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HONORÉ DE BALZAC: Illusions perdues.

Publié le 23/10/2012

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HONORÉ DE BALZAC: Illusions perdues. La Restauration voit apparaître comme valeur principale l'argent, nécessaire mais profondément corrupteur, et le journalisme, néfaste à la qualité de la littérature. Balzac montre, dans ce livre écrit de 1835 à 1843, plus que dans nul autre, l'influence du théâtre sur son oeuvre. En effet, Paris est montré comme une vaste scène où règne l'illusion par laquelle chacun des acteurs de sa comédie cherche à tromper. « La loge des Premiers Gentilshommes est celle qui se trouve dans l'un des deux pans coupés au fond de la salle ; on y est vu comme y voit de tous côtés. « Un personnage en peine d'auteur Angoulême, 1821. Lucien Chardon rêve de gloire, David Séchard, de fabriquer du papier à bas prix. La reine de la mesquine aristocratie locale, Mme de Bargeton, s'éprend de Lucien pour ses qualités de poète et sa beauté. Elle l'entraîne à Paris où elle espère se voir accueillir par le faubourg Saint-Germain. Délaissé, il travaille alors à son roman, aidé d'un écrivain patient, d'Arthez, qui le présente à son groupe d'amis. Un mauvais ange, Lousteau, l'introduit dans le monde interlope du journalisme. Très vite, Lucien connaît le succès facile, l'amour avec l'actrice Coralie et se métamorphose en élégant à la mode. Il ne sait pas reconquérir Mme de Bargeton qui seule lui permettrait de porter le nom noble de sa mère, Rubempré. Elle se venge et une conspiration sournoise mine le succè...
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« > EXTRAITS La fascination du théâtre Lucien s'est lié avec Lousteau ; une fois admis au journal que dirige Finot, le jour­ naliste le mène au théâtre du Panorama­ Dramatique où il vient de rencontrer Coralie.

"Coralie ! Coralie ! s'écria le parterre soulevé.

De la loge où étaient les deux négociants , il partit une voix de tonnerre qui cria : - Et Flo­ rine ! -Florine et Coralie ! répétèrent alors quelques voix.

Le rideau se releva, Bouffé reparut avec les deux actrices à qui (leurs protec­ teurs) jetèrent cha­ cun une couronne ; Coralie ramassa la sienne et la tendit à Lucien.

Pour Lucien, ces deux heures passées au théâtre furent comme un rêve.

Les cou­ lisses, malgré leurs horreurs, avaient com­ mencé l'œuvre de cette fascination.

Le poète, encore innocent, y avait respiré le vent du désordre et l'air de la volupté.

Dans ces sales couloirs encombrés de machines et où fument des quinquets hui­ leux il règne comme une peste qui dévore l'âme.

La vie n'y est plus ni sainte ni réel­ le.

On y rit de toutes les choses sérieuses, et les choses impossibles paraissent vraies.

Ce fut comme un narcotique pour Lucien, et Coralie acheva de le plonger dans une ivressejoyeuse.

( ..

.) La rampe , soufflée comme une seule chan­ delle, répandit une odeur infecte.

Le rideau se leva.

Une lanterne descendit du cintre (.

.

.).

A la féerie de la scène, au spectacle des loges pleines de jolies femmes, aux étourdissantes lumières, à la splendide magie des décorations et des costumes neufs, succédaient le froid, l'horreur, l' obs­ curité, le vide.

Ce fut hideux.

Lucien était dans une surprise indicible.

L'individu est obligé de combattre la Société Le faux prêtre qui a "sauvé" Lucien du suicide lui révèle le dessous des cartes du jeu social "Il faut tout oser pour tout voir.

Raisonnons.

Quand vous vous asseyez à une table de bouillote, en discutez-vous les conditions ? Les règles sont là, vous les accepte z.

- Allons, pensa Lucien, il connaît la bouif­ lote.

- Comment vous conduisez-vous à la bouillote ? ...

Vous mentez pour gagner cinq louis! ...

Que diriez-vous d'un joueur assez généreux pour pré­ venir les autres qu'il a brelan carré ? Eh ! bien, l' ambi­ tieux qui veut lutter avec les préceptes de la vertu, dans une carrière où ses antagonistes s'en privent, est un en­ fant à qui les vieux politiques diraient ce que les joueurs disent à celui qui ne profite pas de ses brelans : - Mon­ sieur, ne jouez jamais à la bouillote ...

Est­ ce vous qui faites les règles dans le jeu de l'ambition ? Pourquoi vous ai-je dit de vous égaler à la Société ? ...

C' est qu'aujourd'hui la Société s'est insensible­ ment arrogé tant de droits sur les individus que l'individu se trouve obligé de com­ battre la Société.

« ...

Il se courrouça, il devint fier, et se mit à écrire la lettre suivante dans le paroxysme de la colère.» Lucien Chardon NO TES DE L 'É DIT EUR Pièce centrale du "cycle Vautrin" avant Splendeurs et misères des courtisanes, après Le Père Goriot où Rastignac sut se défier de Vautrin, Illusions perdues sont le seul ou­ vrage "qui semble écrit moins par le romancier disposant de son monde que par l'homme se retournant vers l'histoire de sa vie."- Gaëtan Picon, Mercure de France , janvier 1958 En effet, Balzac y raconte beaucoup de ses propres expériences et, derrière Lucien, nous assistons à un moment de l'histoire.

Cette vitalité toujours renaissante du romancier est celle de ce foisonnement de gens et de lieux qui peu à peu fascine Lucien.

conquête a animé Lucien et Balzac mais, au terme de leurs désillusions, l'un choisit de jouir sans vivre, l'autre "d'échanger les chances de l'homme contre celles du créa­ teur" de ce monde en dehors de l'existence de La Comédie humaine.

Par son pacte d'allégeance au voyageur de rencontre, il devient le "personnage du roman" de Vautrin qui, ayant compris la di­ vine comédie sociale, pourra par délégation dominer le monde.

La même volonté de Photos (a) BN 1 Roger-V io lle t, g r avure de Y.

M arc i: (b.

c.

d, e) gr avur es o rigina les de C.

Nanteuil.

éd itions Haussia u x, 1855 Le roman se relit donc tel l'emblème de la solution par l'imaginaire que forme l'œuvre comme "moyen terme entre la volonté de jouir et la volonté de durer."- Gaëtan Picon, Balzac par lui-même BALZAC02. »

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