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HUGO: L'apogée du lyrisme. Les « Contemplations ».

Publié le 26/05/2011

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Victor Hugo ne renonçait pas à la poésie lyrique. Les Contemplations en sont, suivant l'expression même du poète, le recueil le plus complet et contiennent les « Mémoires d'une âme «. Deux volumes : Autrefois, Aujourd'hui, divisés chacun en trois livres correspondant à une période de la vie et de l'inspiration du poète. Le quatrième livre intitulé Pauca meae est un des plus rares joyaux dé la poésie française et de toute poésie. Le 4 septembre 1843, dans une promenade en barque sur la Seine, à Villequier, la fille du poète, Léopoldine, avait péri avec son mari Charles Vacquerie. Ce fut la grande douleur de la vie de Victor Hugo. Dans la série de pièces où elle s'exprime, on saisit directement la palpitation d'une âme, on écoute les battements d'un coeur. C'est la perfection de l'art dans la vérité du sentiment. Il n'y a rien dans toute notre poésie de plus simple et de plus émouvant. Le sixième livre inaugure la, période d'inspiration apocalyptique où Victor Hugo s'installe désormais. Dans les Mages il fait du poète le Prêtre, le Mage en l'âme de qui Dieu se concentre.

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« solitaire, mais remplir une mission sociale au sens le plus large du terme. En 1841, il est enfin élu à l'Académie française.

Quatre ans après, il est pair de France.

Mais ces honneurs ne luifont pas oublier l'échec de sa pièce Les Burgraves (1843), qui marque pour certains la fin du romantisme.

Peu de temps après, sa fille Léopoldine meurt noyée à Villequier.

De cette funeste année 1843 jusqu'en 1851, date de sondépart en exil, il écrit, mais publie très peu et se jette dans l'action politique. Lors de la révolution de 1848 qui instaure la Seconde République, il devient député de Paris, décidé à soutenir Louis-Napoléon Bonaparte dont il connaît les idées humanitaires; mais il est vite déçu et le coup d'État du 2 décembre1851 le révolte.

Il choisit l'exil, un exil qui durera vingt ans.

Il se rend d'abord à Bruxelles où il déverse sa haine sur lenouvel empereur dans un violent pamphlet intitulé Napoléon le petit (1852).

L'effet de cette publication ne se fait pas attendre.

Contraint de quitter la Belgique, Hugo part pour l'île de Jersey, d'où il continue de vitupérer son siècledans Les Châtiments (1853).

C'est dans une période plus méditative qu'il compose Les Contemplations (1856), recueil de poésies dédié à Léopoldine. Mais Hugo n'a pas renoncé à l'action.

En 1855, il est expulsé de Jersey parce qu'il a pris le parti d'un proscrit quiavait insulté Napoléon III dans un journal.

Il s'installe alors dans l'île voisine de Guernesey.

Là, dans sa maisond'Hauteville House, il écrit La Légende des siècles, un recueil de poèmes narratifs très divers décrivant l'ascension de l'humanité guidée par le Progrès.

En 1859, une loi d'amnistie autorise Hugo à rentrer en France.

Il s'y refuse.

Fieret intransigeant, il déclare: «Quand la liberté rentrera, je rentrerai».

L'exilé volontaire continue à soutenir les faibleset à dénoncer l'aveugle puissance des grands dans de vastes romans: Les Misérables (1862), Les Travailleurs de la mer (1866) et L'Homme qui rit (1869). En 1870, la République est proclamée et Hugo est de retour en France.

Sa popularité est à son comble.

Il exprimeson désarroi devant l'avènement pénible de la Troisième République dans L'Année terrible (1872).

En 1876, il évoque dans un dernier grand roman, Quatre-vingt treize, un autre déchirement, celui de la France révolutionnaire.

Sa vieillesse est adoucie par la présence de ses petits-enfants, Georges et Jeanne, qui lui inspirent L'Art d'être grand- père (1877).

C'est le 22 mai 1885, à Paris, que s'éteint «l'immense vieux» (Flaubert).

D'impressionnantes funérailles nationales le conduisent symboliquement de l'Arc de Triomphe au Panthéon. Victor Hugo a produit une oeuvre immense et a excellé dans tous les genres, narratif, dramatique et poétique.

Sonoeuvre poétique, abondante et variée, débute par les oeuvres de jeunesse rassemblées dans le recueil Odes et Ballades de 1828.

Dans Les Orientales, en 1829, le poète choisit l'art pour l'art dans une description de la Grèce, sujet alors à la mode, où il fait preuve d'une grande virtuosité.

Les Feuilles d'automne (1831) est un recueil plus intimiste, qui fait contrepoint aux événements politiques et aux remous qui ont entouré la création d' Hernani.

En 1835, Les Chants du crépuscule se teinte du pessimisme d'une année de crise dans la vie du poète.

Son lyrisme s'élargit dans les recueils suivants, Les Voix intérieures (1837) et Les Rayons et les Ombres (1840) ; le personnage d'Olympio devient le porte-parole du poète, auquel Hugo assigne déjà une très haute mission.

En 1853, l'épopée lesChâtiments est née de la fureur de Hugo après le coup d'État de décembre 1851 et constitue une satire violente et passionnée contre Napoléon III qui vaut l'exil à son auteur. 0> Les Contemplations est l'oeuvre majeure, écrite en exil et publiée en 1856, recueil d'une richesse et d'une variété très grandes, sorte de biographie poétique présentée en deux parties, «Autrefois» et «Aujourd'hui», encadrantl'année 1843, date de la mort de Léopoldine.

Après ce deuil, pendant presque dix ans, Victor Hugo ne publie rien ; ladeuxième grande épreuve de sa vie, l'exil, va le ramener à l'écriture.

Le souvenir de sa fille ne sera évoqué que troisans après, à l'occasion de la mort à vingt ans d'une autre jeune fille, en 1846, Claire Pradier, fille de Juliette Drouetet du sculpteur Pradier.

Lorsque le recueil des Châtiments paraît, en 1853, Victor Hugo, l'esprit libéré, peut se tourner vers lui-même ; c'est l'origine des Contemplations.

En 1859, La Légende des siècles, complétée en 1877 et 1883, est une somme poétique qui évoque l'histoire de l'humanité au long d'une gigantesque épopée. 1 .

LE LIVRE D'UN MORT Dans la préface des Contemplations, Hugo met le lecteur en garde : «Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d'un mort.

[...] C'est une âme qui se raconte dans ces deuxvolumes : Autrefois, aujourd'hui.

Un abîme les sépare, le tombeau.» Livre d'un mort, parce que dans son exil aux îles anglo-normandes, Victor Hugo a été initié aux tables tournantes : ilest convaincu de l'immortalité des âmes et se sent compatriote des morts : Léopoldine, Claire, Charles Vacquerie, lejeune mari de Léopoldine qui a péri avec elle, les parents du poète, ses frères.

Il aspire souvent à la mort pour lui-même, et certains poèmes des Contemplations en sont l'écho : «J'ai des pleurs à mon oeil qui pense, Des trous à ma robe en lambeaux ; Je n'ai rien à la conscience ;. »

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