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L'homme a-t-il tous les droits sur la nature ?

Publié le 27/02/2004

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La civilisation a ses racines dans la nature, qui a modelé la culture humaine et influence toutes les oeuvres artistiques et scientifiques, et c'est en vivant en harmonie avec la nature que l'homme a les meilleures possibilités de développer sa créativité, de se détendre et d'occuper ses loisirs... Les bénéfices durables qui peuvent être obtenus de la nature sont fonction du maintien des processus écologiques et des systèmes essentiels à la subsistance, ainsi que la diversité des formes organiques que l'homme compromet par une exploitation excessive ou par la destruction de l'habitat naturel «, trouve-t-on en préambule de la Charte mondiale de la nature, adoptée et proclamée solennellement par l'Assemblée générale des Nations unies le 28 octobre 1982. Mais qui détermine l'intérêt général de la nature, qui doit représenter l'environnement, puisque nous ne sommes plus dans des relations entre humains seulement ? Il est vrai que l'humanité a de plus en plus conscience du danger de destruction qui la menace et qu'elle a elle-même provoqué. Elle aspire donc à de nouvelles valeurs sociales, de nouveaux repères. Le droit de la nature peut et doit inspirer de plus en plus le système juridique afin de protéger l'humanité présente et à venir. L'écologie, pensée complexe * Comme le dit Edgar Morin : «Nous vivons avec un trou dans l'avenir «. Tout ce en quoi nous avons cru s'est effondré, de l'espoir en un avenir radieux grâce au progrès à celui d'une société fraternelle. Plus personne ne croît au mythe du développement porteur de bonheur. A cela s'ajoute la menace écologique de la destruction de la biosphère.

L'homme se détache de la nature en la dominant. Cette domination montre le triomphe de la raison humaine. Mais, l'homme fait aussi partie intégrante de la nature. Si l'homme exploite la nature sans limites, il s'exploite lui-même et met sa vie en danger.

  • I) Tout est subordonné à l'homme, y compris la nature.

a) Le monde est une machine. b) L'homme est un être de culture. c) L'homme moderne domine la nature.

  • II) L'homme est aussi un être naturel.

a) L'homme ne peut pas se couper de la nature. b) L'homme n'a pas tous les droits sur la nature. c) Une pensée écologique.

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« du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux àdes machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes estcelle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les taboustouchant la dissection, à tomber.Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de lanature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophiepratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dansce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouverquelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'estdans la médecine qu'on doit le chercher.

»La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et dela médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « commemaîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. L'homme est un être de cultureSi l'homme a une origine animale, il n'en diffère pas moins qualitativement des animaux.

Quiconque étudie lephénomène humain est frappé par l'ampleur extraordinaire des progrès psychiques de l'humanité au cours desquarante ou cinquante derniers millénaires.

Ces progrès s'expliquent par l'apparition chez l'homme de trois faitsabsolument nouveaux dans l'histoire de l'évolution des espèces :(a) La découverte et l'utilisation d'outils ;(b) la réalisation par la collectivité d'un patrimoine social accumulé et transmis de génération en génération ;(c) l'acquisition du langage et la genèse de la pensée. (a) L'outil.L'outil est un intermédiaire entre l'homme et la nature, il est un prolongement du corps anatomique.

A ladifférence des animaux, les hommes ne sont plus tributaires de leur propre capacité organique.

Leur possibilitéd'action sur la nature se trouve ainsi considérablement agrandie.

Sans doute, l'usage d'outils est-il propre àdes animaux.

Ainsi, par exemple, les singes peuvent contre leurs ennemis, se servir de pierres ou prendre toutce qu'ils peuvent trouver qui a une force percutante.

Mais ces outils ne sot pas fabriqués, ils ne sont pas misen réserve ou préparés.

Ils sont fournis par la Nature et utilisés dans l'urgence du moment.

Certains hominidéssont aussi capables de fabriquer des outils, d'emmancher deux bambous, par exemple.

Mais ces outils ne sontpas perfectionnés.

On peut affirmer que l'outil qui existe à l'état rudimentaire chez les animaux devient uncaractère distinctif de l'espèce humaine. (b) Le patrimoine social.Chez les animaux, écrit le psychologue soviétique Léontiev, « les progrès se fixent sous forme de modificationde leur organisation biologique même, dans le développement de leur cerveau ».

Chez l'homme ,les progrès del'espèce ne se fixent pas dans un « patrimoine biologique » transmis héréditairement, mais –et c'est là unedifférence essentielle avec les animaux- dans un « patrimoine social » accumulé.

L'essentiel aujourd'hui pourles hommes, c'est le patrimoine constitué par l'accumulation des outils, des instruments de production, dusavoir transmis de génération en génération par voie orale, puis par écriture, par ordinateur, par lesbibliothèques, par les institutions scolaires...

Teilhard de Chardin écrit : « Des institutions aussiconventionnelles que nos bibliothèques et nos musées ou des forces aussi extrinsèques à nos corps quel'éducation ne sont pas si loin qu'on pourrait le croire de constituer à l'humanité une mémoire et une hérédité.»Ce glissement d'un plan à un autre représente un événement fondamental dans l'histoire de l'évolution del'espèce humaine.

A des fonctions d'acquisitions et de transmissions individuelles de type organiques, tellesque l'hérédité et l'instinct, se substituent des procédés collectifs d'ordre social.D'autres animaux, comme les singes, ont recours à des mimiques, à des gestes ou à des cris.

Mais lacommunication, chez les animaux, reste sur le plan des connaissances perceptibles ou des impressionsaffectives.

Ce qu'il y a de caractéristiques dans le langage humain, c'est qu'il parvient à représenter dessymboles et à exprimer des idées.Ainsi, chez l'homme, ce ne sont pas les changements biologiques qui jouent le rôle capital mais ce sont lesprogrès de l'outil, du patrimoine social, de la pensée.

Et quelques millénaires d'histoire sociale ont permis àl'homme de réaliser plus de progrès que les centaines de millions d'années d'évolution biologique des animaux. (c) Le langage et la pensée.Nous en arrivons au dernier point le plus caractéristique : celui de « l'homo loquax » (l'homme qui parle) et de« l'homo sapiens » (l'homme qui pense).Le langage est un instrument de communication spécifique à l'homme.

Sans doute, existe-t-il chez les animauxdes modes de communication.

Ainsi dans « Vie & moeurs des abeilles », Karl Von Frisch montre que que lesabeilles disposent d'un « système de signes différenciés » leur permettant d'indiquer la distance et la directiond'un gisement de pollen.

Les éclaireuses se livrent pour cela à deux sortes de danse.

L'une se fait en cercle etannonce que l'emplacement de la nourriture doit être cherché à une faible distance dans un rayon de 100mètres environ de la ruche.

L'autre, que l'abeille accomplit en frétillant et en décrivant des huit, indique que lepoint est situé à une distance supérieure, au-delà de 100 mètres et jusqu'à six kilomètres.

Il y a donc bien,chez les abeilles, une correspondance « conventionnelle » entre le « comportement » et les « données »(direction, distance) qu'il traduit, donc une certaine « capacité de formuler et d'interpréter un signe quirenvoie à une certaine réalité » (Benvéniste). »

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