte le plus haut degré de perfection possible, sinon Dieu ne serait pas tel qu'il est, parfait.

Le mal ne saurait donc être moindre dans ce monde voulu par Dieu, et ce n'est qu'au niveau du Créateur que l'on pourrait per­ cevoir la raison de l'ensemble.

Leibniz va même plus loin : « J'ajouterai quelque chose de plus jort: Permettre le Mal, comme Dieu le permet, c'est la plus grande bonté.

» (Théodicée) le meilleur des mondes possibles Contre Voltaire, Leibniz trouve un avocat de son système dans la personne de Rousseau.

Dans une célèbre réponse au poème de Voltaire, Rousseau prolonge la vision de Leibniz : « Il n'est pas question de savoir si chacun de nous souffre ou non, mais s'il était bon que l'univers fût, et si nos maux étaient inévitables dans la constitution de l'univers, et au lieu de Tout est bien, il vaudrait peut­ être mieux dire : Le tout est bien, ou Tout est bien pour le tout.

» (Lettre sur la providence, 18 août 1756.) Rousseau veut ainsi répondre à l'ironie de Voltaire qui fait dire à Pangloss, le maî­ tre de Candide, que tout est pour le mieux « dans le meilleur des mondes possibles» (Candide).

Dans la pensée optimiste de Leibniz, Dieu est exonéré du mal à deux niveaux.

En premier lieu, si Son entendement conçoit ensemble tous 40 les possibles et si Sa volonté est tournée vers le meilleur, s'Il a créé le monde à Son image, sa création ne se confond pas pour autant avec Lui.

La perfection optimale du monde reste en deçà de celle de Dieu.

Voici donc la racine métaphy­ sique du mal: la créature n'est pas en soi l'égal de son créateur.

Le mal dans le monde existe certes, mais réduit à son degré minimum puis­ que Dieu, en fonction de son essence, a choisi de réaliser le meilleur possible.

la responsabilité des hommes L'argument de Leibniz paraît circulaire et trom­ peur pour Voltaire devant l'évidence du mal, à cet impossible souffrir qu'engendrent les mani­ festations du maL Chez Leibniz, le mal a, en second lieu, une origine théologique dans la faute originelle, le péché commis par Adam : l'homme doué de raison est capable de distin­ guer le vrai du faux, il est donc le seul responsa­ ble de ses erreurs et de leurs conséquences.

Face à Voltaire, Rousseau met en avant les erreurs humaines pour expliquer le mal physique et le mal moral: «Je ne vois pas qu'on puisse cher­ cher la source du mal moral ailleurs que dans l'homme libre, perfectionné, partant corrompu; et, quant aux maux physiques, ils sont inévita­ bles dans tout système dont l'homme fait par­ tie ; la plupart de nos maux physiques sont encore notre ouvrage.

» (Lettre sur la provi­ dence) La ville de Lisbonne aurait connu bien. »

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